Cette page fait partie du : Site Personnel de François-Xavier BIBERT

C’est une annexe à la page : BA 122 de Chartres – Souvenirs

... faisant partie du dossier : Les hommes du Groupe de Chasse GC III/6

Bonne navigation....

 

 

 

L’album photo de Jean BÉTRANCOURT

Toutes les photographies sont extraites de la collection Bétrancourt – Droits réservés

Voir en bas de page :Michel Leveillard

 

Les Débuts : Le Bourget – Istres

 

 

 

 

Page de garde de l’album photo

de Jean BÉTRANCOURT

 

Jean BETRANCOURT

 

 

34ème Régiment d'Aviation du Bourget

 

 

1927 – Le Bourget

34ème Régiment d’Aviation Militaire

 

Agé de 20 ans, vivant à Rouen, Jean Bétrancourt a pu choisir son arme parce qu’il a obtenu un bon classement à sa préparation militaire.

 

Il effectue son service au 34ème Régiment d’Aviation du Bourget qui comprend à cette époque 5 groupes, soit 11 escadrilles équipées principalement de SPAD 13.

 

C’est l’époque des grands raids, et il côtoie des aviateurs célèbres comme Weiss, Pelletier d'Oisy...

 

 

 

Spirit of Saint-Louis

 

 

21 mai 1927 – Le Bourget

Atterrissage du "Spirit-of-Saint-Louis"

 

... et il est aux premières loges pour assister à l’arrivée triomphale de Charles Lindbergh qui vient de réussir la première traversée de l’Atlantique Nord.

 

Profil du Spirit of Saint-Louis

 

Lindbergh avec Pinsard, Détroyat, Poli-Marcheti et Weiss.

 

 

21 mai 1927 – Le Bourget

Atterrissage du "Spirit-of-Saint-Louis"

 

Lindbergh entouré de quelques prestigieux pilotes français : de gauche à droite : le commandant Pinsard, commandant le camp militaire du Bourget et As de 14-18, Mr Herrick Jr, ambassadeur des Etats-Unis en France, le Sergent Michel Détroyat (futur pilote d’essais chez Morane-Saulnier), Charles Lindbergh, le colonel Poli-Marchetti (commandant le 34ème RA) et le commandant Weiss (commandant d’escadrille au 34ème RA, déjà célèbre pour plusieurs grands raids et qui va encore s’illustrer, trois mois plus tard, lors de son périple avec Jean Assollant vers Moscou et le Caucase à bord d’un Potez 25).

 

 

Toile du Spirit of Saint-Louis

 

 

Relique du "Spirit-of-Saint-Louis"

 

Il participe comme bien d’autre à la fête et peut même « récupérer » un précieux morceau de toile de l’appareil, relique qui figure évidemment en bonne place dans son album.

 

Renforcé dans sa passion, il va se porter volontaire pour entrer à l’Ecole de Pilotage d’Istres.

 

 

 

 

Jean BETRANCOURT - Nieuport 29Jean BETRANCOURT

 

 

1927 – Istres

Ecole de Pilotage

 

A gauche : Jean Bétrancourt devant un Nieuport 29

 

Profil du Nieuport 29

 

 

 

 

Honoré CARLIER

 

 

1927 – Istres

Ecole de Pilotage

 

Il se lie d’amitié avec son moniteur, Honoré Carlier, qui malheureusement trouve la mort quelques temps plus tard.

 

Ecole de pilotage d'Istres

 

Morane MS 25 - Parasol

 

 

1927 – Istres

Ecole de Pilotage

 

Son premier appareil fut un Morane MS.35 «Parasol » 

 

 

Profil du Morane Saulnier MS 35

 

Caudron 59

 

 

1927 – Istres

Ecole de Pilotage

 

Il est breveté sur un Caudron 59 le 12 novembre 1927.

 

Biplace d'entraînement

Biplan -Construction en bois, revêtement entoilé

Envergure : 10.24 m

Longueur : 7.80 m

Hauteur : 2.90 m

Masse à vide : 700 kg - Masse totale : 990 kg

1 moteur Hispano-Suiza 8Ab de 180 CV

Vitesse maximale : 170 km/h

Montée à : 2000 m en 15mn

Plafond : 5500 m

Autonomie : 500 km

 

 

CHARTRES – Parc d’Aviation 22 – 22ème RABN

L’aventure de Coursac

Coursac - Juillet 1928 - LéO 20 - 22ème RABN

 

 

 

Léo 20 22ème RABN - Coursac

 

 

Farman « Goliath » F-63 Bn4 - Coursac (24)

 

En 1928, Jean Bétrancourt est affecté à la 3ème escadrille du 22ème R.A.B.N. (Régiment Aérien de Bombardement de Nuit) de Chartres.

 

Deux belles photos se trouvent sur la page consacrée à la B.A. 122 de Chartres, dont celle d’un bombardier LeO 20 qui commençait à remplacer les vieux Farman à la même époque.

 

Le jeudi 5 juillet 1928 à 14h40, lors d’un vol sur le circuit Chartres-Pau–Marseille–Lyon-Chartres, l’appareil piloté par Jean Bétrancourt est victime d’une panne de moteur à Coursac (Dordogne) quelques minutes avant de survoler Bergerac. Il réussit à poser son appareil sans casse dans un terrain fort accidenté, au lieu-dit les Goujatoux, comme en témoigne la photographie ci-contre.

 

 

LéO 20  22ème RABN - Coursac

 

 

Les 5 aviateurs restèrent près d’un mois sur place, bien accueillis et hébergés par les habitants du lieu (voir nota *), pendant que les services techniques de la base de Cazaux s’employaient à changer un des deux moteurs Jupiter de 420 CV de l’appareil.

 

L’appareil fut évidemment une attraction locale fort imprévue qui attira bien entendu beaucoup de monde.

 

L’équipage était composé de :

Lieutenant Cassagnau : chef de bord

Sergent Richmann : mécanicien

Caporal Bétrancourt : pilote

Caporal Dantés : radiotélégraphiste

Caporal Deschamps : mitrailleur

 

 

LéO 20 22ème RABN - Coursac

 

 

Insigne VB 101

 

 

Insigne de la 3ème escadrille du 22ème RABN

Tradition VB 101

 

 

Léo 20 22ème RABN - Coursac

 

 

Le dimanche 8 juillet, les curieux arrivèrent de fort loin et les jeunes aviateurs furent accaparés surtout par les belles de la région, très attentives certainement aux explications « techniques » qu’ils fournissaient de bonne grâce !

