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Capitaine GABRIEL MERTZISEN

Pilote au GROUPE de CHASSE

GC 3/6 (1939/1944)

5ème escadrille

Héros du Normandie-Niemen (1944/1945)

As de la seconde guerre mondiale

(1914/1951)

 

 

Gabriel Mertzisen

 

 

 Insigne GC III/6 - 5ème - Marsque Tragédie     Insigne Groupe Normandie-Niemen

 

 

Les hommes du GC III/6 - Historique officiel du GC III/6 - Livre de marche de la 5° - Livre de marche de la 6°

 

Page d’accueil du site de François-Xavier BIBERT

 

Gabriel MERTZISEN sur le site « Memorial GenWeb »

 

 

 

GC III/6 - 5ème - WEZ THUISY

Sur le terrain de campagne de Wez-Thuisy en avril 1940, les Morane 406 de la 5ème escadrille du GC III/6 où a servi Gabriel MERTZISEN de 1939 à 1943

 

Goujon - De Gervillier - Mertzisen - GC III/6 - 5ème
   Mertzisen - de Gervilleier - Piesvaux - Goujon - GC III/6  - 5ème

Sur le terrain de campagne de Wez-Thuisy en avril 1940, pendant la drôle de guerre, sous-officiers pilotes et mécaniciens de la 5ème escadrille du GC III/6

Les jeunes pilotes Gabriel MERTZISEN, Arnoult de GERVILLIER et Charles GOUJON, qui de manière bien différente écriront de bien belles pages de l’Aviation Française

MERTZISEN, au Normandie-Niemen et mort en S.A.C. le 30/09/1951 – de GERVILLIER, mort pour la France le 21 mai 1940 aux commandes de son Morane, et Charles GOUJON, le célèbre pilote

d’essai du fabuleux « Trident » disparu le 20 mai 1957 - Entre de Gervillier et Goujon, Jules PIESVAUX, mécanicien de cette escadrille

Photographies de la collection personnelle de Jules Piesvaux – Droits réservés

 

 

La carrière de Gabriel Mertzisen est intéressante car elle permet d’imaginer ce que purent être les états d’âme de ces jeunes aviateurs qui en 1939 se battirent avec fougue contre l’envahisseur allemand. Ils étaient persuadés de la supériorité de la force française, dans leur enthousiasme et leur désir de ressembler aux « AS » de la grande guerre, qui les avaient fait rêver pendant toute leur adolescence.

 

Moarane Saulnier 406 - GC III/6   Dewoitine 520 - GC III/6

GC III/6 – 5ème Escadrille - Du Morane 406 au Dewoitine 520

 

Ils comprirent en juin 1940 que leurs vaillants Morane n’étaient plus à la hauteur de leurs ambitions, mais ils ne se considéraient pas comme battus. De plus ils venaient d’être équipés du prodigieux Dewoitine 520, dont ils avaient découvert ébahis les alignements d’appareils tout neufs parqués par centaines autour de l’usine Dewoitine de Toulouse, en allant quasiment « choisir » le leur, alors que l’armistice se signait.

 

L’efficacité de cet appareil racé, qui serait devenu incontestablement l’équivalent des meilleurs, Spitfire, Focke-Wulf ou Loockeed P-38, en étant équipé dans ses versions ultérieures d’un moteur plus puissant, tellement sa structure avait été réussie, rendait euphoriques tous ceux qui avaient la chance de le piloter.

 

En quelques jours, dans les derniers combats avant l’armistice contre les Italiens, il avait fait des merveilles…

 

Que demander de plus ? Ces passionnés avaient surtout envie de voler et d’en découdre. Mertzisen et ses camarades du III/6 se retrouvaient maintenant à Alger avec 36 appareils intacts et la politique, ils la laissaient aux « Politiques »… Les Chefs avaient des ordres, on appliquerait les ordres des Chefs…

 

Et voilà que les anglais avaient « lâchement » attaqué la France à Mers El Kébir, puis à Dakar, en tuant quelques-uns de leurs copains des autres Groupes… L’entende cordiale, c’était en 1904, à peine 35 ans ! On parlait peu à Alger de ce général austère, qui avait appelé son fils « Philippe », et qui tentait pour sa part, de Londres, de sauver ce qui pouvait encore l’être de l’honneur de la France, et qui allait se battre, seul contre tous, pour qu’elle ne soit pas laminée définitivement quand les Alliés, avec lui, gagneraient la guerre dans quelques années ! Et « Philippe » Pétain était toujours le héros de 1914-1918 qui avait sauvé la France et qui allait maintenant paternellement la protéger…

 

Mertzisen et ses compagnons étaient d’excellents pilotes, des guerriers qui faisaient bien et modestement leur métier, sans heureusement se poser trop de questions et sans avoir forcément le charisme des quelques rares et grands visionnaires ; il n’y eu finalement que 1036 croix de la Libération décernés pour toute cette longue Guerre, dont seulement 700 à des militaires…

 

Et quand en mai 1941, ils eurent l’occasion d’assouvir leurs rêves de vols et de gloire en allant avec leurs belles machines défendre au Levant le Liban et la Syrie, territoires sous protectorat français, contre les visées expansionnistes des Anglais qui voulait ainsi profiter de la défaite française de 1940, ils partirent dans doute avec enthousiasme et sans état d’âme…

 

Les premières victoires de Gabriel Mertzisen furent donc obtenues contre des Hurricane anglais…

 

Dewoitine 520 - Campagne du Levant

GC III6/6 – Mai 1940

Le D.520 n°329 codé 9 de Gabriel MERTZISEN en SYRIE

 

La campagne du Liban fut une sale affaire, surtout que les Français Libres du Général Legentilhomme se sont engagés finalement à côté des Anglais, pour combattre les forces vichystes de l’Amiral Dentz. Elle fera naître le doute dans bien des les esprits. Le retour à Alger du GC III/6, mi-juillet 1941 après la capitulation de Dentz et la signature de la convention de Saint-Jean d’Acre ne fut pas trop glorieux. En octobre, quelques pilotes du GC III/3 à Oran parvinrent à s’éclipser vers Gibraltar avec leur Dewoitine… Un an plus tard, ceux du III/6 n’auront heureusement pas à se poser trop de questions métaphysiques le 8 novembre 1942, lors du débarquement anglo-américain en A.F.N. ; ils ne furent quasiment pas engagés, car la mauvaise météo au-dessus de Maison Blanche ce jour-là, ne leur permit pas de décoller. Leurs collègues du GC III/3 n’eurent pas cette chance et affrontèrent les « envahisseurs ». Il y eut des pertes sévères des deux côtés au-dessus d’Oran, dont le capitaine Engler qui commandait ce Groupe…

 

Les choses changèrent… Les Américains trouvèrent en terre d’Afrique de bons pilotes expérimentés et ils leurs donnèrent des avions, bons ou moins bons, pour qu’ils puissent se battre cette fois à leurs côtés !

 

Ces Français d’A.F.N. qui n’étaient plus des « Français de Vichy » sans être réellement des « Français Libres des F.A.F.L. (Forces Aériennes Françaises Libres) », se remirent donc au boulot sous la tutelle américaine et s’en prirent de nouveau aux Allemands, équipés maintenant du délicat Bell P-39 « Airacobra » en ce qui concerne ceux du GC III/6 (voir fiche en bas de page).

 

Il faut que les jeunes générations qui souvent ne distinguent que le blanc et le noir dans l’éventail des couleurs, en ayant une vision de l’Histoire réduite faute qu’elle ne leur ait été correctement expliquée avec la tolérance nécessaire, se gardent de s’ériger en ayatollahs des F.A.F.L. Ces jeunes hommes qui ont été regroupés en A.F.N. après la défaite de la France de juin 1940 pour eux incompréhensible, n’avaient pas forcément à cette époque tous les éléments pour apprécier la situation. Ils ont suivi les ordres de leurs chefs, de la même manière que la quasi-totalité des Français qui a fait confiance au vieux Maréchal en ces jours sombres. Les mérites de la petite poignée de ceux qui ont eu une exceptionnelle vision de l’Histoire en ralliant immédiatement la France Libre n’en sont que plus grands (*), mais ceux de tous ces militaires qui de l’armistice au débarquement américain de novembre 1942 ont continué à servir leurs chefs légitimes, ne doivent pas être sous-estimés. Porter aujourd’hui des appréciations parfois peu amènes au sujet des 18 mois où ils sont restés au service de ce qu’on le veuille ou non était le gouvernement légal de la France, même si elle n’était plus une République, est souvent le fait de ceux qui auraient bien pu être en juin 1944 des résistants de la dernière heure. De plus, beaucoup se sont retrouvés dans un camp plutôt que dans l’autre du fait des circonstances plutôt que par réelle volonté individuelle ! On peut dire et écrire de grosses bêtises quand on juge l’Histoire et ses Acteurs en connaissant la fin du film…

