Les MINES de FER de
LORRAINE
au DÉBUT des ANNÉES 1980
suivi
d’une
DESCRIPTION DÉTAILLÉE de
la MINE DE MAIRY
François-Xavier BIBERT – 1980 et 2008
1. Les MINES de FER de LORRAINE
1. Histoire
Les premières preuves
de l'industrie du fer, dans ce qui est aujourd'hui la France, datent de 700 à
500 ans avant J‑C ; les témoignages en sont conservés dans les
musées (Musée des Antiquités nationales à
Saint-Germain-en-Laye et Musée du Fer à Jarville près
de Nancy) et aussi sur le terrain dont les noms de lieux et les tas de déchets
provenant du traitement des minerais. Ceux-ci, extraits de gisements facilement
accessibles, filoniens en couche ou en remplissage karstique, se trouvaient sur
toute l'étendue du pays dont la couverture boisée fournissait le combustible
nécessaire ; les nombreux cours d'eau, dont les vallées faisaient affleurer les
dépôts sédimentaires, permettaient l'enrichissement par débourbage et
fournissaient l'énergie nécessaire au soufflage des fourneaux et au martelage
des éponges de fer qu'ils produisaient.
Les Chartreux furent les premiers à utiliser des
fourneaux dans lesquels la fusion du métal et de sa gangue permit d'assurer un
régime continu; ces «hauts fourneaux» alimentés au charbon de bois, se
répandront dans tous le pays et donneront naissance à des centres industriels,
dont la plupart existent encore, quoique ne possédant plus les moyens
d'élaborer le métal à partir du minerai. Ceux-ci se concentreront, d'une part
sur les rivages occidentaux (Le Boucau, Trignac, Rouen, Boulogne-sur-Mer) où
les hauts fourneaux utiliseront des minerais et des combustibles importés, d'autre
part à côté des gisements de minerai de fer importants.
C'est ce qui se
produira, en particulier, en Lorraine, où un gisement évalué il y a un siècle à
plusieurs milliards de tonnes et d'exploitation facile, a permis de construire
sur place des usines productrices de plusieurs centaines de milliers de tonnes
d'acier par an, et d'alimenter des usines assez lointaines : vallées de la
Sambre et de la Meuse (Valenciennes, Charleroi, Liège) région industrielle
sarroise et même région de la Ruhr.
Certaines de ces
usines fonctionnaient depuis longtemps avec des minerais remaniés naturellement
ou enrichis par triage à la main ; mais l'essor de la sidérurgie lorraine
est dû à la découverte en 1878 par Thomas et Gilchrist du procédé
d'élimination du phosphore qui permettait d'obtenir en vingt minutes la même
quantité de métal qu'on obtenait en quatre jours d'un four à puddler. L'application
de ce procédé devait être facilitée par la présence, sur les rives de la Meuse,
d'importants gisements de calcaires jurassiques donnant une excellente chaux
d'aciérie.
A partir de ce
moment, le bassin lorrain va jouer un rôle important dans l'économie et la
politique de l'Europe occidentale. Le traité de Francfort (1871) avait attribué au
nouvel Empire allemand la partie orientale du gisement la mieux connue, et déjà
exploitée, en raison de son accès facile par la vallée de la Moselle et de ses
affluents de rive gauche. Les industriels allemands y acquirent des concessions
pour alimenter leurs usines de la Sarre et de la Ruhr. Les maîtres de forges
français entreprirent à l'ouest de la nouvelle frontière une vaste campagne de
sondages qui permit d'étendre la connaissance du gisement vers l'ouest et de
créer de nouvelles exploitations auxquelles s'intéressèrent les industriels
belges et luxembourgeois.
La production des
mines de fer lorraines atteignit son maximum (62,7 Mt) en 1960. Mais la
découverte dans le monde entier de vastes gisements exploitables avec des
moyens mécaniques puissants et une main-d'œuvre réduite, les possibilités de
transport par des navires minéraliers de plus en plus gros, ont porté un coup
très dur au minerai lorrain, malgré les progrès techniques réalisés dans son
exploitation.
2. Géographie et géologie
Le bassin ferrifère
est situé dans l'Est de la France et au Sud du Grand Duché de Luxembourg. La
partie concédée et exploitée s'étend du Nord au Sud à l’ouest de la vallée de
la Moselle sur 80 km environ, entre le Luxembourg et Neuves-Maisons, au sud de
Nancy. Sa largeur maximale est de 30 km d'Est en Ouest. Sa superficie est de plus
de 100000 hectares.