 

 

Notices Farman - Gnome et RhôneJupiter

 

LéO 20 22ème RABN - Coursac

 

Le mardi 31 août, une fois les réparations terminées, le bombardier pu être déplacé au bout d’un terrain permettant son décollage. Jean Bétrancourt réussit sans problème à lui faire prendre l’air et à gagner Cazaux, à 200 km de là, pour que les réglages définitifs du nouveau moteur puissent y être faits... Les aviateurs purent repartir à Chartres le mercredi 8 aôut...

Trajet Coursac - Cazaux

 

(*) Nota : Les Aviateurs ont été logés d’abord chez M. de Vivies, Châtelain de Marsaguet, à proximité des Goujatoux. Ensuite Jean Bétrancourt a été accueilli par le Directeur de l’Ecole de Coursac, qui a sympathisé avec lui au point d’héberger la femme du pilote en 1940 au moment de l’exode. Une bien belle histoire ! Le Domaine de Marsaguet n’appartient plus aujourd’hui à la famille de Vivies : ses nouveaux propriétaires, qui ont été contactés en 2009, ignoraient tout de cette histoire. Une petite enquête leur a permis d’apprendre qu’un de leurs proches voisins, âgé de plus de 80 ans, s’en souvenait et qu’il connaissait l'endroit où s'est posé l'avion ; enfant, juché sur les épaules de son père, il avait pu apercevoir le gros bombardier...

 

Ci-dessous les deux pages du « Carnet de Vol » de Jean Bétrancourt correspondant à cette aventure

 

Carnet de vol de Jran BÉTRANCOURT
  Carnet de vol de Jean BÉTRANCOURT

 

 

A.C.N. - Aéroclub de Normandie

 

 

CAudron 232 - ACN - Dédicace Etancelin

 

 

1929-1931 – ROUEN – LE MADRILLET

 

Dés son retour à la vie civile en 1929, Jean Bétrancourtva consacrer tous ses loisirs à la vie de l’A.C.N. (Aéro-Club de Normandie) qui vient d’être créé au Madrillet, à l’endroit où sont maintenant construits le parc des expositions et le « Zénith » de Rouen.

 

Un des premiers appareils de l’A.C.N. fut ce Caudron 232 immatriculé F-AJZI

 

Sur ce cliché, Jean Bétrancourt est le second à partir de la gauche. Jean Horlaville est à droite. La dédicace est de Philippe Etancelin, le célèbre pilote automobile rouennais.

 

Caudron 232 - ACN

 

 

CAUDRON 232 – F-AJZI

 

Jean Bétrancourt et Charles Leborgne, après 1931 au Madrillet, dans le Caudron 232 de l’A.C.N.

 

Cet appareil sera détruit en 1934.

 

Biplace d'entraînement et d'école

Biplan.- Construction en bois

Envergure : 11.00 m

Longueur : 7.87 m

Surface portante : 24.00 m²

Masse à vide : 420 kg - Masse totale : 700 kg

1 moteur Renault 4Pb de 95 CV

Vitesse maximale : 165 km/h

Plafond : 4000 m

 

 

HAnriot 14 - ACN

 

 

HANRIOT HD.14 – F-ALII

 

Cet appareil, acheté par l’état a été mis à la disposition de l’A.C.N, comme pour beaucoup d’autres clubs, par M. Laurent-Eynac, Ministre de l’Air. Ce dernier est venu à Rouen le 5 octobre 1930 pour procéder à l’inauguration du premier hangar de l’Aéro-Club.

 

Il sera détruit en 1931 lors du premier accident d’aviation de Jean Bétrancourt qui en sortira indemne.

 

Hanriot 14 - ACN

 

Hanriot 14 - ACN - Dédicace Etancelin

 

 

Sur ce cliché du Hanriot HD.14, Jean Bétrancourt est à droite à coté de Jean Horlaville. La dédicace est encore celle de Philippe Etancelin, qui gagnera trois ans plus tard, en 1934, les 24 heures du Mans avec Luigi Chinetti sur Alfa-Roméo 8C.

 

Alfa Roméo 8C - Le Mans - Etancelin et Chinetti

 

Le Mans 1934 - Alfa-Roméo 8C

 

Farman 200 - F-ALPF - ACN

 

 

1932 – FARMAN 200 – F-ALPF

 

Jean Bétrancourt sur le terrain Farman de Toussus le Noble prend possession en janvier 1932 du Farman F.200 n°7327.20, nouvel appareil de l’A.C.N., acheté grâce à un don particulier pour remplacer le Hanriot HD.14 détruit dans un accident.

 

Triplace de tourisme

Monoplan parasol - Construction en bois

Envergure : 11.00 m

Longueur : 8.20 m

Hauteur : 2.48 m

Surface portante : 25.40 m²

Masse à vide : 617 kg - Masse totale : 980 kg

1 moteur Salmson 9Ac de 120 ch

Vitesse maximale : 170 km/h

Plafond : 3100 m

Autonomie : 400 km

 

Farman 200 - F-ALPF - ACN

 

 

1932 – FARMAN 200 – F-ALPF

 

Le même appareil rendu sur le terrain du Madrillet.

 

Farman 200 - F-ALPF - ACN

 

 

1932 – FARMAN 200 – F-ALPF

 

Toujours sur le terrain du Madrillet.

 

Jean Bétrancourt (à gauche) et Jean Horlaville  (au centre)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Merci à Michel Barrière pour ces deux dernières photographie (09/2011)

 

Farman 234 - ACN - Bétrancourt et Antarion

 

 

1932 – FARMAN 234 – F-ALRV

 

Jean Bétrancourt et Emile Antarion au Madrillet, devant leur Farman 234, après leur victoire au « Tour de France aérien » 1932.

 

Cette épreuve organisée par le quotidien « Le Journal » fut disputée 4 au 13 juin par 55 équipages avec des avions uniquement français, sur un parcours de 3 400 km à travers la France en 9 étapes. Il fut endeuillé par plusieurs accidents mortels et seuls 43 avions arrivèrent au terme du périple.

 

Cet appareil, le numéro 16/7632 fut le dernier construit de la série. Il était équipé d’un moteur Salmson 7Ac (7 cylindres en étoiles) de 95 CV. Il pouvait voler à 5 000 m d’altitude avec une vitesse de 185 km/h.

 

Tour de France aérien 1932

 

 

Tour de France Aérien 1932

Aérodrome de Rochefort

 

10 juin 1932 - Déjeuner et ravitaillement au cours de l'étape Biarritz - La Baule.

 

Quelques appareils que l’on peut reconnaître (liens en bleu) :

 

F-AIYL

Guerchais Roche

T.12

F-AJMV

Farman

F.190

F-AJTL

Hanriot Dupont

14

F-ALEX

Farman

F.231

F-ALGY

Farman

F.231

F-ALHV

Farman

C.234

F-ALLJ

Caudron

C.193

F-ALSS

Farman

F.232

F-ALXL

Caudron

C.270 Luciole

(ordre alphabétique des immatriculations)

 

Le Farman de Jean Bétrancourt est l’appareil entre le LSS et le LHV au premier plan.