 

François Xavier Bibert : 09/2008 et 06/2009

 

(*) Pour tordre le cou à la légende des départs massifs vers Gibraltar dans les semaines qui ont suivi l’armistice, on peut se reporter à l’ouvrage de Vital Ferry « Croix de Lorraine et croix du sud ». Le 26 juillet étaient arrivés à Gibraltar 14 avions : 3 Glenn Martin, 1 Glenn Martin détruit par batterie de DCA (espagnole), 2 Caudron Simoun, 1 Caudron Simoun détruit à l’atterrissage, 2 Caudron Goéland, 1 Morane 230, 2 Morane 315, 1 Potez 650 détruit à l’atterrissage, 1 Potez 650 détruit à l’atterrissage, 1 Caudron Pélican (message du commandant Pijeaud à l’amiral Muselier transmis par télégramme signé du Gouverneur de Gibraltar au War Office à Londres). Pour respecter les conventions d’armistice, il est vrai cependant que des dispositions matérielles pour rendre un « emprunt » d’aéronef quasiment impossible avaient été immédiatement prises et des recommandations plus générales préalablement données : « La rupture du fait de l’armée de l’air des clauses d’un armistice entraînerait inévitablement la reprise des hostilités, l’occupation totale du territoire français, la disparition de l’armature gouvernementale et, finalement de la Nation française. Il est inutile d’insister sur les conséquences d’une telle hypothèse : elle équivaudrait en fait pour la France à un véritable esclavage » (Instruction personnelle et secrète du Général Vuillemin, Chef d’Etat-major, au Général Pennès, commandant les forces aériennes et les forces terrestres antiaériennes en Afrique du Nord du 20 juin 1940).

 

 

 

 

Gabriel Mertzisen est né le 28 mai 1914 à Alger (acte de naissance) sous le patronyme de « Pente ». Son acte de naissance porte la mention « parents non dénommés » et il fut reconnu le 8 octobre 1918 par Hippolyte René Georges Mertzisen, né en 1895 à Sétif (acte de naissance), fils de François Mertzisen, peintre en bâtiment, et de Jeanne Fremiet (acte de mariage). Hippolyte s’était marié trois jours auparavant à Alger, le 5 octobre 1918, avec Léonie Marcelline Gauthier née en 1897 à Sétif (acte de naissance), fille naturelle d’une certaine Marie Caroline Gauthier. La filiation entre Gabriel et ses parents adoptifs, vu leur âge est probable mais non certaine... Le grand-père d’Hyppolite, Georges Mertzisen, simple jardinier puis garde-champêtre, né en 1824 (acte de naissance) à Kappelen dans de pays du Sundgau (Bas-Rhin), entre Mulhouse et Bâle, avait émigré en Algérie, comme beaucoup d’Alsaciens entre 1855 et 1860, pour s’installer à Sétif où il vécut maritalement avec Anne Mourieras (née en 1830), une fille de la Haute-Vienne : ils eurent  3 enfants viables avant de régulariser leur union en 1875. Il décéda dans cette même ville en 1893 (acte de décès). On ne trouve pas en en Algérie d’autres souches « Mertzisen » (quelle que soit l’orthographe d’ailleurs très variable sur les actes et dans la littérature : Merzisen, Mersizen, Merzisem, Mertzizen...)

Arbre d’ascendance connu de Gabriel MERTZISEN

Le jeune Gabriel Mertzisen a été atteint très jeune par le virus de l’aviation puisque fin 1932 il fait publier dans le journal « Les Ailes » la petite annonce assez originale ci-dessous :

 

Gabriel MERTZISSEN - 1932

 

On ne connaît pas le résultat de cette démarche, mais il s'engage l’année suivante dans l’Armée de l’Air : il est âgé de 19 ans. Sergent à la Base Aérienne 201 de Blida en 1936, il y prépare le concours et est admis à l’École de l’Air, centre-école d’Istres (Bouches du Rhône), en qualité d’élève pilote (décision du J.O. du 11 octobre 1936). Il est breveté pilote le 2 juillet 1937 (promotion 1936/1938 « Georges PONCET »). Le sergent R. de N. (*), un de ses « Anciens » a écrit un beau texte décrivant la formation dispensée en deux ans par cette prestigieuse école : on peut le lire par le lien ci-dessous :

 

 

Mémoires de sa formation à Istres du Sergent R. de N. (*)

 

(*) A l’époque où le texte cité ci-dessus a été écrit, son auteur R. de N. voulait rester anonyme. Il n’est pas très difficile pourtant de reconnaître René Marie Joseph « Jean » MOTAIS de NARBONNE, qui après son passage à Istres (simplement nommé Jean NARBONNE - Promotion 1934/1936 « Jacques PUGET »), a beaucoup écrit sur l’aviation. On trouvera d’ailleurs sur ce site la reproduction d’un de ses ouvrages, illustré, intéressant et rare, écrit et publié en 1944, « Aviation  France », qui est un appel aux Jeunes à servir dans l’aviation française, pour aider à la reconstruire après la guerre. C’est l’élève pilote René Narbonne qui a eu d’ailleurs l’idée de donner un nom de baptême à sa promotion, initiative approuvée par l’autorité militaire qui perdurera jusqu’en 1938 ; promotions « Jacques PUGET », « Ludovic ARRACHART », « Jacques PONCET », « Honoré CARLIER » et « promotion des armoires » (1938/1940), baptisée ainsi par ses seuls élèves en référence aux multiples déménagements de l’école avant la guerre et jusqu’aux armistices !

 

 

Gabriel Mertzisen est affecté en mai 1939 au Groupe de Chasse GC III/6 nouvellement formé à Chartres comme sergent pilote à la 5ème Escadrille, groupe équipé de Morane Saulnier 406. S’il prend part à de nombreuses missions au cours de la « drôle de guerre » et de la « Campagne de France », il ne remporte pourtant pas de victoire aérienne, mais il passe sans dommage cette difficile épreuve en perdant cependant plusieurs de ses bons camarades d’escadrille. Il obtient une citation à l’ordre de l’escadre et la croix de guerre avec étoile de bronze.

 

 

Citation du sergent/chef MERTZISZEN

A l’ordre de l’Escadre

 

Jeune pilote de chasse, a toujours assuré avec beaucoup de courage les missions qui lui ont été demandée ; s’est particulièrement distingué le 25 mai 1940, au cours d’une mission très difficile de chasse d’armée.

 

Croix de guerre avec étoile de bronze

 

 

Deux Incidents cependant sont à signaler :

1)    Le 11 mai 1940, second jour de l’attaque allemande : le GC III/6 fait face à partir du terrain de campagne de Chissey-sur-Loue (39), en assurant la protection de Dijon et de la Base Aérienne 102 (Longvic) situées à 40 km au nord-ouest. Gabriel MERTZISEN décolle du terrain de Dijon à bord du MS. 406 n°143 qu’il a eu sans doute pour mission d’aller récupérer. À cause vraisemblablement du mauvais état du terrain, il met son appareil en « cheval de bois » ! Le pilote est indemne, mais l’appareil est détruit. On a la chance de posséder la « Fiche Statistique d’Accident » qui dédouane le pilote de toute responsabilité : « enquête non prescrite ». Il faut dire cependant que dans la pagaille ambiante, l’heure n’était sans doute plus à perdre beaucoup de temps pour ce genre de formalités administratives...

 

Le MS 406 n°143 du sergent Gabriel MERTZISEN en « cheval de bois » le 11 mai 1945 sur le terrain de Chissey-sur-Loue

 

2)    Le 13 juin 1940, alors que le GC III/6 se trouve au Luc (83) depuis le début du mois pour faire face à l’offensive italienne et qu’il est en cours de transformation sur Dewoitine D.520, le M.S. 406 n°675 de Gabriel Mertzisen heurte au sol le D.520 n° 350 flambant neuf. Les appareils sont déclarés réparables : le premier sera néanmoins réformé à Istres début 1942 tandis que le second pourra passer en A.F.N. Voir également ci-dessous le message adressé au quartier général rendant compte de cet accident.