Une discontinuité au
niveau de Pont-à-Mousson le partage en deux zones : le bassin de Briey au nord,
le bassin de Nancy, beaucoup moins important, au sud.
Le gisement de
minerai de fer d'âge Aalénien et d'origine sédimentaire (alluvions, animaux
fossiles) est inséré dans la succession géologique entre le Lias et le
Jurassique.
Il affleure au nord
dans les vallées de la Chiers et de l'AIzette, à l'est dans les vallées de la
Fensch et de l'Orne et s'enfonce doucement vers le bassin parisien à l'ouest.
Des sondages dans la région de Verdun l'ont retrouvé à six cents mètres de
profondeur où son épaisseur n'est plus que de cinquante centimètres à un mètre,
ce qui le rend inexploitable. La mine d'Amermont, située le plus à l'ouest, a
le «recouvrement» le plus important puisqu'elle exploite des couches situées à
environ deux cent cinquante mètres de profondeur.
L'épaisseur de la
formation ferrifère peut dépasser 50 mètres. Elle est en moyenne de 30 mètres.
La minéralisation n'est pas uniforme sur toute l'épaisseur. On y a dénombré une
douzaine d'horizons plus minéralisés appelés couches que l'on désigne
généralement par des noms de couleur. En fait, le nombre de couches
exploitables dans des conditions économiques acceptables varie pour chaque mine
de 1 à 4.
Une coupe géologique
plus précise au niveau de la mine d’Hayange, la nomenclature des différentes
couches et les photographies des différents échantillons peuvent être
consultées sur ce site : voir Géologie
du bassin ferrifère lorrain
La puissance des
couches exploitées varie de 3 m à 7 m.
La densité en place
du minerai est voisine de 2,6 et la densité foisonnée est de 1,6.
L'épaisseur
moyenne des terrains du recouvrement constitués de roches calcaires ou de
marnes est de 150 m. Ce recouvrement est relativement aquifère. Le foudroyage
pratiqué dans la plupart des mines entraîne des venues d'eau importantes dans
les travaux souterrains. L'ensemble des mines doit pomper près de 14 tonnes
d'eau pour extraire une tonne de minerai.
Le minerai de fer
lorrain ou «minette» est essentiellement un minerai oolithique dont les
oolithes, petits grains de quelques dixièmes de millimètres, sont généralement
constitués par des oxydes de fer hydratés ; l'élément cristallisé est la
Gœthite et l'élément colloïdal la Stilpnosiderite. La gangue ou ciment comporte
à la fois du calcaire et de la silice et dans des proportions telles que dans
de nombreuses couches on a un indice de basicité, rapport chaux (CaO) sur
silice (SiO2) supérieur à 1,4. Le minerai est alors dit
« calcaire ». Si le rapport est inverse, il est dit
« siliceux ». Le laitier de haut fourneau est le sous-produit qui
résulte de la fusion de la gangue au moment de la fusion du minerai. Or ce
laitier, un silicate de calcium, ne peut être obtenu dans de bonnes conditions,
sans ajout de castine « ou fondant » que si cette gangue du minerai
composant une charge de haut fourneau a un indice de basicité voisin de 1,4, ce
qui permet d’obtenir « un lit de
fusion auto-fondant ». Cet indice joue donc un rôle important dans l'utilisation
du minerai lorrain et il nécessite de faire un mélange homogène de minerai
calcaire et siliceux ; (une tonne de minerai siliceux pour trois tonnes de
minerai calcaire en moyenne).
La richesse en fer de
la « minette » est globalement assez faible puisqu’elle ne comprend
que 30 à 35% de fer sur sec.
Ces faibles teneurs
moyennes et la présence de phosphore (0,6 à 0,7) qui nécessite l’utilisation de
procédés particuliers de déphosphoration du métal constituent les handicaps de
ce vaste gisement.
Mais les bonnes
conditions de fusion du minerai lorrain décrites plus haut, ajoutée à sa
proximité des hauts fourneaux et à une excellente « réductibilité »,
viennent compenser en partie des handicaps.