 

 

 

 

Tour de France Aérien 1932

Aérodrome de Buc

 

13 juin 1932 – Etape Deauville – Paris.

 

Arrivée sur le terrain de Buc.

 

 

 

 

 

Lire l’article de la revue « L’AVION »

 

 

Farman 234 - ACN - Bétrancourt et Duval

 

 

Tour de France Aérien 1933

 

Jean Bétrancourt et Henri Duval devant leur Farman 234, après leur victoire au « Tour de France aérien » 1933.

 

C’est la seconde victoire d’affilé de Jean Bétrancourt sur cet appareil.

 

Ernest Duval fut le premier Président de l’Aéroclub de Normandie. Son frère Henri y volait également.

 

Potez 36-13 - ACN

 

 

Août 1932 – POTEZ 36-13

Knocke le Zoute - Belgique

 

Jean Bétrancourt et son ami Jean Horlaville devant un Potez 36‑13.

 

L’étoile de David signifie que l’appareil a été acheté avec une subvention de l'état.

 

Deux Potez était basés au Madrillet : l’un appartenait à M. Coeffin (EAE) et l’autre à M. Gouy (LQT). Ce dernier fut vendu au club en 1935. Curieusement le registre français ne mentionne le LQT qu'à partir de 1934, mais des sources signalent l'avion à Dieppe pour un meeting piloté par Jean Horlaville en 1932. On peut imaginer que c'est cet avion qui a été photographié.

 

Farman 190 - Orcheste Alexander

 

Farman 190 - Orchestre Alexander

 

 

FARMAN F.190

 

A l'occasion du Tour de France aérien de 1931, un Farman F.190 avait accompagné les concurrents sous les couleurs de la maison de disque "Columbia", dont le nom figurait en grande taille sur les flancs de l’appareil. Cet appareil transportait l'Orchestre de jazz "Alexander" avec lequel Django Rheinhardt a joué parfois du Banjo.

 

La photo ci-contre, datée de 1932, prise en fait pendant le tour entre le 4 et le 12 juin, montre le F.190 n°17 F-AJDC assurant cette même prestation.

 

En juillet 1933, c'est le F.190 n°6 F-AIYD, toujours aux couleurs de la CAF (Compagnie Aérienne Française) qui assura cette mission. Il portait en outre une décoration aux couleurs de « l'orchestre Alexander » et la société "Columbia".

 

 

 

 

 

 

Merci à Michel Barrière qui a fourni le profil de l’avion :

voir la page de son site consacrée au :

Farman 190 sur le site Crezan.net

 

Pillage :

voir : deux pages d’un magazine aéronautique bien connu...

 

 

 

 

 

 

Ci-contre : photographie de la collection Jacques Hémet (droits réservés)

 

 

Morane Saulnier AR.35C - ACN

 

 

1933 – A.C.N

MORANE SAULNIER AR.35C - F-AMEB

 

Appareil appartenant à M. Constant Crestey de Grand Quevilly.

 

Jean Bétrancourt retrouve à l’A.C.N. un appareil civil construit en 1933, dérivé du MS 35 sur lequel il avait appris à piloter à Istres en 1927.

 

Morane Saulnier 230 - ACN

 

 

Meeting de juin 1935 – A.C.N.

MORANE SAULNIER MS.231 - F-AJHP

de Marise Hilsz

 

Marise Hilsz

Biographie de Maryse Hilsz

L’accident du Siebel NC 701 « Martinet » de Maryse Hilsz

 

Morane Saulnier MS.230 - ACN

 

 

Meeting de juin 1935 – A.C.N.

MORANE SAULNIER MS.231 F-AJHP

de Marise Hilsz

et MIGNET HM.14 « POU DU CIEL »

 

Dans les années 1920, Henri Mignet s'est fixé l'objectif de proposer un appareil économique, facile à construire et à piloter. Il aboutit ainsi au HM.13 avec deux plans décalés horizontalement, puis en 1933 le HM.14 « Pou-du-Ciel » donna ses heures de gloire à la formule. A l’aide du manuel de construction qu’il avait rédigé, chacun pouvait construire son appareil et c’est ainsi que presque cent HM.14 volaient en 1935. De nombreux accidents eurent pour conséquence l'interdiction de vol du HM.14 et la guerre approchant ce fut un coup d'arrêt à la construction amateur en France.

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Mignet HM.14 "Pou du ciel" - ACN

 

 

Meeting de juin 1935 – A.C.N.

MIGNET HM.14 « POU DU CIEL »

 

Jean Bétrancout à bord d’un « Pou du Ciel ». sur le terrain du de l’A.C.N. au Madrillet.

 

Envergure : 6 m

Longueur : 3,50 m

Surface alaire : 9 m2

Masse à vide : 200 kg

Vitesse max : 120 km/h

Plafond d'utilisation : environ 3000 m

Autonomie : environ 3 heures

1 moteur Aubier-Dunne 540, 2 cylindres, de 20 CV

 

Farman 402 - Budapest

 

 

1937 - FARMAN F.402 - F.ANFY

 

Avec cet appareil Farman n° 7454.67, équipé d’un moteur Lorraine 5 Pb de 110 CV, nommé "Charles Houbart", Jean Bétrancourt entrepris un long voyage aérien à travers l’Europe, avec l’aide du quotidien rouennais « Paris Normandie », accompagné de M. Bergerin, journaliste, et de son épouse.

 

Ils effectuèrent sans incident un périple de 4 420 km en 30 h 16’ de vol à la vitesse moyenne de 146 km/h. Les escales furent les suivantes : Rouen - Paris – Strasbourg – Nuremberg – Prague (1ère étape) – Vienne – Budapest (2ème étape) – Belgrade – Sofia (3ième étape, séjour de 8 jours) – Belgrade – Zagreb (4ème étape) – Venise (4ème étape) – Nice (5ème étape) – Lyon – Rouen (6ème étape).

 

 

Junkers Ju.52

 

 

1945 – JUNKERS Ju 52

 

Dés 1945 le terrain de Rouen-Le Madrillet reprend du service : l’Armée de l’Air y entraîne des parachutistes avec ce Ju 52.

 

Quelques Rouennais en gardent un bon souvenir, car l’ancien pilote de chasse Jean Moretti, ami de Jean Bétrancourt, a profité de la présence de cet appareil pour organiser dès le mois d’octobre 1945 un baptême de l'air pour une vingtaine de jeunes passionnés d’aviation méritants.