 

 

Gabriel MERTZISEN - 11 mai 1940

 

 

Gabriel MERTZISEN - 11 mai 1940

 

 

Gabriel MERTZISEN - 13 juin 1940

 

Cliquez sur les images pour les agrandir

 

Replié à Alger Maison Blanche avec son Groupe juste avant l’armistice, il est nommé sergent-chef et participe ensuite en 1941 aux fratricides combats du Liban et de Syrie, entre les forces du Gouvernement de Vichy et celles du Royaume de sa Gracieuse Majesté, auxquelles se sont joints quelques éléments de l’embryon des Forces Françaises Libres du Général de Gaulle. Le GC III/6 est sur le front du 28 mai au 8 juillet 1941, semaines intenses d’âpres engagements au cours desquels il détruira en collaboration trois appareils britanniques et sera lui-même abattu le 8 juin par la D.C.A. en Syrie près d'Ezraa.

 

 

Lien vers la page « Le GC III/6 pendant la Campagne du Levant »

 

 

Dewoitine 520 n326 - Athénes - 26 mai 1941

La célèbre photographie couleur, rare pour l’époque, du Dewoitine 520 n° 329 du GC III/6, le 26 juin 1941 sur l’aérodrome d’Eleusis- Athènes

Transfert du Groupe d’Alger à Rayack, via Tunis, Catane, Brindisi, Athènes et Rhodes ente les 24 et 28 juin 1940

Avion perdu le 8 juin1941 en Syrie par le sergent/chef Gabriel MERTZISEN

A l’extrême droite, le point au-dessus de la montagne est un Junkers JU 88 en approche ! Il terminera son atterrissage sur le ventre...

Photographie Bundesarchiv

 

 

 

Citation du sergent/chef MERTZISEN

A l’ordre de l’Armée

 

Sous-Officier Pilote d’un rare courage et d’une grande énergie. Le 8 juin 1941, assurant avec son chef de patrouille la protection d’une mission de reconnaissance, n’a pas hésité, sa mission terminée, à revenir mitrailler un convoi ennemi qu’il avait repéré.

Abattu par le feu adverse et bien que fortement contusionné au milieu des débris de son appareil, a marché de longues heures à travers le bled pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi.

 

 

      

Trois vues du D.520 n° 329 codé « 9 » du sgt/c MERTZISEN abattu le 8 juin par la D.C.A. et examiné par les Britanniques à son point de chute, près l'Ezraa

L'avion est en bien piteux état et c'est un miracle si Le pilote s'en tire avec seulement des blessures superficielles et des contusions

Collection F.F. Smith

 

 

Citation du sergent/chef MERTZISEN

A l’ordre de l’Armée

 

Sous-officier d’une énergie et d’une ténacité çà toute épreuve. Le 15 juin 1941 au cours d’une mission de couverture a soutenu un très dur combat contre plusieurs appareils ennemis.

Abattu par l’un d’eux, a réussi après plusieurs jours, malgré de multiples contusions et après des difficultés, à rejoindre un Poste Français et à regagner sa base en franchissant les lignes adverses

 

Violemment attaqué par des Gladiator du « X » Flight, le sgt/c MERTZISEN a réussi à poser le D.520 n°367 codé « 11 » en rase campagne à Sanameim en territoire tenu par les Britanniques

Un bédouin l’a recueilli et conduit à Erzaa chez des partisans Druzes commandé par un officier français. Via Soueïda, il rejoint Rayack dans la soirée du 20 juin

 

 

Gabriel Mertzsisen - 1941 - Campagne du levant

sgt/c Gabriel MERTZISEN pendant la campagne du Levant en juin 1941

Photographie aimablement transmise par M. Lionel Persyn – Droits réservés

 

Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord de novembre 1942, Gabriel Mertzisen, devenu adjudant, continue à voler au sein du Groupe GC III/6, devenu Groupe "Roussillon", avec lequel il effectue de nombreuses patrouilles côtières sur les nouveaux Bell P-39 Airacobra.

 

 

Sauvage - Gauthier - Mertzisen - GC III/6 - Sfax

Lieutenant Jean SAUVAGE, sergent-chef Georges GAUTHIER et Adjudant Gabriel MERTZISEN

GC III/6 – Sfax – Mai 1942

Collection personnelle François-Xavier Bibert

 

Son vieux camarade, l’As Pierre Le Gloan, lieutenant commandant dans ce Groupe la nouvelle 3ème escadrille créée le 11 août 1943, se tue accidentellement en rentrant d’une de ses missions juste un mois plus tard, le 11 septembre.

 

Gabriel Mertzisen restera un des rares pilotes français de cette époque à abattre un appareil Allemand. Le 4 octobre vers 18h 45, six Airacobra du « Roussillon » protègent au large du Cap Ténès le convoi U.G.S. 618 composé d’une soixantaine de navires. Le s/c Le Bras abat un Dornier 217 et l’adj Mertzisen attaque un Heinkel 111. L’avion percute la mer mais Mertzisen est aussi touché. Il peut cependant atteindre la côte, sauter en parachute sur la terre ferme et rentrer au terrain à 22h00, sur un cheval qu’il a pu « emprunter »….

 

 

Un récit plus complet de la 4ème victoire de l'adjudant Gabriel Mertzisen

En fin de soirée, six Airacobra de la 1re escadrille du GC III/6 Roussillon sont dépêchés au large du cap Ténès, pour assurer la protection du convoi maritime UGS-18 composé de soixante-cinq navires. Ce convoi a été repéré par la reconnaissance allemande, et une vingtaine de bombardiers, du III./KG 100 basés à Istres et probablement du I./KG 26 de Salon, sont envoyés en interception.

18h45, à peine les pilotes français sont-ils au-dessus des bateaux, que des Heinkel 111 et des Dornier 217 apparaissent et se lancent à l'attaque. L'adjudant Mertzisen et le sergent-chef Le Bras les prennent en chasse. Le Bras abat un Dornier, un membre d'équipage parvient à évacuer l'appareil en flamme et sera capturé. Mertzisen s'en prend à un He 111 qui lui mène la vie dure avant de percuter la mer. En effet, les mitrailleurs de défense firent mouche, car le P-39 est touché au pare-brise, au badin et à l'empennage. La nuit est tombée, il regagne la côte pour évacuer son appareil en parachute au-dessus de la terre ferme. Au sol, il trouve un cheval, l'enfourche et arrive au terrain vers 22h00 sous les regards amusés de ses collègues.

Sur ces entrefaites, le lieutenant Sauvage et le sergent Colcomb interviennent à leur tour. Ils descendent un He 111 et en endommagent un second qui parvient à s'échapper à la faveur de l'obscurité. Les observateurs du convoi signaleront quatre bombardiers détruits plus un probablement. Les avions allemands couleront le cargo britannique de 6 500 tonneaux Fort Fitzgerald et endommageront trois autres bâtiments en utilisant des bombes radioguidées Hs 293.

Le retour ne fit pas sans mal. A l'atterrissage, le P-39 n°384 du Sgt Colcomb percute un tracteur qui traversait la piste pour aller tracter l'appareil du sgt/c Le Bras. Le pilote fut extirpé de son avion en flamme in extremis.

 

 

Il se porte alors volontaire pour le groupe « Normandie », qui deviendra le célèbre « Normandie-Niemen », avec Jean Sauvage (ne pas confondre avec Roger Sauvage du même Groupe, auteur de « Un du Normandie Niemen », qu'ils rejoignent  à Toula en U.R.S.S. le 7 janvier 1944. Une fois nommé Aspirant, il est affecté à la troisième escadrille, qui vole sur les fameux Yakovlev 9, remplacés, un peu plus tard, à bout de souffle, par un appareil encore plus performant, le Yakovlev 3 (voir fiches en bas de page). A la tête de cette escadrille appelée « Cherbourg », Pierre Pouyade, le célèbre Commandant du « Normandie », nomme le lieutenant Marcel Lefèvre. On y trouve aussi le lieutenant André Moynet, vingt deux ans, Français Libre (F.A.F.L.) pur et dur ; c’est un remarquable chasseur, titulaire de quatre victoires sûres et deux probables en Angleterre, futur Compagnon de la Libération et futur Ministre de la Jeunesse dans le cabinet Mendès France en 1954. Jean Sauvage, « As » avec cinq victoires à la fin de la guerre, fait également partie du « Cherbourg ». L’intégration des nouveaux arrivants de 1944, qui ont pour certains combattu les Français Libres au Levant, n’est pas chose facile. Mais le commandant Pouyade et son adjoint le commandant Louis Delfino, qui arrive quelques semaines après Mertzisen, sont de sacrés meneurs d’hommes et ils sauront mettre de l’huile dans les rouages…

 

Gabriel Mertzisen - Normandie-Niemen

L’aspirant Gabriel MERTZISEN

en U.R.S.S. au Groupe « Normandie-Niemen »

 

En octobre, Gabriel Mertzisen abat trois avions allemands en huit jours et clôt sa liste des victoires par un dernier Messerschmitt 109 le 14 janvier 1945. Il est lui-même abattu le 27 mars 1945 mais s'en sort indemne. Il reviendra triomphalement en France le 20 juin 1945 avec tous les héros de « Normandie-Niemen » aux commandes de leur appareil offert par Staline, en remerciement de leurs exploits.