Les caractéristiques
mécaniques du minerai exploité et de ses épontes en font des roches
tendres ; la résistance Rc en compression instantanée du minerai calcaire
varie entre 180 et 320 bars et la limite élastique Ru, résistance ultime, de ce
même minerai est comprise entre 90 et 160 bars. Le minerai siliceux est
nettement plus tendre
100
< Rc < 180
50
< Ru <90 bars.
3. Réserves
Les quantités de
minerai en place qui sont exploitables varient en fonction des critères
d'exploitabilité dont les principaux sont :
- la profondeur de l’exploitation,
- la puissance (ou la hauteur) de la couche de minerai, les matériels et
engins mécaniques ou électromécaniques utilisés ne permettant pas d'exploiter
des couches de moins de 2,5 m,
- la teneur moyenne de la couche (au moins 30% à 34% de fer).
En fait, dans la
conjoncture du début des années 1980, si l'on considère comme exploitables les
minerais utilisables par les usines sidérurgiques, on n’estime plus les
réserves qu’à moins de 800 millions de tonnes pour les minerais calcaires et à
moins de 300 millions de tonnes pour les minerais siliceux.
Or on appréciait en
1975 les réserves à 1,2 milliard de tonnes de minerais calcaires et à 700
millions de tonnes de minerais siliceux.
En 1960, les critères
d’exploitabilité étaient encore plus larges puisqu’on parlait de 3,2 milliards
de tonnes de minerais calcaires et de 2,4 milliards de tonnes de minerais
siliceux.
Ces brutales
modifications des critères d'évaluation économique sont dues, comme mentionné
plus haut, au changement profond des conditions de concurrence intervenues à
partir de 1961 sur le marché mondial des minerais de fer. Ces conditions
nouvelles ont coïncidé avec une mise en exploitation d'importants gisements de
minerais riches (55 à 73 de teneur en fer) et l'abaissement des taux de fret
maritime qui ont permis le transport de ces minerais à bas prix ; elles ont
provoqué à l'époque (1962-1963) ce qu'on a appelé «la crise des mines de fer
lorraines».
La valeur économique
d'une mine de fer lorraine dépend par conséquent d’un certain nombre d'éléments
variables ; teneur moyenne en fer du minerai, prédominance de calcaire ou
de silice dans la gangue, structure géologique du gisement, épaisseur des
couches, distance de l'usine consommatrice
Ces différents éléments influent tous sur le prix de revient du minerai
rendu dans une usine sidérurgique, prix de revient qui est lui-même déterminant
pour la compétitivité de la fonte et de l'acier lorrains.
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4. Méthodes d’Exploitation
Les méthodes
d'exploitation en usage dans les mines de fer de Lorraine sont bien adaptées
aux caractéristiques mécaniques des roches rencontrées, à la profondeur
d'exploitation et aux caractéristiques des engins susceptibles de se présenter
sur le marché. Mais ces méthodes seraient probablement inutilisables dans les
conditions du gisement si la profondeur d'exploitation dépassait notablement
270 à 300 m.
4.1. La méthode des piliers
abandonnés
Il faut distinguer:
- les piliers abandonnés effondrables lorsque le taux de défruitement
est voisin de 60%,
- les piliers abandonnés calculés pour tenir indéfiniment et dont le
taux de défruitement, en général, ne dépasse pas 45%.
Les taux de
défruitement réalisables dépendent évidemment de la profondeur de
l'exploitation et de différents autres paramètres, tels que les
caractéristiques mécaniques du minerai, du recouvrement et des terrains du mur.
Pour simplifier on peut dire que les premiers sont calculés à partir de la
résistance instantanée de la roche, et les seconds le sont à partir de la
résistance ultime (1).
(1) Résistance instantanée:
valeur de la charge maximale appliquée dans un temps très court à une éprouvette
(jusqu'à la rupture).
Résistance ultime. Valeur de la charge maximale qu'on peut appliquer
pendant un temps infini à une éprouvette (sans rupture).
La méthode des piliers effondrables n’est plus utilisée à
l'échelle d'un quartier, mais seulement accessoirement, dans des zones très
restreintes, en limite de stot par exemple.
La méthode des
piliers non effondrables est remise en question car, même avec un taux de
défruitement inférieur à 45%, la stabilité à très long terme de ces
exploitations ne semble pas garantie.
4.1.1. Les piliers
abandonnés effrondrables
Ils ne sont plus
autorisés par le Service des Mines, car l'on ne sait pas prévoir la date
d'effondrement de ces exploitations. De plus, cette méthode peut conduire à des
effondrements brutaux. Cette description n’est faite que pour mémoire.