 

Après un petit vol d’un quart d’heure au-dessus d’Oissel, d’Elbeuf et de son pont détruit, à moins de 200 mètres, d’altitude quelques vocations pour l’aviation naîtront...

 

Bücker 181 "Bestman" - ACN

 

 

1946 - BÜCKER 181 "BESTMAN"

 

Cette photo a été prise en 1946 au Madrillet. Il s’agit vraisemblablement d’un avion abandonné par les Allemands en 1944.

 

Cet appareil, construit en grand nombre pendant la guerre en Allemagne, en Tchécoslovaquie en Suède et au Pays-Bas fut le premier appareil non biplan utilisé par la Luftwaffe pour la formation de ses pilotes.

 

Il continua sa carrière après 1945 dans de nombreux aéro-clubs.

 

 

SNCASO SO.7060 "Deauville" - ACN

 

 

Les meetings de l’A.C.N.

 

Dès 1947, l’A.C.N. renoue avec l’organisation de son grand meeting annuel, grâce en particulier au talent d’organisateur de Jean Bétrancourt et de son inlassable dévouement pour l’Aéro-Club. Cette année-là sont présentées quelques Yakolev du célèbre Groupe Normandie-Niemen avec Robert Sauvage.

 

En 1948 et 1949 le plateau est également très relevé.

 

Sur cette photographie exceptionnelle, 4 Spitfire équipés avec des hélices à 5 pales, survolent le seul exemplaire jamais construit du SNCASO SO.7060 "Deauville" - F‑WDVZ.

 

 

 

Fouga CM-8R "Sylphe"

 

 

1950 – FOUGA CM-8R « SYLPHE »

 

En 1949, Pierre Mauboussin et Robert Castello réalisent le « Cyclone », rebaptisé « Sylphe » qui sera le 14 juillet 1949, le premier avion léger à réaction du monde à voler !

 

Cette photo a été prise au meeting de l’A.C.N. de 1950 et donnée à Michel Leveillard par l’abbé Marguery, tous deux membres de l’A.C.N. et grands amis de Jean Bétrancourt.

 

Envergure : 13.00 m- Surface portante : 13.00 m²

Longueur : 6.70 m - Hauteur : 1.85 m

Masse à vide : 435 kg - Masse totale : 628 kg

1 réacteur Turboméca "Piméné" de 85 kgp

Vitesse maximale : 250 km/h  à 4000 m

Vitesse ascensionnelle  7.50 m/s

Plafond : 11000 m

 

Marcel Doret - Dewoitine 27 - ACN

 

Ci-dessus, sans doute l'ex Dewoitine D1 n°111 F-AHAZ, appareil qui sera acheté par M. Doret au cours des années 20 et qu’il utilisa durant de nombreuses années jusqu'à la fin de l'année 1933 : cet appareil sera radié en 1934. C'est pour permettre d'emmener son fidèle mécanicien avec lui qu'il le fit convertir en biplace, le poste arrière était occulté pendant les présentations ou compétitions. Cette photographie a été prise au Madrillet au début des années 1930.

 

Restauration photo par F-X. BIBERT - Marcel Doret - Dewoitine 27

 

 

Meetings de l’A.C.N

Les DEWOITINE de Marcel DORET

 

En 1944, le célèbre pilote d’essais de chez Dewoitine Marcel Doret prend le commandement du 1er groupe de chasse F.F.I. dit « Groupe Doret » avec les Dewoitine D.520 repris aux troupes d'occupation. Ce groupe intervient dans pour attaquer les Allemands dans la région bordelaise et dans la « poche de Royan ». Le Groupe Doret est ensuite incorporé dans le Groupe régulier GCB II/18 « Saintonge ».

 

Après guerre la guerre, il se consacre aux meetings aériens et aux démonstrations.

Profil du Dewoitine 27

 

Restauration des archives Bétrancourt

 

Les deux photographies présentées ici proviennent de l’album personnel et des archives de Jean Bétrancourt, retrouvés par son petit-fils Alain il y a quelques temps.

 

L’humidité avait fait des ravages et il dut prendre de grandes précautions avant de pouvoir scanner les documents.

 

Tous les fichiers numériques (plus de 250) ont été mis à ma disposition en 2009 et ont été alors restaurés informatiquement.

 

Ci-contre, la photo bien connue du Dewoitine D.27 de Marcel Doret montre le travail qu’il a été nécessaire de faire. Il n’est pas sûr que ce cliché ait été fait à Rouen, mais Marcel DORET a bien participé au meeting de l’A.C.N. en 1950 : voir un petit film en cliquant sur ce lien.

 

 

 

 

 

© F-X. BIBERT – 2009 et 2010

 

 

Merci à Pierre-François Mary et à Régis Biaux qui ont pu rectifier ou préciser certaines légendes de ces photographies.

 

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C’EST EN 1910 QU’EST NÉE L’AVIATION à ROUEN

 

Par Jean Bétrancourt,

Vice–Président de l’Aéro-Club de Normandie.

 

Article de la revue de Rouen publié en 1951

 

 

L’AVIATION est certainement le moyen de locomotion qui a le plus progressé dans le temps le plus court. Quelle part la ville de Rouen a-t-elle prise dans cette rapide évolution ? Elle est certainement plus importante que ne le pensent de nombreux rouennais. Grâce à la complaisance de fervents de l’aviation, MM. Marcel Larcher et l’Abbé Marguery, ce dernier actuellement aumônier des aviateurs du diocèse de Rouen, dont les archives contiennent une documentation extrêmement importante, la vie de l’aviation dans la capitale Normande a pu être retracée.

 

LA « GRANDE SEMAINE » DE 1910

 

A l’exception des manifestations d’aérostation qui remontent à des temps beaucoup plus lointains la première occasion que les rouennais ont eue de s’intéresser aux choses de l’air fut une exposition. Dès le mois de juin 1909, un aéroplane à moteur, le mot avion n’était pas encore entré dans le vocabulaire aéronautique, était exposé en plein centre de Rouen, dans le “hall de l’Hôtel de France”, aujourd’hui hall du “Ciné-France” et du “Nouveau-Théâtre”; c’était un “Demoiselle Santos-Dumont” équipé d’un moteur 2 cylindres 30 HP, d’un poids de 45 kg., placé à la partie inférieure de l’appareil: le poids total de celui-ci prêt à l’envol était de 145 kg. Cette exposition fut un succès et encouragea une poignée de rouennais à entreprendre pour l’année suivante l’organisation de la “GRANDE SEMAINE D’AVIATION de ROUEN”, 19 au 26 juin 1910. Il doit être rendu un hommage particulier à ces précurseurs, qui à l’époque, osèrent.