 

En octobre 1945, sous/Lieutenant depuis avril, est nommé à la Direction des Transports Aériens (D.A.T.), puis au Groupe de Transport 4/15 de Chartres l'année suivante.

 

Il passe ensuite sept mois en opérations en Indochine à partir de novembre 1947, pour être affecté à son retour, au GT 3/61 "Poitou" (ex 4/15) qui vole alors sur des trimoteurs Junkers 52 « Toucan », dérivé civil de l’appareil militaire construit à des milliers d’exemplaires par les Allemands pendant la guerre. Un an plus tard, maintenant Lieutenant, il rejoint à Persan- Beaumont l’ELA 1/56 « Vaucluse" qui dispose de différents appareils (Goéland, Baltimore, Barracuda, Pingouin, Dakota, Siebel…).

 

Insigne GT 4/15 - POITOU                              Insigne ELA 1/56 VAUCLUSE

GT 4/15 puis GT 3/61 POITOU                    ELA 1/56 VAUCLUSE       

 

Il est nommé capitaine en 1950.

 

En pleine guerre froide, il se tue le 30 septembre 1951, décollant de Lahr en Allemagne de l'ouest au cours d'un vol de nuit, dit officiellement « d’entraînement » (1a et b), aux commandes d’un monomoteur biplace Fairey Barracuda. Il repose dans le cimetière de Montfermeil en Seine Saint-Denis. La médaille aéronautique lui a été décerné à titre posthume.

 

Fairey Barracuda

Fairey Barracuda

 

(1a) Le GAM 56 est né du désir exprimé par le général de Gaulle d'avoir une escadrille de missions spéciales totalement indépendante des Anglais. Le bureau central de renseignement et d'action a créé sa propre escadrille à partir de février 1944. Cette unité autonome débute avec deux Lysander récupérés au Moyen-Orient. Constituée à Alger, l'escadrille travaille en pool avec les Anglais du 148th Squadron of special duties à partir de Brindisi, puis de la Corse pour préparer le débarquement de Provence. En septembre 1944, l'escadrille s'installe au Bourget. Elle prend l'appellation d'ELA 1/56 le 1er mai 1945, entrant de ce fait officiellement dans l'armée de l'air avec des matériels variés (Morane 500, Cessna VC7, Junkers 52), elle assure les missions que lui confient les services spéciaux français. Au début de 1946, l'ELA s'installe à Persan-Beaumont, et prend le nom de "VAUCLUSE" en 1947 avec comme insigne les armes de la ville d'Avignon. Avec la Guerre froide et la crise de Berlin, l'escadrille s'étoffe peu à peu (Goéland, Baltimore, Barracuda, Pingouin) et Persan devient une véritable base aérienne…etc…

(1b) Pour en savoir un peu plus sur l’activité réelle de Gabriel Mertzisen au sein du « Vaucluse », lire un petit extrait des Mémoires de P.A. Thébault, « … D’un pépin à l’autre ».

 

 

 

 

Suzanne MERTZISEN-BOITTE

 

Le 12 novembre 1938, Gabriel Mertzisen avait épousé Suzanne, Camille, Raymonde, Marguerite Boitte, née le 15 mai 1919 à Colombes dans le département de la Seine (maintenant Hauts de Seine), de Edmond, Alphonse Boitte et de Louise, Amélie Lemesle. Une petite fille, Danielle, était née l’année suivante. À Alger, ils ont habité après l’armistice au numéro 20 de la rue de Constantine, mais la guerre a séparé le couple dont le divorce sera finalement prononcé le 24 avril 1944.

 

 

Le 18 janvier 1943, Suzanne Mertzisen s'engage pour la durée de la guerre et entre dans le Corps Féminin des Transmissions. Elle fait partie de celles qu'on surnomme les Merlinettes (du nom du chef des Transmissions, le colonel Merlin). Un centre d'entraînement a été installé à Staouëli près d'Alger. Elle se porte volontaire pour rejoindre le 2ème Bureau d'Alger, commandé par Paul Paillole, qui a besoin alors de spécialistes radio.

 

En janvier 1944, elle est dirigée avec d’autres camarades vers le Bureau Central de Renseignement et d'Action d'Alger (B.C.R.A.A.) puis de Londres (B.C.R.A.L.). En Angleterre, elles suivent deux stages de formation opérationnelle, à Saint Albans et à Ringway, près de Manchester. Le programme est très complet : renseignement, topographie, identification des effectifs et matériels ennemis, repérage des objectifs à bombarder, sport de combat, tir, maniement des explosifs, conduite et mécanique auto et moto, parachutisme, transmissions...

 

Suzanne Mertzisen est parachutée dans la nuit du 5 au 6 avril 1944 avec plusieurs de ses camarades dans la région de Limoges d’où elles regagnent Paris. On la connaît alors sous différents pseudonymes : Suzy, Leroy ou Lemesle. Le jeudi 27 avril 1944, elle est arrêtée avec ses compagnons suite à une délation. La Gestapo a trouvé dans leurs chambres deux postes émetteurs et quatre revolvers.

 

Les membres de ce groupe sont internés à Fresnes avant d'être déportés à Ravensbrück, probablement dans le convoi parti de Compiègne le 8 août 1944. Après avoir demandé plusieurs fois au commandant du camp leur transfert dans un camp de prisonniers de guerre, les jeunes femmes sont convoquées le 18 janvier 1945 vers 16h au bureau du camp. A partir de là, les témoignages laissent place à des suppositions...

 

Elles pourraient avoir été fusillées ou pendues sur un gibet qui avait été construit dans le courant de l'année 1944, à côté du crématorium... (1)

 

Suzanne Mertzisen sera déclarée "Morte pour la France".

 

           Danielle LEFEBVRE/MERTZISEN reçoit la médaille de la Légion d'Honneur de sa mère Suzanne MERTZISEN/BOITTE

 

Le dimanche 26 août 2012 à Colombes, au cours de la traditionnelle commémoration de la Libération, une plaque a été dévoilée à son hommage à l’angle des rues Saint-Denis et de l’Orme. Sa fille, ses petits-enfants, ses anciennes camarades de résistance, des officiers représentant le corps des Transmissions, étaient présents et la médaille de chevalier de la Légion d’Honneur a été remise à titre posthume à sa fille dans les salons de l’Hôtel de Ville.

 

 

Le 30 septembre 2017 un monument a été érigé à proximité de Jouac (Haute-Vienne) à l’endroit où, dans la nuit du 5 au 6 avril 1944, Marie-Louise Cloarec (28 ans), Pierrette Louin (25 ans) et Suzanne Mertzisen-Boitte (26 ans) ont été parachutées.

 

Suzanne MERTZISEN-BOITTE sur le site Mémorial genweb

 

 

(1) Un ouvrage qui semble apporter des éléments nouveaux sur le décès de Suzanne MERTZISEN a été publié en 2016 :

 

 « Si c’est une femme »

Vie et mort à Ravensbrück

de SARAH HELM

Calman-Levy

 

Reporter britannique Sarah Helm, correspondante pour The Sunday Times et The Independent s’est un jour intéressé au SOE, le service secret britannique à l’œuvre entre 1940 et 1945. De fil en aiguille, elle a entamé l’écriture d’une biographie de Vera Atkins (1908-2000), membre du SOE chargée de recruter des agents parachutés en France pour soutenir la Résistance. En 1945, Vera Atkins se lança à la recherche des Britanniques du SOE disparues pendant le conflit. Une douloureuse enquête dans l’Allemagne en ruine, au cours de laquelle elle découvrit que plusieurs d’entre elles avaient été déportées au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück...

 

EXTRAIT :

« A leur arrivée, les Britanniques avaient été envoyées dans des camps satellites tandis que les quatre Françaises étaient restées à Ravensbrück, où Yvonne s'était liée d'amitié avec l'une d'elles, Jenny Silvani. Comme les Britanniques, les Françaises s'attendaient à être exécutées comme espionnes, mais il ne se passa rien. Puis, début janvier, peut-être plus optimistes parce que la fin de la guerre approchait, elles décidèrent de se plaindre de leur traitement. Jenny alla voir Yvonne au Revier et lui dit qu'une camarade, Suzanne Mertzisen, était allée réclamer à Suhren le droit de recevoir des colis de la Croix-Rouge. Suhren lui répondit d'un ton courtois. « Je subodore que l'officier SS l'avait très bien reçue : ils allaient voir ce qu'ils pouvaient faire  »

Deux jours plus tard, Suzanne fut convoquée chez Suhren, cette fois avec Jenny Silvani, qui retourna voir Yvonne pleine d'optimisme. Elles avaient été une fois de plus « très bien accueillies, et Jenny m'a raconté que le SS semblait avoir reçu des ordres de Berlin les concernant : un télégramme bleu était posé sur son bureau, mais elle n'avait aucune idée de ce qu'étaient ces ordres. Il leur dit que leurs demandes avaient été prises en compte et qu'elles en sauraient plus mais qu'elles devaient se rendre à l'appel ».