Il existe de
nombreuses variantes :
a)
Les petits piliers abandonnés
On abandonne
définitivement des piliers de 10 x 10 m ou de 12 x 8 m, les galeries ayant 5,5
à 6 m de largeur.
b)
Les piliers longs obtenus après élargissage des traçages
En partant de
traçages identiques à ceux décrits pour la méthode par foudroyage, on obtient
des galeries parallèles de 5,5 à 6 m de largeur et séparées entre elles par des
piliers de 12 m de largeur.
Ces traçages sont
élargis et portés jusqu'à 10 ou 11 m.
Les piliers longs qui
séparent ces traçages élargis ont une largeur variant suivant les cas de 8 à 7
m. Les élargissages ne sont pas poursuivis à chaque extrémité du traçage aux
endroits où ils rencontrent les galeries (secondaires ou tertiaires) donnant
accès au quartier. On comprend dès lors l'appellation courante de cette méthode
: « les tibias».
Les méthodes par
piliers abandonnés conduisent à des taux de défruitement voisins de 60%.
Ces piliers sont
effondrables dans le temps. Ils tiennent suffisamment longtemps pour garantir
la sécurité du personnel pendant l'exploitation. Mais, plusieurs mois ou années
après, ils finissent par s'effondrer.
Ces méthodes par
piliers abandonnés comparées à celles utilisant le foudroyage conduisent :
- à une certaine perte du gisement,
- à une ambiance de travail plus agréable (absence d'eau et disparition
des aléas du dépilage).
4.1.2. Les piliers
abandonnés sans effondrement
Il s'agit ici de
limiter le taux de défruitement de façon à assurer la stabilité à long terme de
l'exploitation.
Cette méthode est
donc à réserver aux stots, c'est-à-dire lorsque l'on veut protéger la surface
et que l'on s'interdit tout affaissement. Malheureusement, la stabilité de
telles exploitations est actuellement remise en question.
On préfère limiter
les surfaces exploitées par piliers abandonnés en laissant régulièrement des
«bandes fermes» exploitées à moins de 20%. Ceci diminue encore le taux de
récupération. On aboutit à un découpage de type îlots. Il est alors préférable
d'utiliser une méthode de dépilage alterné, c'est-à-dire d'exploiter par la
méthode des chambres et piliers foudroyés les zones comprises entre les «
bandes fermes».
Nous reviendrons plus
loin sur cette méthode dite des îlots.
4.2. La méthode des chambres
et piliers avec foudroyage
Il en existe de
nombreuses variantes.
a)
Méthode classique
A partir de deux
galeries parallèles formant la base d'une bande à exploiter on procède
successivement aux opérations suivantes :
Traçage des «chantiers» ou galeries parallèles dans une direction
perpendiculaire aux deux galeries de bases. Ces «chantiers» ou «traçages» se
dirigent vers le foudroyage de la bande précédente.
Ces traçages ont d'ordinaire 5,5 à 6 m de largeur et leur entraxe est de
18 m environ.
Une fois un
traçage terminé, c'est-à-dire lorsqu'il a percé dans le foudroyage de la bande
précédente on procède au dépilage.
Cette opération consiste à creuser des recoupes qui délimitent des rideaux. On
perce ensuite ces rideaux par une refente qui établit deux piliers résiduels.
Ces deux piliers résiduels, ou « quilles » sont amaigris autant que
faire se peut puis ils sont torpillés à l'explosif afin d'obtenir un foudroyage
rapide et régulier, c'est-à-dire l’effondrement des couches supérieures dans la
tranche exploitée. Un foudroyage incomplet entraînerait des pressions de
terrain rendant plus difficile l’exploitation de la tranche suivante.
Les recoupes ont une largeur identique, en général, à celles des
traçages (5,5 m à 6 m). Les rideaux ont de 3 à 5 m d'épaisseur suivant la
puissance de la couche. Quant aux piliers résiduels, leurs dimensions finales
vont dépendre des qualités mécaniques du toit dans chaque chambre de dépilage :
ordre de grandeur 3 m x 3 m.
Le taux de
défruitement obtenu par cette méthode est en moyenne situé entre 85 et 90. En
couche puissante (6 à 7 m) il est difficile de dépasser 75. En couche mince
(2,5 à 3 m) on arrive souvent à exploiter 90 de la couche.