 

Un comité d’organisation fut composé comme suit:

- Président: M. Marcel Delbos, Président de l’Automobile Club de Normandie et du concours Hippique.

- Vice-président: M. Gaston Helloin, Vice-président de l’Automobile Club de Normandie.

- Vice-président: M. J. Monnier, Propriétaire de l’Hôtel d’Angleterre.

 

Ce meeting fut le neuvième organisé dans le monde entier et vient après ceux de Béthany (août 1909), Juvisy (octobre 1909), Héliopolis (février 1910), Cannes (mars 1910), Saint-Pétersbourg 9mai 1910), Lyon (mai 1910), Angers (juin 1910).

 

Rouen fut donc à l’avènement de l’aviation non seulement française, mais mondiale.

 

Un effort considérable avait été fait par les organisateurs ; ils en furent récompensés amplement car la semaine d’aviation de Rouen fut un succès complet et l’on pouvait lire dans la presse de l’époque : « Une foule considérable, qui n’a pas vu la route d’Elbeuf n’a rien vu. La route rappelait celle du Derby d’Epson. Piétons, cyclistes, voitures automobiles, tout était confondu. »

 

Vingt pilotes dont certains noms sont encore familiers à ce jour s’engagèrent dans les épreuves dotées de 150.000 FR or (30 millions au cours de notre louis 1951).

 

Ce sont : Morane, Christiaens, Métrot, Van den Born, Dickson, Dufour, Epimoff, Bruneau, de Laborie, Bathiat, Dubonnet, Mignot, Baronne de Laroche, Latham, Verstraeten, Paillette, Chavez, Kuller, Audemars, Cattanéo, Hanriot.

 

Il est à remarquer que ces pilotes dont plusieurs étrangers volaient tous sur des avions français qui s’appelaient : Farman, Voisin, Sommer, Breguet pour les biplans, et Antoinette, Blériot, Tellier et Demoiselle Santos-Dumont pour les monoplans.

 

Le champ de manoeuvre du Rouvray (l’actuel aérodrome de Rouen-Rouvray) fut choisi comme Champ d’aviation, un circuit de 3 km fut délimité par 4 pylônes, avec au centre un sémaphore pour les officiels; 20 hangars se trouvaient devant la butte de tir.

 

Le prix des places était de 20 FR. Aux pesage, 5 FR. aux tribunes et 1 FR. à la pelouse.

 

Grande semaine de l'aviation - Rouen 1910 - Affiche   Grande semaine de l'aviation - Rouen 1910 - Vignette   Granse semaine de l'aviation - Rouen 1910 - Programme

 

Grande semaine de l’aviation à Rouen -19 au 26 juin 1910 – Affiche, vignette et couverture du programme

 

 

Et la semaine d’aviation commença drainant à Rouen toute la Normandie et même Paris pour assister à ce magnifique spectacle. La presse de l’époque relate d’une manière fort pittoresque d’ailleurs le premier vol effectué a Rouen : « 4 aviateurs commencèrent leur essais le vendredi 17 juin 1910, entre 6 h ½ et 8 heures du soir. Le benjamin des aviateurs brevetés (16 ans), Marcel Hanriot, prend le premier départ à 6 h ½ du soir. Pendant cinquante, cent mètres, il roule sur l’admirable piste, soudain dans un mouvement d’une idéale beauté, il se cabre et quitte terre. Il vole ! Pourquoi le cacher, à ce moment solennel une douce émotion étreint tout le monde. Cet oiseau c’est somme toute le premier qui vole chez nous. Nous l’attendions depuis six mois ce moment impressionnant. Nous y touchons enfin, mais après combien d’efforts ? Et le public enthousiasmé fait au vaillant jeune pilote un accueil enthousiaste”.

 

En ville la foule était avisée s’il y avait vol par des flammes hissées à des pylônes montés à l’entrée des ponts. Tout était prévu pour assurer ce qui fut une grande réussite. Le grand exploit de cette semaine revint à Morane qui doubla la flèche de la cathédrale à 150 mètres au-dessus d’une foule délirante; il convient de noter que le prix de vitesse fut gagné par Cattanéo (sur Blériot) à la moyenne de 74 km/heure, celui de hauteur par Morane (sur Blériot) avec 521 m. devant Chavez, 497 m., et le prix de vol plané a l’actuel Président des Vieilles Tiges : Bathiat sur Breguet avec 426 m. Un seul accident, qui d’ailleurs aurait pu être grave, eut lieu au cours de cette semaine. Ce fut une chute de Bathiat d’une hauteur de 50 mètres avec bris total de l’appareil, le pilote en sortit heureusement sain et sauf.

 

De hautes personnalités politiques, artistiques et sportives, honorèrent le meeting de leurs présences parmi lesquelles l’on remarqua ; M. Paul Doumer, ancien Président de la Chambre des Députés, M. Guérin, ancien Garde des sceaux, M. Deusth de le Meurthe, Maurice Donay, de l’Académie Française, Madame Marthe Brandès de l’Opéra Comique, et l’humour, qui ne perd jamais ses droits, attribua “aux moteurs Clerget” l’absence de M. Aristide Briand !…

 

 

1911 : NAISSANCE DE L’AÉRO-CLUB

 

L’élan était donné, les normands conquis à ce sport nouveau ; dès la fin du Meeting, un “Bessonneau” fut monté au champ de manoeuvres à l’emplacement de l’actuel “Aéro-Bar”. Un rouennais, Guilbaud, construisit un avion et fit des essais sans succès. Il partit au Crotoy apprendre à piloter et revint avec un biplace “Caudron”, forma un élève M. Vaubourg, cassa son appareil et repartit au Crotoy.

 

Des fervents de l’aviation se groupèrent et le 19 mai 1911 naissait l’Aéro-Club Rouennais (aujourd’hui Aéro-Club de Normandie), le Président en était M. Ernest Duval, les Vice-présidents MM. Ch. Claudel, Donnette, le Secrétaire M. Paul Claudel.

 

Leurs activités se bornèrent, au début, pour des raisons soit de préférences, soit de matériel, à des ascensions en sphériques ; le Club, possesseur de 14 ballons, forma de nombreux pilotes brevetés : MM. Levindrey, Donnette, Henri et Ernest Duval, Paul et Charles Claudel, Gaston et Georges Fleury, Colsenet.