Une semaine après, Jenny retourna voir Yvonne : elles avaient été convoquées une troisième fois. « C'est la dernière fois que je l'ai vue. J'ai appris le lendemain qu'on avait aperçu les quatre filles dans leurs robes rayées devant le bureau des SS gardés par des SS en armes, ce qui était tout à fait inhabituel. Un camion les a emportées. J'ai su par la suite qu'elles avaient été pendues »

Personne ne fut témoin de la pendaison, mais le retour de leurs vêtements en apporta plus ou moins la confirmation, observe Yvonne. Dans la montagne de vêtements de Veffektenkammer, on retrouva la robe grise de Suzanne Mertzisen : il n'y avait trace ni de balles ni de sang. Une Allemande qui travaillait là y jeta un coup d'œil et porta la main à son cou en signe de pendaison. »

 

 

 

Décorations du lieutenant Gabriel MERTZISEN

 

Légion d'Honneur

Officier de la Légion d'Honneur

Médaille militaire

Médaille Militaire

Croix de guerre

Croix de Guerre 1939 - 1945 (12 citations)

Croix de guerre TOE

Croix de Guerre TOE

Médaille Coloniale

Médaille Commémorative 1939 - 1945

Mérite Libanais

Mérite Libanais (Liban)

Air Medal

Air Medal (USA)

Médaille de la victoire (URSS)

Médaille de la Victoire (URSS)

Ordre de la guerre pour le salut de la patrie (URSS)

Ordre de la Guerre pour le Salut de la Patrie (URSS

Médaille aéronautique

 

 

NOS DEUILS

ADIEU AU CAPITAINE MERTZISEN

 

Les obsèques du Capitaine Gabriel Mertzisen, ancien de l'Escadrille « Normandie-Niemen », as aux huit victoires, ont eu lieu le samedi 6 octobre 1951 à Montfermeil. C’est au cours d’une mission de nuit, pendant les manœuvres qui viennent de se dérouler en Allemagne Occidentale, que le Capitaine Mertzisen, de l’Escadrille de Liaison de Persan-Beaumont, s’est tué, le 30 septembre. Après la cérémonie religieuse, le Commandant Roussillat, Commandant l’E.L.A. de Persan-Beaumont, retraça la vie d’aviateur et de soldat du Capitaine Mertzisen, puis le Commandant Morlane, des Parachutistes, dit un dernier adieu à celui qui emmena tant des siens en mission, enfin, le Lieutenant-Colonel Cuffaut, ancien du « Normandie-Niemen », compagnon d’armes de Mertzisen, prononça les émouvantes paroles que voici :

« Le Colonel Delfino, pris par ses hautes fonctions aux manœuvres Interalliées, m’a prié de l’excuser auprès de vous, et c’est en son nom, en mon nom personnel, au nom de tous les Anciens du « Normandie » que j’adresse, à notre vieux camarade Mertzisen, un suprême adieu.

A ce jour, voici notre cinquante-sixième compagnon du « Normandie-Niemen » qui disparaît, mort en service aérien commandé. Alors que les combats meurtriers de l’Est ont pris fin depuis six ans, chaque année, avec tristesse, nous mettons une petite croix devant les meilleurs d’entre nous, nous nous serrons en rangs de plus en plus clairsemés devant une tombe ouverte.

Aujourd’hui, c’est Mertzisen, frappé dans la force de l’âge, dans toute la plénitude de ses moyens, que nous accompagnons dans son ultime voyage Ce fut pour tous un excellent et joyeux camarade, pour moi, pendant longtemps, mon compagnon de chambrée, mon frère d’armes. Calme, tranquille, d’âme un peu poète, son optimisme régna au sein de la 3ème Escadrille pendant les plus mauvais jours.

C’est avec des soldats de sa trempe que les guerres se gagnent, gars sur lesquels on peut compter en n’importe quelle occasion. Simple, courageux, faisant son devoir sans anxiété, sans exaltation déplacée, sans grand geste, sans mot superflu, revenu glorieusement de la guerre, il continua de servir... Il a servi jusqu’au bout, jusqu’au jour où la cruelle destinée avait décidé de le mener.

Nous voici, nous tous, ceux qui l’aimions et l’estimions, réunis pour te dire adieu, avec nos pauvres mots impuissants, nos mots trop faibles pour dire notre peine, le souvenir que nous gardons de toi, et la part que nous prenons à la peine de ta femme, de tous les tiens qui te pleurent.

Nous avons tous, plus ou moins, ton image, sur une photo, sur un film, un mot de toi dans nos archives, mais nous avons surtout en lettres d’or, impérissables, au palmarès de notre régiment « Normandie-Niemen », tes huit belles victoires sur l’ennemi, et parmi tes citations, celle-ci que je lis avec émotion, car ce sera le plus bel hommage que nous puissions te rendre :

« Mertzisen Gabriel : Sous-Lieutenant du Groupe de Chasse III/5 « Normandie-Niemen». Chef de dispositif très sûr qui s’acquitte toujours au mieux des missions les plus difficiles. Depuis le 26 février 1945, a effectué vingt-quatre missions de guerre au cours des durs combats de la liquidation de la poche Sud-Ouest de Kœnigsberg et de celle du Samland. Sans équipement spécial au-dessus d’une région maritime, et souvent par des circonstances atmosphériques dangereuses, a combattu contre une chasse adverse mordante et travaillant loin dans son propre territoire. De 12 avril 1945, a exécuté un mitraillage au sol ; le 27 mars 1945, alors qu’il poursuivait un Me-109 au-dessus du terrain de Pillau, a eu son avion très fortement endommagé par la D.C.A, n’a dû son salut qu’à son calme et sa maîtrise. »

Le cortège, précédé par la Musique de l’Air, se rendit au cimetière de Montfermeil où eut lieu l’inhumation. Les représentants des hautes autorités militaires de l’Air présentèrent leurs condoléances à Mme Mertzisen mère et à sa famille. Une nombreuse assistance, parmi laquelle les autorités civiles de Montfermeil, le personnel de l’E.L.A. de Persan-Beaumont, les anciens du « Normandie-Niemen » étaient présente. Le Capitaine Mertzisen laisse une veuve encore alitée de son dernier-né — le 29 septembre — et quatre enfants. C’est pour accomplir la mission dans laquelle il devait trouver la mort, qu’il quitta les siens le jour de la naissance de sa fille Hélène. Officier de la Légion d'Honneur, il totalisait 2 600 heures de vol, 185 missions de guerre, 12 citations, 8 victoires officielles... Né à Alger le 28 mai 1914, il avait donc 37 ans. »

 

          

                Dans « L’Echo d’Alger » des 20 et 25 octobre 1951                                                                                         Montfermeil

 

 

Victoires de Gabriel MERTZISEN

Certains éléments varient selon les sources !

 

Date

Date

Avion

utilisé

Avion

détruit

Unité

Lieu

1

23/06/41

D.520

Hurricane

GC III/6

Rayack (Liban)

2

05/07/41

D.520

Hurricane

GC III/6

Deir ez Zor (Syrie)

3

05/07/1941

D.520

Hurricane

GC III/6

Deir ez Zor (Syrie)

4

05/07/1941

P-39N

He 111

GC III/6

Cap Ténès (Algérie)

5

14/10/44

Yak 9

Ju 88

NN

Trakehnen (Prusse E)

6

16/10/44

Yak 9

Me 109

NN

Goritten (Prusse E)

7

22/10/44

Yak 9

Fw 190

NN

Insterburg (Prusse E)

8

14/01/45

Yak 3

Me 109

NN

Insterburg (Prusse E)

 

 

 

 

 

BELL AIRACOBRA P-39A

 

Bell  P-39A Airacobra

 

Mise en service

1941

Date de retrait

1951 en France

Nombre construit

9 584 unités de 1940 à mai 1944

Équipage

1 pilote

Motorisation

Moteur

1 Allison V-1710-85

Puissance

1 150 ch

Dimensions

Envergure

10,36 m

Longueur

9,19 m

Hauteur

3,61 m

Surface alaire

19,79 m²

Masses

À vide

2 500 kg

Avec armement

3 400 kg

Maximale

3 970 kg

Performances

Vitesse maximale

540 km/h

Plafond

9 800 m

Vitesse ascensionnelle

1 100 m/min

Distance franchissable

1 100 km

Armement

Interne

1 canon de 37 mm (30 Obus)

2 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm dans le nez (200 coups)

2 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm dans les ailes (300 coups)

 

 

BELL P-39 AIRACOBRA

 

Le Bell P-39 Airacobra était un chasseur américain de la seconde guerre mondiale construit par Bell Aircraft Corporation. Cet avion était de conception très moderne avec son train tricycle et aux caractéristiques prometteuses sur le papier, avec sa verrière panoramique, son armement de très gros calibre dans l'axe, son moteur monté au milieu du fuselage et très facilement accessible, l'habitacle auquel on accédait comme dans une voiture en évitant les acrobaties habituelles, et, cerise sur le gâteau, de bonnes performances générales.