Le foudroyage qui se
propage jusqu’à la surface en foisonnant les couches supérieures entraîne :
- des venues d'eau souvent importantes avec formation de boue sur le sol
des galeries,
- des mises en charge du front de dépilage qui peuvent grandement perturber
sa marche. Un soutènement généralisé par boulonnage est indispensable dans
presque tous les cas,
- des affaissements de surface atteignant et même dépassant parfois 50%
de la puissance de la couche exploitée, une fois les terrains de nouveau
stabilisés, dans un délai de deux ans environ.
Ces affaissements
interdisent évidemment le foudroyage sous des zones habitées.
Les venues d’eau sont
captées au fond et évacuées vers les utilisateurs. Certaines galeries
désaffectées, les albraques, sont noyées et servent de bassin de décantation et
de réserve d’eau.
b)
La méthode concomitante
Cette méthode est une
variante utilisée à Moyeuvre dans plusieurs quartiers et consiste à dépiler en
parallèle deux couches superposées, séparées par un intercalaire de 6,50 m.
Dans chaque couche, la méthode est celle exposée dans le paragraphe précédent.
Mais il y a des contraintes supplémentaires :
-les traçages dans les deux couches doivent être parfaitement
superposés,
-le traçage dans la couche supérieure doit toujours être en avance d'au
moins une recoupe sur le traçage en couche inférieure,
- en dépilage, la couche supérieure doit être en avance de zéro à deux
tranches maximum,
- ne jamais tirer en couche supérieure au-dessus d'une galerie déjà
tracée en couche inférieure.
La méthode
concomitante évite d'avoir à attendre une dizaine d'années après l'exploitation
de la couche supérieure, et le dépilage de chaque couche se fait dans de
meilleures conditions :
- meilleure venue du foudroyage,
- couche supérieure sèche,
- moins de pression sur la couche inférieure.
Conclusions
Au début des années
1980, dans le bassin lorrain, la quasi-totalité de la production est faite dans
des quartiers exploités en chambres et piliers foudroyés. Cette méthode, quelque
peu modifiée dans le détail, est celle en usage depuis 70 ans. L'introduction
du boulonnage en 1950, en dégageant les galeries, a permis la généralisation de
la mécanisation et a abouti aux performances réalisées.
Mais lorsque les
conditions de toit sont particulièrement défavorables, en particulier lorsqu'on
dépasse 250m de profondeur, la méthode par foudroyage classique devient très
délicate et même dangereuse.
Dans les années 1970,
la solution de remplacement était la méthode des piliers abandonnés, mais on
préfère dorénavant recourir aux « îlots réduits » qui conduisent à un
meilleur taux de récupération que les piliers abandonnés, avec des conditions
d'exploitation excellentes.
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5. Production, effectifs
et rendement des mines de fer de Lorraine depuis 1945
5.1. Evolution des effectifs
inscrits (sans les apprentis) en fin d’année
Les effectifs ont
atteint un maximum de plus de 25000 en 1952 et n’ont cessé de décroître depuis.