 

Pourtant l’amour de plus lourd que l’air sommeillait parmi ces hommes et la “Maison des Abeilles” fonda le prix “Paul Claudel”. L’épreuve consistait à franchir le pont transbordeur de Rouen avec un avion, une première fois au-dessus et une seconde fois au-dessous. Téméraire audace, criait-on au début, et cependant cette prouesse inimaginable fut accomplie le plus simplement du monde le 5 mai 1912 par un jeune aviateur, Marcel Cavelier, ainsi que le relate la “Revue Aérienne”. La presse locale indique que celui-ci est né à Petit-Couronne (Seine Inférieure) non loin de la maison de Pierre Corneille, qu’il est âgé de 26 ans et revient tous les ans passer ses vacances dans son charmant village, …aujourd’hui Raffineries “Shell” …et, continue notre journaliste : …”Le 5 mai 1912, à 5 h. 10 exactement, les rives de la Seine étaient noires de monde, de véritables grappes humaines s’étageaient au hasard sur les hautes piles de planches, sur les ponts Corneille et Boieldieu la circulation était impossible. La Seine elle-même était sillonnée de barques. Inutile d’ajouter qu’il était impossible de prendre place aux terrasses des cafés et que des camelots, surgis on ne sait d’où, épuisèrent en quelques instants des stocks de petits “aéroplanes” mécaniques. M. Brelet Préfet de la Seine-Inférieure, qui s’intéressait particulièrement à l’aviation (à rendre jaloux M. le Préfet Mairey) s’était rendu au champ de manoeuvres pour assister à l’atterrissage de Cavelier. Bref ce fut une journée inoubliable qui se termina le soir au restaurant de la Cathédrale par un dîner offert au “héros du jour” et où s’étaient donné rendez-vous : MM. Robert et René Claudel, Mlle Jane Herveu, M. le commandant de port Lespierre, M. Bourgogne, gérant du Transbordeur, le comte du Luart, Flour et Henri Duval, de la ligne Aérienne, Charles Claudel et Mazerie. Le soir, mlle Herveu et Marcel Cavalier se rendirent dans les grands cafés pour y quêter, avec succès, au profit de la 5e arme.

 

Pendant ce temps, un autre Rouennais depuis deux ans travaillait en silence ; Louis Lefebvre construisait un biplan qu’il appela “La Mouette”, équipé d’un moteur Anzani 60 HP, après des essais prometteurs il survola Rouen le 25 août 1912 ; la foule l’ovationna mais l’engouement du début baissait déjà et Lefebvre, après avoir renouvelé plusieurs fois sa performance se trouva sans ressources, désespéré, il mit fin à ses jours au square Gaillard-Loiselet.

 

 

LES DEUX AÉRODROMES DE 1913

 

1913. – Le Kaiser électrise son peuple par des discours menaçants, les gens deviennent fébriles, l’armée s’inquiète, la paix du monde entier est menacée ; aussi les rouennais ne furent point étonnés d’être conviés, le 6 mars 1913, à une conférence à l’Hôtel de ville sur “l’étude et le repérage des aérodromes militaires” par le jeune aviateur Fugaison, venu de Paris en Breguet.

 

L’armée décidait de reprendre le champ de manoeuvres ; aussitôt 2 nouveaux aérodromes furent crées :

 

Le premier, sur l’hippodrome de Petit-Quevilly appelé “Aérodrome du Bois Cany” – il possédait une piste de 950 m. sur 180 m.; un hangar de 20x18 y fut monté ; l’inauguration eut lieu le 27 avril 1913, y participèrent Mme Driancourt, MM. Devetain et Sadi-Lecointe qui devait devenir une belle figure dans notre aviation. Ce terrain ne connut pas une vogue extraordinaire, il faut y noter le passage du célèbre Jules Védrines le 30 avril 1913, concurrent de la coupe Pommery, il s’était perdu dans le brouillard.

 

Le second aérodrome, celui du Madrillet, se situait à peu près à la hauteur de l’actuel aérodrome de Rouen-Rouvray, à gauche de la route d’Elbeuf en allant vers cette ville.

 

Le château blanc fut acquis par la Société Nouvelle des Aéroplanes “La Mouette” pour en faire une hostellerie, trois hangars furent montés sur le terrain, Cet aérodrome fut inauguré le 11 mai 1913, jour de la Pentecôte, et commença dès ce jour à connaître une grande activité. On y relève le passage de nombreux as de l’époque parmi lesquels : Damberon, Marty, Gérard, Defougère, Labouchère, Strohl, Dupin, Couret, Briault, Rossner, Degorge, Chanteloup, Brand, Pinsart, Garde, Frot, etc… et le sapeur Jacquemart, chef-pilote de l’Aéro-Club de Normandie de 1934 à 1939.

 

En dehors de cette activité propre au terrain du Madrillet, il est intéressant de noter la venue à Rouen pour visite des raffineries d’essence, par M. Deusth de la Meurthe sur biplan à flotteurs “Astra” piloté par Max Labouret ; puis le 24 août 1913, le passage de la course d’hydroplanes Le Pecq-Deauville, course dans laquelle les concurrents devaient suivre les méandres de la Seine et qui fut gagnée par Géo Chemet, sur hydravion Borel. Ce passage fut marqué par un affreux accident qui endeuilla une vieille famille rouennaise, les de Montalent, et l’on relève dans “l’illustration” le compte rendu de ce pénible accident : “alors que vers 11 h. ½ ils volaient au-dessus de l’île Lacroix, l’aviateur de Montalent et son mécanicien Métivier projetés hors de leurs sièges ont fait une double chute mortelle. Tandis que l’appareil livré à lui-même tombait, après s’être complètement retourné sur la rive droite, les deux corps venaient s’écraser l’un dans la cabine d’une péniche amarrée à l’île Lacroix, l’autre sur la berge à quelques mètres du bateau”.

 

Les 3 et 4 janvier 1914, l’Aéro-Club Rouennais faisait venir à Rouen, l’un des premiers acrobates sur aéroplane Maurice Chevillard ; la réunion eut lieu par un temps gris et brumeux ; dès 14 h, une foule énorme envahissait les enceintes du Madrillet. Le célèbre aviateur boucla la boucle et remporta un immense succès par ses évolutions d’une “audace inouïe”.

 

Vers la fin juillet 1914, le pilote Galtier sur biplan Caudron vint, au Madrillet, lancer le premier parachutiste dans le ciel de Rouen. Quelques jours après ce fut la guerre. Première guerre mondiale au cours de laquelle l’aviation en général fit des progrès énormes ; l’activité de l’aviation civile tomba à zéro.

 

L’Aéro-Club Rouennais souscrivit 50 FR de rente à l’emprunt national.

 

 

PREMIÈRE RENAISSANCE

 

Il fallut attendre 1922 pour voir renaître une timide activité : constitution de l’Union Aéronautique de Normandie qui organise, les 2 et 3 septembre 1922, une grande fête d’aviation ; conférence du capitaine Fonk, as de guerre, au Royal Palace, organisée par l’Aéro-Club Rouennais en présence de MM. Le comte de la Vaulx ; Lallemand, Préfet de la Seine-Inférieure ; Née, premier adjoint ; Ernest Duval, Président ; Docteur Delabost ; le général Lebrun étant représenté par le capitaine Tavera. Voici donc Rouen à la tête de deux Clubs ayant tous deux le but louable de développer l’aviation.