 

Mais il se révéla particulièrement décevant comme chasseur par son infériorité manifeste contre les appareils ennemis aux mains des américains dans le Pacifique et des Anglais en Grande-Bretagne, qui en avaient commandés pour la RAF ; une escadrille qui en avait été équipée et qui de se trouva aux prises avec la Luftwaffe eut des résultats tellement mauvais qu’ils furent immédiatement retirés du combat, et l’escadrille reçut immédiatement des Spitfire !

 

Par contre, il fut utilisé avec succès comme avion d’appui au sol par les Français en Afrique du Nord et en Italie, et surtout par les Soviétiques, qui bénéficièrent de la majorité de la production. Ces derniers appréciaient beaucoup sa puissance de feu en couverture à basse et moyenne altitude où il savait se montrer particulièrement percutant en attaque au sol ou contre des bombardiers.

 

Son successeur très amélioré, le P-63 Kingcobra P-63 fut également utilisé par les Français en Indochine, car les américains, tellement marqués par leurs échecs avec le P-39, ne voulurent même les engager au combat sous leurs couleurs...

 

Bell P-39 - Airacobra - Recognition Pictoral Manual - War department

 

 

 

 

 

YAKOVLEV YAK-9D

 

Yakolev YAK 9D

 

 

YAKOLVEV YAK-3

 

Yalolev YAK 3

 

Mise en service

Fin 1942

Juillet 1943

Date de retrait

 

1950 en France

Nombre construit

16769

 

Équipage

1 pilote

 

 

Motorisation

Moteur

1 Klimov M105PF2 et 3 V12 

1 Klimov M 105 PF3 2

Puissance

1 260ch et 1360 ch

12220 ch

 

Dimensions

Envergure

9,70 m

9,20 m

Longueur

8,50 m

8,50 m

Hauteur

2,60 m

2,40 m

Surface alaire

17,15 m²

14,85 m2

 

Masses

À vide

2 770 kg

2100 kg

Maximale

3 080 kg

2550 kg

 

Performances

Vitesse maximale

600 km/h

650 km/h

Plafond

10 600 m

10800 m

Distance franchissable

1 400 km

820 km

 

Armement

Interne

1 canon ShVAK de 20 mm (120 Obus)

2 mitrailleuses UBS de 12,7 mm (200 coups)

1 canon ShVAK de 20 mm (120 Obus)

2 mitrailleuses UBS de 12,7 mm (200 coups)

Externe

6 roquettes RS 82

 

 

 

YAKOVLEV YAK 9D

 

Le chasseur Yak 9 a été construit à partir de l'expérience acquise dans les alliages d'aluminium utilisés au début de 1942 pour le Yak 7D, appareil de reconnaissance à long rayon d'action dérivé du Yak 7. Les premiers exemplaires de ce nouveau chasseur Yak 9 arrivèrent dans les unités à la fin de l'année. Dans le même temps, maintenant que l'Armée Rouge progressait, le besoin de chasseurs à plus long rayon d'action, pour compenser la possible absence d'aérodromes avancés, se fit sentir. Il fut satisfait par le Yak-9D qui, récupérant quatre réservoirs d'aile, vit son rayon d'action être porté à 1400 kilomètres, au lieu de 900.

 

Il fut cependant grandement amélioré par les études aérodynamiques du TsAGI, au début 1944, pour compenser l'augmentation de masse due aux réservoirs supplémentaires.

 

Le Yak 9D devint rapidement le chasseur majeur de la V.V.S., au côté du Lavotchkine La 5. Contrairement à ses prédécesseurs, il était relativement équivalent aux Bf-109G et aux Fw-190A. Bien que généralement moins rapide, il était plus manœuvrable. Il fut, entre autres, l'appareil du 1er régiment de chasse polonais et du Groupe de Casse « Normandie-Niemen » jusqu’à sa transformation sur Yak 3.

 

 

YAKOVLEV YAK 3

 

Développé par Antonov alors membre du bureau d'Alexandre Yakovlev à partir du Yak-1M, cet avion était expressément destiné au combat contre les chasseurs à basse et moyenne altitude. Entre 2 500 et 3 000 mètres, il avait une maniabilité et une vitesse supérieures aux appareils allemands et alliés contemporains pour une masse bien inférieure, ce qui lui valut son surnom de « Moustique ». La structure avait été allégée à outrance et son moteur optimisé pour fournir son maximum de puissance en dessous de 5 000 mètres. Vers la fin de la guerre, des exemplaires furent dotés des moteurs Klimov Vk107 de 1 700 ch, puis Vk108.

 

Le Yak 3 fut engagé à partir de juillet 1943 et il acquit rapidement un ascendant sur la chasse allemande, des instructions conseillant aux pilotes de la Luftwaffe d'éviter le combat avec des chasseurs Yak « sans radiateur d'huile sous le moteur ». Parmi les unités qui l'utilisèrent, il y a eu le régiment de chasse de Varsovie et le Groupe de Chasse « Normandie-Niemen » qui vola jusqu'au début des années 1950 avec les exemplaires qu'il avait ramenés en France.

 

 

Informations rassemblées par François Xavier BIBERT (09/2008)

 

 

 

Le régiment de chasse Normandie-Niemen

Notes documentaires et études : juin 1945

 

C'est dans ses propres avions, des appareils de chasse russes du type Yak, que le régiment Normandie-Niemen revient en France, après près de trois ans de combats sur le front russe. Les appareils qu'il monte ont été offerts par la Russie soviétique à l'aviation française. Voici un résumé de ce qu'a été pour le régiment l'histoire de ces trois ans :

En 1942, le Général de Gaulle décida d'envoyer un groupe d'aviateurs français en Russie, pour y combattre aux côtés de l'armée soviétique. C'est ainsi que fut créée en Syrie l'escadrille « Normandie ». Sur l'ordre du Général Vallin, alors commandant des Forces aériennes françaises libres, 14 pilotes et 15 mécaniciens partent pour la Russie, passant par l'Iran, la mer Caspienne et l'Oural. Ils arrivèrent à Moscou à la fin de novembre. Durant l'hiver, particulièrement rigoureux, ils poursuivirent leur entraînement, sous les ordres du Commandant Tulasne.

En mars 1943, l'escadrille, équipée d'avions de chasse russes du type Yak 1, fut envoyée au front dans le secteur d'Orel. De mars à juillet, il n'y eut pas de grande offensive russe : les missions du groupe Normandie consistèrent en exercices de chasse d'accompagnement effectués aux côtés du groupe soviétique « Doumtchesko ». En juillet 1943, les pilotes, passés au nombre de 20, participèrent à la bataille d'Orel. Pendant les sept premiers jours de la bataille, du 12 au 19 juillet, ils n'eurent pas un instant de repos. L'escadrille accomplit 138 missions d'escorte ou de couverture des troupes de terre. Elle livra 70 combats. 15 pilotes français abattirent 19 avions ennemis et en endommagèrent plusieurs autres. Le 17 juillet, le Commandant Tulasne était porté disparu après un combat aérien dans le secteur d'Orel.

L'escadrille reçoit alors de nouveaux appareils du modèle Yak 9. Le Commandant Pouyade en reçoit le commandement, et il conduit ses pilotes au combat dans le secteur de Spass-Demiansk, pendant la bataille de Briansk. L'escadrille participe aussi aux batailles de Smolensk et d'Orcha, et est décorée de l’ordre « Pour la guerre mondiale » et de l’ordre « Pour la défense de la Patrie ».

A la fin d'août 1943, l'escadrille prend part à l'attaque russe sur le front de Yelna. En deux jours, 12 appareils ennemis sont abattus ; 2 autres le sont probablement. A |a fin de l'offensive, le groupe avait totalisé 51 victoires et endommagé en outre 12 appareils ennemis. A cette occasion, quatre pilotes sont décorés de l'ordre de la « Guerre pour le salut de la patrie ».