Année |
Ouvriers |
Maîtrise et ingénieurs |
TOTAL |
|
Abattage |
Ensemble Fond et Jour |
|||
1929 |
— |
34 277 |
— |
— |
1938 |
— |
24 931 |
— |
28 301 |
1946 |
7 873 |
18 137 |
1 962 |
20 009 |
1948 |
9 628 |
20 821 |
2 124 |
22 945 |
1950 |
9 235 |
21 162 |
2 323 |
23 485 |
1952 |
9 720 |
22 877 |
2 395 |
25 272 |
1954 |
8 634 |
22 776 |
2 459 |
24 235 |
1956 |
8 006 |
20 926 |
2 531 |
23 457 |
1957 |
7 995 |
21 271 |
2 651 |
23 922 |
1958 |
7 563 |
20 890 |
2 726 |
23 616 |
1959 |
7 137 |
20 374 |
2 799 |
23 173 |
1960 |
6 857 |
19 933 |
2 862 |
22 795 |
1961 |
6 689 |
19 560 |
2 920 |
22 480 |
1962 |
6 351 |
19 008 |
2 948 |
21 956 |
1963 |
5 855 |
17 407 |
2 875 |
20 282 |
1964 |
5 364 |
16 035 |
2 804 |
18 839 |
1965 |
4 908 |
14 790 |
2 712 |
17 502 |
1966 |
4 195 |
12 887 |
2 484 |
15 371 |
1967 |
3 666 |
10 835 |
2 207 |
13 048 |
1968 |
3 380 |
9 667 |
2 004 |
11 671 |
1969 |
3 245 |
9 017 |
1 938 |
10 955 |
1970 |
3 153 |
8 741 |
1 895 |
10 636 |
1971 |
3 053 |
8 392 |
1 850 |
10 242 |
1972 |
2 866 |
7 800 |
1 782 |
9 583 |
1973 |
2 741 |
7 314 |
1 690 |
9 004 |
1974 |
— |
7 211 |
1 651 |
8 863 |
1975 |
2 564 |
6 970 |
1 617 |
8 587 |
1976 |
2 295 |
6 487 |
1 551 |
8 038 |
1977 |
1 932 |
5 697 |
1 440 |
7137 |
1978 |
1 688 |
4524 |
1 192 |
5716 |
1979 |
1 431 |
3856 |
1030 |
4886 |
1980 |
1 185 |
3469 |
930 |
4399 |
1981 |
992 |
2960 |
832 |
3792 |
5.2. Evolution des
productions et des rendements (tonnes)
La production après
avoir atteint un maximum en 1960 avec 62 millions de tonnes est tombée à 20,4 millions
de tonnes en 1981. Les rendements ouvriers quant à eux n'ont cessé de croître
malgré la baisse de production. Il faut en particulier noter la progression des
rendements abattage-ouvrier.
Année |
Production (tonnes) |
Rendement (tonnes) |
|||
Par poste ouvrier |
TOTAL (tous personnels) |
||||
Abattage |
Fond |
Fond et Jour |
Fond et Jour |
||
1929 |
47 841 822 |
9,68 |
6,24 |
4,78 |
|
1938 |
30 9471 74 |
10,70 |
6,75 |
5,20 |
— |
1946 |
15 439 590 |
10,98 |
5,51 |
4,12 |
— |
1947 |
17 574 884 |
11,36 |
5,91 |
4,33 |
— |
1948 |
21 536 884 |
12,18 |
6,51 |
4,77 |
— |
1949 |
29 526 686 |
12,88 |
7,00 |
5,19 |
— |
1950 |
28 745 629 |
13,85 |
7,28 |
5,40 |
5,08 |
1951 |
32 810 600 |
15,57 |
8,00 |
5,99 |
5,43 |
1952 |
37 753 094 |
17,02 |
8,56 |
6,41 |
5,43 |
1953 |
39 423 379 |
18,53 |
8,84 |
6,75 |
5,99 |
1954 |
41 174 509 |
20,49 |
9,62 |
7,33 |
6,17 |
1955 |
46 689 683 |
23,53 |
10,80 |
8,30 |
7,06 |
1956 |
48 901 834 |
26,41 |
11,71 |
9,03 |
7,57 |
1957 |
53 835 255 |
29,30 |
12,91 |
9,84 |
8,31 |
1958 |
55 912 454 |
31,81 |
13,55 |
10,35 |
8,67 |
1959 |
57 235 026 |
35,30 |
14,49 |
11,11 |
9,16 |
1960 |
62 725 300 |
39,37 |
16,02 |
12,33 |
10,03 |
1961 |
62 401 099 |
41,57 |
16,76 |
12,82 |
10,35 |
1962 |
62 422 276 |
43,74 |
17,50 |
13,49 |
10,80 |
1963 |
54 376 989 |
45,23 |
18,49 |
14,20 |
11,02 |
1964 |
57 454 955 |
50,03 |
21,03 |
16,34 |
12,76 |
1965 |
56 124 840 |
53,52 |
22,62 |
17,51 |
13,56 |
1966 |
51 683 724 |
58,97 |
24,42 |
18,85 |
14,40 |
1967 |
46 042 923 |
66,44 |
27,33 |
21,24 |
15,71 |
1968 |
52 274 343 |
75,58 |
32,16 |
25,19 |
19,37 |
1969 |
52 868 183 |
82,64 |
35,79 |
27,87 |
21,04 |
1970 |
54 343 847 |
87,84 |
37,83 |
29,45 |
22,46 |
1971 |
53 576 830 |
93,91 |
39,63 |
31,01 |
23,37 |
1972 |
52 084 983 |
98,41 |
41,46 |
32,51 |
24,38 |
1973 |
51 957 004 |
103,58 |
44,38 |
34,69 |
25,94 |
1974 |
51 913 000 |
109,08 |
45,95 |
36,09 |
27,10 |
1975 |
47 576 049 |
111,12 |
45,85 |
35,82 |
26,39 |
1976 |
43 349 175 |
116,45 |
46,41 |
35,99 |
26,31 |
1977 |
35 181 788 |
123,32 |
47,00 |
37,01 |
26,29 |
1978 |
31 935 736 |
126,53 |
49,18 |
39,24 |
28,10 |
1979 |
30 344 529 |
141,11 |
52,98 |
43,02 |
33,08 |
1980 |
27 663 125 |
147,63 |
54,67 |
44,85 |
33,85 |
1981 |
20 444 004 |
150,58 |
54,50 |
43,74 |
32,94 |
5.3. Evolution du nombre
d’ouvriers de régie fond et de régie jour pour 1 ouvrier d’abattage
Les ouvriers
d'abattage sont les foreurs, les boutefeux, les chargeurs, les conducteurs de camion,
les boulonneurs, les sondeurs, les purgeurs et le personnel affecté aux
stations de culbutage des camions. C'est le personnel assurant la production à
proprement parler.