 

En septembre 1923, sous la présidence de Monsieur Laurent-Eynac, l’Union Aéronautique de Normandie organise un Meeting dont le bénéfice doit servir à l’achat d’un terrain d’aviation : en 1924, cette société se transforma en Union Normande d’Aviation et organisa le 29 juin de la même année une seconde manifestation avec les as Fronval, Thoret, Haegelen et le 34e régiment d’aviation. La réplique fut immédiate, l’Aéro-Club Rouennais mit sur pieds une grande fête d’aviation et d’aérostation le 10 août suivant, manifestation qui fut très réussie d’ailleurs.

 

Puis les deux clubs décidèrent d’unir leurs efforts, ils fusionnèrent, l’Aéro-Club de Normandie vit le jour. La ville de Rouen loua au nouveau Club le terrain situé au Nord du champ de manoeuvres ; l’autorité militaire permit l’utilisation de son terrain en dehors des heures de tirs et, sous l’impulsion du regretté Maître Louis Antier, qui avait succédé à la présidence à MM. Frabot et Duval, l’Aéro-Club rentrait dans une ère nouvelle : construction d’un hangar moderne, achat d’avion, école de pilotage, etc… M. Julien Lufbery, frère de Luftbery, as de guerre de l’escadrille Lafayette, assuma la lourde tâche du secrétariat et, le 5 octobre 1930, M. Laurent-Eynac, alors Ministre de l’air, procédait à l’inauguration du hangar ; le premier avion venu au port d’attache de Rouen fut le Potez 36 du sympathique et regretté Henri Coeffin ; l’Aéro-Club prenait son essor avec la volonté farouche d’arriver au rang des premiers clubs de france.

 

ACN - Publicité

 

 

De nombreuses et grandes figures de l’aviation française parmi lesquelles : Costes et Bellonte, Rossi, Assolant, Doret, Finat, Salel, Codos, Général Denain, Maryse Bastié, Maryse Hilz, se posèrent sur le terrain de Rouen-Rouvray.

 

Quelques grandes conférences furent organisées avec MM. Le Professeur Piccard, capitaine Weiss, Sardier, Henry Bordeaux, Détroyat, Maryse Bastié, elles eurent toutes un succès retentissant.

 

Aéro-Club de Normandie (ACN) - Fête aérienne

 

Fête aérienne de l’A.C.N. au Madrillet du 26 juin 1932

 

 

Le terrain de Rouen-Rouvray (qui reste le Madrillet pour les Rouennais) connaissait une grande activité locale, les équipages Bétrancourt-Antérion, en 1932, et Bétrancourt-Duval en 1933, se classèrent, avec le “Farman 234” premiers au “Tour de France des avions”, des baptêmes durent donnés, des pilotes formés, et le ministère de l’Air connaissant la vitalité du Club rouennais lui confia en 1936 la gestion d’une section d’aviation populaire, le chef-pilote Jacquemart en assuma la direction. Les jeunes apprirent à piloter gratuitement ; parmi cette promotion de pilotes, formés au Club à cette époque, un se met particulièrement en évidence, c’est Jean Finet aujourd’hui chef-pilote de l’Aéro-Club de Normandie.

 

 

Guide Michelin aérien 1935

 

Guide Michelin aérien 1935  Guide Michelin aérien 1935

 

 Guide Aérien Michelin France-1935-1936

 

 

Parallèlement, un club d’aviation populaire présidé par M. Crestey est fondé et s’installe sur l’aérodrome de Rouen-Rouvray à la place du Groupement d’Aviation de Réserve (G.A.R) replié au terrain militaire de Boos ; ce club fusionnera avec l’Aéro-Club de Normandie en 1944.

 

 

S.N.C.A. "TAUPIN" - ACN

 

Certificat de navigabilité du S.F.C.A. « TAUPIN » immatriculé « F-APGJ » de l’Aéro-Club de Normandie (A.C.N.)

 

 

D’autre part, un club extrêmement actif, spécialisé dans le vol à voile, fonctionne de pair avec l’Aéro-Club de Normandie et le Club d’Aviation Populaire de Rouen, c’est le Groupement Rouennais d’Aviation Légère (G.R.A.L), présidé par le regretté capitaine Beau, mort en déportation. Il se reconstitue actuellement sous la direction de M. David sur l’ex-terrain militaire de Boos.

 

1938. – Un accident marqua douloureusement cette année d’activité. Le Président Louis Antier se tua en autogire le 29 mai, dans les arbres en bordure du terrain, le jour de la fête d’aviation ; le vice-président, colonel Jean Germain, prend sa succession et c’est 1939 …la guerre à nouveau.

 

 

Autogire AVRO C 30 "F-AOIO"

 

L’autogire Avro C30 « F-AOIO » piloté par Vautier, détruit à Rouen le 29/5/1938

Le président de l’aéroclub, Louis Antier, a été tué – L’appareil appartenait à M. Durois

 

Stéle à la mémoire de Louis Antier

 

 

 

Message de mon ami Régis BIAUX de décembre 2019

« Cette année, j’ai lu bien sûr le superbe bouquin de J-N. VIOLETTE consacré à notre ami Michel LEVEILLARD « Captain’Mike », mais j'ai aussi réalisé une maquette au 1/72 (*) de l'Avro C30 F-AOIO, l’appareil qui a été détruit au Madrillet en 1938.

C'est une déco toute personnelle, décals compris, tu imagines bien qu'aucune marque n'a commercialisé une décoration pareille ! Ci-joint, quelques photographies pour illustrer éventuellement la page de ton site consacrée à l’A.C.N., à Jean BÉTRANCOURT et à Michel LEVEILLARD... »

(*) Diamètre du rotor : 15,7 cm

 

Voir ces deux photographies en haute résolution

 

Commander « Captain’Mike » de Jean Noël Violette et Michel LEVEILLARD

 

 

L’Aéro-Club en veilleuse groupe les jeunes éléments dans des sections de modèles réduits.

 

L’aviation revint à Rouen, mais ce fut dans le but, combien pénible et lourd de deuils, de bombarder les points stratégiques de Rouen. Les ponts sautent, mais la ville est durement mutilée.