Le 19 septembre, le groupe attaque hardiment une puissante formation de bombardiers allemands qui menaçaient d'atteindre les troupes soviétiques ; les lieutenants Lefèvre, Barbier et Risso se distinguent au cours de l'action et le Général Gromoy-Promine leur consacre une brillante citation.

Du 1er au 23 octobre, 13 pilotes français appuient l'offensive d'Orcha. Ils remportent 11 nouvelles victoires.

En novembre, l'escadrille est envoyée au repos : elle totalise alors 77 victoires certaines, 9 probables et 15 appareils endommagés. C'est pendant l'hiver 1943-1944 que l'escadrille devint le régiment « Normandie ».

Le régiment regagna le front dès le mois de mai 1944. En juillet, il prit part à l'offensive dans le secteur de Minsk. Dans la seule journée du 1er juillet, il effectua 51 missions. En août, il soutient les troupes soviétiques qui forcent le passage du Niemen et prennent Marienpol. Le Maréchal Staline cita le régiment à l'ordre du jour il reçut le titre d'Aviation de la Garde.

 Au 1er septembre 1944, le régiment comptait 40 pilotes ; il totalisait 89 victoires homologuées et 15 appareils endommagés et probablement détruits, soit au total 104 victoires. 4 pilotes avaient été décorés de l'ordre du « Drapeau Rouge » (...) : Lieutenant Albert Marcel (...), Lieutenant Risso (...), Capitaine Mourier (...), Lieutenant-colonel Pouyade (...).

Cependant, l’activité du régiment Normandie ne se ralentissait pas. Il prend part aux batailles de Lituanie et de Prusse orientale. Ainsi, entre le 13 et le 17 janvier 1945, le régiment abattit 24 avions allemands et en endommagea 7 autres. Au cours des mêmes opérations, le régiment était cité pour la troisième fois à l’ordre du jour par le Maréchal Staline, pour son active coopération au franchissement de la rivière Pregel.

En février, malgré des conditions atmosphériques défavorables, temps incertain, plafond bas, gel et dégel, malgré la prédominance du vent d'ouest qui favorisait les Allemands, le régiment se distingue encore. Les Allemands ont, pour la première fois, mis en ligne de nouveaux appareils de chasse, munis de moteurs plus puissants et appartenant à des escadres d'élite. Dans l'ensemble, les combats furent plus rares, mais plus acharnés que le mois précédent. Malgré la valeur des pilotes ennemis et leur méfiance accrue, les résultats du régiment « Normandie » ont été remarquables.

Plus de 300 heures de vol, réparties en 375 missions de guerre, ont été effectuées. Au cours de ces missions, 50 combats aériens ont été livrés, 9 avions ennemis ont été abattus contre 5 des nôtres perdus ou disparus, 7 autres fortement endommagés. Au sol, nos aviateurs ont mitraillé 2 terrains, coulé 1 vedette, détruit 2 camions et fait exploser un hangar.

Au 1er mars 1945, « Normandie  » avait accompli près de 3 400 missions, au cours d'environ 3 000 heures de vols de guerre (ses pilotes ayant accompli au total environ 5 500 heures de vol) et livré 800 combats, il comptait à son actif 258 victoires officielles, 34 probables. 42 appareils ennemis ont été endommagés ou détruits au sol, 132 camions, 24 voitures, 22 locomotives, 19 véhicules hippomobiles, 27 trains, 3 usines, 8 gares, 4 cantonnements, 5 terrains d'aviation, 1 vedette, ainsi que des tranchées, des chars, des péniches et des remorqueurs ont été attaqués et détruits.

Ces magnifiques résultats ont coûté à « Normandie » 13 de ses pilotes tués, 29 disparus et 6 blessés gravement.

Le régiment devait encore une fois être cité à l'ordre du jour par le Maréchal Staline, à l'occasion de la prise du port de Pillou, sur la Baltique. Il changea encore une fois de commandant, et passa sous les ordres du Lieutenant-colonel Delfino.

En février, le communiqué suivant était publié au Kremlin, à l'occasion de la remise de décorations aux pilotes du régiment :

 

« Le Présidium du Soviet suprême de l'URSS publie l'ordre du jour suivant à l'occasion de la remise de décorations russes à des aviateurs français du régiment de chasse « Normandie-Niemen ».

Pour l'accomplissement remarquable des missions militaires qui leur furent confiées par le Commandement sur le front de lutte contre les envahisseurs allemands et pour le courage déployé dans ces occasions, les décorations suivantes sont accordées :

Drapeau rouge

Aspirant André Jacques ; Aspirant Genes Pierre ; Capitaine Cuffaut Léon ; Aspirant Carbon Yves ; Aspirant Lemare Georges ; Capitaine Matras Pierre ; Aspirant Challe Maurice.

Ordre Alexandre Nevski

Lieutenant Risso Joseph.

Ordre de la guerre pour la Patrie (1ère classe)

Aspirant Bayssade Jean; Lieutenant Bertrand Jean ; Commandant Delfio Louis ; Aspirant Dechanel Pierre ; Aspirant Delin Robert ; Aspirant Issibarne Robert ; Lieutenant Castin Robert ; Aspirant Manceau Jean-Jacques ; Aspirant Marchi Robert ; Aspirant Mertzisen Gabriel ; Aspirant Martin Rémi ; Aspirant Miquel Charles; Aspirant Monier Charles ; Lieutenant Moynet André ; Aspirant Perrin Marcel ; Lieutenant Sauvage Jean ; Aspirant Taburet Gaël ; Capitaine Challe René ; Sauvage Roger.

Ordre de la guerre pour la Patrie (2ème classe)

Lieutenant Amarger Maurice ; Lieutenant Verdier Marc ; Aspirant Versini Roger; Aspirant Gaston Jacques; Aspirant de Geoffre François ; Aspirant de Saint-Phalle Jacques ; Aspirant Casaneuve Jacques ; Aspirant Querne Louis ; Aspirant Lebras Albert ; Laurent Alexandre ; Aspirant Lorillon Pierre ; Aspirant Penverne Roger ; Aspirant Pierrot Fernand ; Capitaine de Saint-Marceau ; Aspirant Feldzer Constantin ; Aspirant Emonet Jean.

Ordre de l’Etoile rouge

Aspirant Menu Lionel; Aspirant Schoendorff Joseph.

 

Le Président du Présidium du Soviet suprême de URSS :

          signé : KALININE

Le Secrétaire du Présidium du Soviet suprême de URSS :

          signé : GORKINE

Kremlin, 23 février 1945 »

 

Le titre de Héros de l'Union Soviétique fut conféré à trois aviateurs français : le Capitaine de la Poype, le Capitaine Albert et le sous-lieutenant Jacques André, ainsi qu'au Lieutenant Lefèbvre, un des héros du régiment, tué le 28 mai 1944, et qui avait été cité également à l'ordre de l'Armée aérienne, citation comportant l’attribution de la Croix de guerre avec palme. Le texte de sa citation est le meilleur témoignage de ce qu’a réalise, pour l’amitié franco-soviétique, le régiment Normandie :

« Lieutenant Marcel Lefèbvre, du régiment de chasse « Normandie ». Jeune commandant d'escadrille, animé des plus belles vertus militaires et d'une absolue confiance dans la victoire. Affecté au groupe « Normandie » depuis sa création, en est rapidement devenu un chef de file aimé et estimé de tous. Au cours de 128 missions de guerre, a obtenu, sur le front germano-soviétique, 11 victoires officielles, 3 probables et 2 avions endommagés. .Le 28 mai 1944, a été gravement brûlé dans son avion, qui avait pris feu en plein vol, au retour d'une mission de guerre, dans le secteur de Vitebsk. — Mort à Moscou des suites de ses blessures, le 5 juin 1944. Totalisant 1 300 heures de vol.