Le personnel non
affecté aux travaux de production (ou travaux d'abattage) est appelé personnel
de régie. Il comprend :
• le personnel de roulage (wattmen).
• le personnel d'extraction (puits).
• le personnel des ateliers d'entretien (mécaniciens et
électromécaniciens, électriciens, etc.).
• le personnel des ateliers de préparation ou de traitement du minerai.
• les poseurs de voie et le personnel d'entretien des voies.
• etc.
Le tableau suivant
donne l'évolution du nombre de postes d'ouvriers de régie fond et d'ouvriers de
régie jour pour un poste d'ouvrier d'abattage. Le «poids» de la régie fond et
de la régie jour s’est accru en fonction du temps jusqu'à 1961 c'est à dire
jusqu'à la mécanisation intégrale des mines du bassin.
Année |
Régie fond |
Régie jour |
TOTAL |
1929 |
0,55 |
0,47 |
1,02 |
1938 |
0,59 |
0,46 |
1,05 |
1946 |
0,99 |
0,77 |
1,76 |
1947 |
0,92 |
0,71 |
1,63 |
1948 |
0,87 |
0,68 |
1,55 |
1949 |
0,84 |
0,64 |
1,48 |
1950 |
0,90 |
0,67 |
1,57 |
1951 |
0,95 |
0,65 |
1,60 |
1952 |
0,99 |
0,67 |
1,66 |
1953 |
1,10 |
0,65 |
1,75 |
1954 |
1,13 |
0,67 |
1,80 |
1955 |
1,18 |
0,65 |
1,83 |
1956 |
1,25 |
0,67 |
1,92 |
1957 |
1,27 |
0,71 |
1,98 |
1958 |
1,35 |
0,73 |
2,08 |
1959 |
1,43 |
0,74 |
2,17 |
1960 |
1,46 |
0,73 |
2,19 |
1961 |
1,48 |
0,76 |
2,24 |
1962 |
1,50 |
0,75 |
2,25 |
1963 |
1,44 |
1,06 |
2,50 |
1964 |
1,38 |
0,68 |
2,06 |
1965 |
1,37 |
0,69 |
2,06 |
1966 |
1,41 |
0,71 |
2,12 |
1967 |
1,43 |
0,69 |
2,12 |
1968 |
1,35 |
0,65 |
2,00 |
1969 |
1,31 |
0,62 |
1,93 |
1970 |
1,32 |
0,66 |
1,98 |
1971 |
1,37 |
0,67 |
2,04 |
1972 |
1,37 |
0,57 |
1,94 |
1973 |
1,33 |
0,65 |
1,98 |
1974 |
1,37 |
0,65 |
2,02 |
1975 |
1,03 |
0,69 |
1,72 |
1976 |
1,08 |
0,74 |
1,82 |
1977 |
1,19 |
0,76 |
1,95 |
1978 |
1,04 |
0,64 |
1,68 |
1979 |
1,07 |
0,63 |
1,70 |
1980 |
1,27 |
0,66 |
1,93 |
1981 |
1,29 |
0,69 |
1,98 |
A partir de cette
date, il y a diminution puis stabilisation de la production à un niveau
inférieur.