 

Aéro-Club du Madrillet (ACN)

 

Aéro-Club de Normandie (A.C.N.)  - Rouen-Le Madrillet – 1938/1939

 

 

DEPUIS LA GUERRE

 

1944. – La libération. – L’Aéro-Club de Normandie qui a payé un lourd tribu à la guerre, 14 morts en déportation ou en service commandé, se regroupe. Maître André Marie, ancien Président du Conseil, prend la tête et son Conseil d’Administration. Les efforts sont conjugués pour redonner à l’Aéro-Club son importance de 1939. Les ports aériens nomment officiellement un surveillant d’aérodrome ; le terrain jusqu’à ce jour privé est ouvert à la circulation aérienne ; des meetings internationaux y obtiennent tous un éclatant succès ; les finances du Club s’améliorent ; deux Norécrin du Club, pilotés par Peltier et Anseaume, accompagnés d’un rédacteur de “Paris-Normandie”, M. Roger Parment, effectuent avec succès le “Tour de la Méditerranée” ; mais l’ambition du Club reste d’avoir un aérodrome accueillant et sûr. Un “Aéro-Bar” est construit, les hangars remis en état avec une escadrille de huit appareils ; de grands travaux sont effectués grâce aux services de Ponts et Chaussées. Deux pistes en X, l’une de 1.200 m., l’autre de 900 m., permettront désormais à tous les avions de moyen transport, à tous les touristes, de venir à Rouen, ville musée, capitale de la Normandie, l’une des premières conquises par l’aviation.

 

Texte de Jean Bétrancourt

 

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Merci à Michel LEVEILLARD !

 

Michel Leveillard a fait la connaissance de Jean Bétrancourt en 1948, l’année où il commencé à apprendre le pilotage à l'Aéro-Club de Normandie. Il a gardé pour lui une grande admiration tout le long de son incroyable carrière consacrée à l’aviation qui est résumée ci-dessous :

 

1948 – Baptême de l’air à l’Aéro-Club de Normandie

1949 – Premier lâché sur Piper-L-4 F-BETT

1949 – Brevet de pilote premier (mai) et deuxième degré

1952 – Engagement dans l’Armée de l’Air comme Personnel non navigant

1953 – Stage aux USA comme mécanicien armement – Brevet de pilote américain

1956 – Guerre en Algérie avec les fusiliers de l’Air – Retour à la vie civile

1958 – Emigration vers les USA

1958 à 1963 – Pilote agricole – Moniteur de pilotage

1963 à 1977 – Copilote sur DC-7B, Convair-440, Lockheed Constellation, DC9, DC-8-63, Lockheed L-1011 « Tristar » pour Eastern Airlines

1977 à 1989 - Commandant de bord sur Lockheed L-188 Electra, etBoeing-727– Dernier vol pour l’Eastern le 3 mars

1989 – Retraite partielle : retour au pilotage sur petits avions et planeurs comme moniteur

1999 – Retraite définitive : près d’Atlanta après plus de 50 années de pilotage et près de 27.000 heures de vol sur plus de 150 types d’appareils différents sans aucun accident

 

Il a pris une part active pour remettre de l’ordre dans les documents de Jean Bétrancourt et légender les photographies. Nous l’en remercions bien sincèrement.

 

 

Carte du RPF de Michel Leveillard

 

 

Voeux manuscrits du Général de Gaulle

 

Peugeot 202 : "Le Grand Charles"

Résistance et engagement au RPF

Au service de « l’Homme du gros temps »

Vœux manuscrits

du Général de Gaulle

Après-guerre -La Peugeot 202 de Michel LEVEILLARD

baptisée «  Le Grand CHARLES »

 

Piper L4

 

 

Morane Saulnier MS.315

 

 

Stampe SV4

 

1949 – A.C.N.

Piper L4 – F-BETT (voir ci-dessous)

1950 - Tarbes Ossun

Morane Saulnier MS.315 F-BNCL (voir ci-dessous)

1957 – Challes les Eaux

Stampe SV4

 

Michel Leveillard

 

 

Michel Leveillard

 

 

Michel Leveillard

 

1973 - Vol vers l’Islande

1973 - Thulé - Groenland

L’équipage de Michel Leveillard – Bermuda

Boeing 727

 

Toutes ces photos ont été mises à disposition par Michel Leveillard - Droits réservés

 

« ...lors de mes débuts dans l’aviation, "Le Grand Cirque" et autres bouquins de ce genre étaient mes livres de chevet... Mais tout ce qui m'intéresse maintenant au sujet de l'histoire de la deuxième guerre mondiale, c'est la vérité, l'histoire vécue et véridique des gens les plus simples, sans "barbouillage" ni politique ni religieux... J'ai vécu la guerre à Rouen. J'allais sur mes 7 ans le 3 septembre 1939 et j'ai été le témoin de beaucoup de choses... Au fils des années, j'ai pourtant développé de l'amitié avec des pilotes de la Luftwaffe... J'ai eu l'occasion de faire connaissance et de passer du temps avec leurs plus grands as et je ne me suis jamais limité pour toujours en apprendre plus... Lors de ma carrière avec l'Eastern Airlines, quand j'étais copilote, j'ai volé avec des Commandants de bord qui avaient bombardé notre belle ville aux cents clochers; dont un qui était venu bombarder Rouen deux fois, les 12 et 28 mars 1942... »

Lettre de Michel Leveillard à François-Xavier Bibert du 12/09/2009

 

 

Où trouver des interventions de Michel Leveillard sur le WEB ? :

 

Aerostories : Dossier sur le Super-Constellation

Aerostories : Dossier sur le Stampe

Passion pour l'aviation : Jean Bétrancourt, un pilote passionné

Passion pour l'aviation : Baptême de l'air en JU-52

Passion pour l’aviation  : Le Farman 234 F-ALRV

Passion pour l'aviation : Marcel Raymondet et Piper L4 F-BETT

Passion pour l’aviation : Le Morane-Saulnier MS.315 F-BCNL

Passion pour l'aviation : Le Caudron "Phalène » F-ANCI

Passion pour l’aviation : Le Farman 402 F-ANFY

Passion pour l’aviation : Le Caudron 480 Frégate F-ANRB

 

 

 

 

CAP’TAIN MIKE

Les tribulation d’un pilote français mélomane en Amérique

Michel LEVEILLARD et Jean Noël VIOLETTE

« Au États-Unis Michel LEVEILLARD vivra son rêve américain et aéronautique. Parti de rien en France après la guerre sur un Stampe à Challes-les-Eaux, il deviendra commandant de bord à l’Eastern-Airlines sur quadriréacteurs, aux multiples aventures. Retiré à Alanta, c’est un superbe ami pour de nombreux passionnés français !... »

Edité en 2019 par « Bleu Ciel Diffusion »

 

Commander « Captain’Mike » de Michel LEVEILLARD et Jean Noël VIOLETTE

 

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Première mise en ligne de cette page le 01-02-2010

© François-Xavier Bibert – 2010 -2016