A été un magnifique propagandiste français en Union Soviétique, où il était estimé de tous ceux qui l’on approché, et où sa réputation de bravoure, de modestie et de patriotisme s'était répandue jusqu'aux coins les plus reculés de l’immense Russie. Est et restera, dans ce pays, le symbole du Français qui a donné sa vie pour que la France vive. »

 

 

Le Journal de Marche du Groupe de Chasse GC.3 « Normandie Niemen »

 

 

 

 

En haut à gauche : Yves FAUROUX, André MOYNET, Gabriel MERTZISEN

En haut à droite : R PENVERNE, J. LEMAIRE, G. MERTZISEN, J. ANDRÉ, H. BOUREAU (08/1944)

En bas à gauche : Le Général DE GAULLE décore G. de SAINT MARCEAUX, L. CUFFAUT, C de LA SALLE, M. CHARRAS, aspirant MERTZISEN (12/1944)

En bas à droite : s/lt Roger SAUVAGE, général KHRIOUKINE, cne R. de LA POYE, lt/col DELFINO, s/lt ANDRÉ, s/lt LORILLON, s/lt MERTZISEN

Général CHIMANOV, Maréchal NAVIKOV, Ministre LOVOVSKY, Général CATROUX, Général PETIT 05/1945)

Gabriel MERTZISZEN et son mécanicien soviétique

 

 

La 3ème Escadrille à Doubrowka en 1944 : ANDRÉ, PENVERNE, SCHICK, Jean SAUVAGE, MIGUEL, MATRAS, Le MARTELOT,

De GEOFFRE, BAYSSADE, derrière lui PIERROT, Maurice CHALLE, CACHANT, DOUARRE, Gabriel MERTZISEN et MONIER

Gabriel MERTZISEN et un sous-officier radiotélégraphiste russe

 

 

 

 

21 Juin 1945 – Le Bourget - Les sous-lieutenants LEMARE, ANDRÉ et MERTZISEN

 

Retour du Normandie Niemen au Bourget - 21 juin 1945

 

Colonels Pouyade et Delfino - Normandie Niemen

 

"Un du Normandie Niemen" - Roger Sauvage

 

Retour du Normandie Niemen au Bourget - 21 juin 1945

Les Colonels POUYADE et DELFINO

Commandants du régiment

Photo du livre « Normandie-Niemen »

de François de Geoffre

« Un du Normandie-Niemen »

Roger SAUVAGE

Cliquez sur l’image !

L'aérogare du BOURGET pendant la cérémonie de réception

 du Groupement « Normandie-Niemen » - 21 juin 1945

Photo du livre « Normandie-Niemen » de François de Geoffre.

 

 

Vidéo : le retour du « Normandie-Niemen » en France

 

Le Jour de Gloire du « Normandie Niemen » par Many Souffan – Avions n°205

 

 

Journal de marche - Histoire de l'Escadrille "Normandie Niemen"

Un des rares exemplaires du «Journal de Marche de l’Escadrille Normandie Niemen », œuvre collective du Groupe édité en 1946, portant les signatures de pilotes survivants :

1. Robert Delin - 2. Yves Mahé – 3. Piere Bleton - 4. Joseph Risso – 5. Gabriel Mertzisen - 6. Constantin Feldzer - 7. Charles de la Salle – 8. Louis Delfino  9. ?? - 10. Léon Ougloff

11/13. Georges de Friédé - 12. Charles Reverchon – 14. Gaël Taburet – 15. Pierre Matras – 16. Jacques André - 17. Léon Cuffaut - 18. Maurice Guido – 19. Roland de la Poype

20. Pierre Lorillon – 21. ?? - 22. Georges Lébiedinski - 23. Charles Monier – 24. Jacques Bagnères – 25. Emile Le Martelot - 26. Igor Eichenbaum

et le fac-similé du célèbre texte du Général de Gaulle, écrit lors de la remise au Régiment de la « Croix de la Libération » :

« Sur la terre russe, martyrisée comme la terre française et par le même ennemi, le Régiment « Normandie », mon compagnon, soutient, démontre,

accroît la gloire de la France. -  Moscou, le 9 Décembre 1944 – Signé : Charles de Gaulle

Remerciements à Laurent Alexandre Roger COURTOIS pour l’identification des signatures (11/2016 et 01/2018)

 

 

 

YAKOLEV 3 - NORMANDIE NIEMEN - MEETING DE ROUEN 1947

 

 

YAKOLEV 3 - NORMANDIE NIEMEN - MEETING DE ROUEN 1947

 

Alignement des trois YAK 3 de l’Escadrille « Normandie-Niemen » qui

participèrent au meeting de Rouen du 8 juin 1947

Collection Michel BESNARD

Le YAK 3 n°37 de l’Escadrille « Normandie Niémen » qui participa à ce meeting

et qui termina son exhibition sur le ventre. Bernard Izabelle sur le moteur.

Collection Michel LEVEILLARD

 

Remerciements à Michel LEVEILLARD, ancien de l’Aéroclub de Normandie en 1948-1952, pour cette contribution (12/2009 et 01/2011)

 

Compléments : les trois pilotes qui volèrent sur ces YAK 3 au Madrillet étaient les lieutenants Jean GISCLON (1913/2009), Gérard COLCOMB (1920/1963) et André ONDE (1918/2004), qui n’étant pas des anciens du Normandie-Niemen, étaient sans doute peu familiers du pilotage de ces avions soviétiques. C’est peut-être ce qui explique que jean GISCLON posa son appareil un peu trop violemment : une des jambes du train d’atterrissage s’affaissa et le YAK termina sa démonstration par un magnifique cheval de bois…

 

 

Maquette de Yakolev - Normandie Niemen

Maquette de Yakolev - Normandie Niemen

Des passionnés de « Normandie-Niemen ont réalisé ces maquettes de Yakolev…

 

Timbre Normandie Niemen

Timbre Normandie Niemen

Timbre Normandie Niemen

 

Timbre « Normandie-Niemen »

1969 - 25ème anniversaire de la libération

 

 

 

 

Octobre 2012

Une correspondance de Monsieur Charles Maingon.

 

Je suis Charlie Maingon, 82 ans, un cousin par alliance de Gabriel Mertzisen et j'ai quelques informations à vous communiquer.

J'ai connu Gaby en 1947, car il avait fait la connaissance de ma cousine germaine qui était PFAA au ministère de l'Air, Bd Victor.  Ils se sont mariés durant l'été 1947, à Montfermeil, et se sont installés chez ma tante, rue des Fauvettes. Je les ai rejoints début 1949, étant devenu orphelin entre temps.

Je l'ai toujours considéré comme un grand frère ; nous avons construit un poulailler ensemble dans le jardin... J'ai suivi ses différents voyages : par exemple, une mission au Groenland, pour parachuter du ravitaillement à la mission Paul-Émile Victor, d'où il avait ramené un chien Groenendael, le service de la "valise diplomatique" auprès des capitales étrangères autour de la Méditerranée...

C'est lui qui m'a donné l'envie de faire de l'aviation... J'ai commencé par du vol à voile sur le terrain de Lognes-Emerainville. Je devais être pris comme élève-pilote boursier à Chelles-le-Pin, mais la visite PN m'a recalé pour un problème de vue.

Bref, je me suis engagé par devancement d'appel, en février 1950 : classes à Nîmes-Courbessac, suivis d'un stage de détecteur radar à Etampes et d'une affectation à la Station Maître Radar de Meaux-Chambry.

Par la suite, j'ai effectué un stage au CICOA de Dijon, pour obtenir un brevet de Contrôleur adjoint d'Opérations aériennes.

J'étais à Meaux en septembre 1951 lorsque j'ai appris son décès accidentel en Allemagne ; j'avais même obtenu l'autorisation d'aller reconnaître son corps, mais le déplacement a été suspendu.

J'ai assisté à ses obsèques dans le carré militaire du cimetière de Montfermeil.

De son second mariage, il a eu 3 enfants, deux garçons et une fille posthume.

Gaby m'avait offert le livre de marche du Normandie-Niemen, avec, en page de garde, la signature d'une dizaine de pilotes de l'escadrille. Ce livre, ainsi que des affaires personnelles, ont été laissés en garde chez sa veuve, lors de mon départ pour l'Indochine. A mon retour, ayant demandé à être affecté en Algérie, ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai pu revoir ma famille, sans pouvoir remettre la main sur ma valise... à mon grand regret !

J'ai le souvenir d'avoir pu feuilleter le dernier carnet de vol de Gaby, qui mentionnait son ultime mission en Allemagne : mort en S.A.C. (Service Aérien Commandé). Des incertitudes persistent au sujet de cette mission ; il faisait une météo exécrable cette nuit-là ; le pilote avait demandé qu'elle soit annulée, mais l'ordre de décoller vint de la hiérarchie et il dut s'exécuter. On connaît le dénouement. Le malheur c'est qu'il laissait deux orphelins et ma cousine était dans son dernier mois de grossesse.

 

Sur la photo de Gaby prise en Syrie, il a encore des cheveux bien que son front soit dégarni. Lorsque je l'ai vu pour la première fois, à Montfermeil, en 1947, le crâne était chauve et il ne lui restait plus qu'une petite couronne de cheveux des oreilles à la nuque...

Charles Maingon

Charles Maingon, né le 05/12/1930 à Ning-Po en Chine est décédé le 14/03/2020 à Lanion

 

 

 

 

 

 

 

 

Les hommes du GC III/6 - Historique officiel du GC III/6 - Livre de marche de la 5° - Livre de marche de la 6°

 

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