Corrélativement le «poids»
de la régie fond et de la régie jour décroît avec une assez nette tendance à la
stabilisation autour de la valeur moyenne suivante : 1 ouvrier d'abattage
pour environ 2 ouvriers de régie (fond + jour).
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6. Matériel et
méthode : abattage et chargement
Avant la deuxième
guerre mondiale, la mécanisation de l'abattage était quasi inexistante. Tout le
minerai était pratiquement chargé à la main. Il n'y avait pas de Jumbo de
foration. Les marteaux perforateurs ou les perforatrices étaient tenus à la
main ou placés sur des pousseurs. A partir de 1947, le chargement mécanique et
le tir systématique (avec mécanisation de la foration) se sont généralisés dans
les mines de fer de Lorraine pour atteindre 100% vers 1960.
En 1947 30% du
minerai était chargé mécaniquement.
En 1950 50% du
minerai était chargé mécaniquement.
En 1952 90% du
minerai était chargé mécaniquement.
En 1960 100% du
minerai était chargé mécaniquement et toutes les volées étaient forées à l'aide
de jumbo.
Pendant cette période
et jusqu'au début des années 1980, les matériels utilisés ont été en
perpétuelle évolution et en renouvellement constant.
Le tableau suivant,
indiquant le nombre d’engins de chaque type en service au premier janvier,
permet de discerner les évolutions de la « mode» minière appliquée au matériel
de foration, de boulonnage, de tir et de chargement dans les mines de fer de
Lorraine.
1950 |
1955 |
1960 |
1965 |
1967 |
1968 |
1969 |
1970 |
1971 |
1972 |
1973 |
1974 |
1975 |
1976 |
1977 |
1978 |
1979 |
1980 |
|
Chargeuses |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Estacades |
158 |
255 |
219 |
111 |
49 |
25 |
18 |
9 |
6 |
5 |
3 |
3 |
4 |
1 |
— |
— |
— |
— |
Autres
chargeuses anciennes |
164 |
199 |
95 |
42 |
11 |
7 |
4 |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
Joy 14
BU et MAVOR ANF |
— |
3 |
26 |
43 |
23 |
17 |
12 |
1 |
1 |
1 |
1 |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
Joy 18
HR |
13 |
49 |
160 |
181 |
157 |
166 |
165 |
161 |
164 |
152 |
140 |
122 |
81 |
60 |
47 |
31 |
19 |
9 |
Joy 19
HR |
— |
— |
— |
14 |
18 |
18 |
21 |
20 |
21 |
19 |
20 |
15 |
9 |
7 |
3 |
2 |
— |
— |
Joy 14
HR |
— |
— |
— |
— |
2 |
4 |
4 |
4 |
4 |
4 |
3 |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
Mineurs
continus |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
3 |
10 |
11 |
10 |
9 |
8 |
5 |
Chargeuses-transporteuses |
— |
— |
— |
39 |
61 |
71 |
77 |
112 |
106 |
125 |
134 |
151 |
165 |
174 |
198 |
188 |
183 |
179 |
Camions navettes à convoyeur |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Electriques |
39 |
164 |
297 |
210 |
107 |
78 |
64 |
30 |
11 |
7 |
5 |
5 |
2 |
2 |
— |
— |
— |
— |
Diesels
et diesels électriques |
— |
— |
153 |
328 |
243 |
205 |
145 |
63 |
46 |
31 |
13 |
8 |
8 |
5 |
1 |
— |
— |
— |
Camions rapides à benne |
— |
— |
— |
67 |
156 |
190 |
232 |
275 |
295 |
315 |
324 |
296 |
270 |
252 |
190 |
175 |
142 |
111 |
Matériel spécialisé de boulonnage |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Perforatrices |
— |
— |
— |
464 |
261 |
183 |
108 |
47 |
38 |
31 |
26 |
24 |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
Jumbos
spécialisés |
6 |
6 |
74 |
105 |
110 |
108 |
109 |
106 |
122 |
135 |
134 |
142 |
151 |
149 |
150 |
143 |
133 |
119 |
Jumbos |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Servant
au tir et au boulonnage |
— |
— |
— |
109 |
146 |
158 |
149 |
142 |
130 |
127 |
113 |
92 |
77 |
61 |
54 |
48 |
35 |
38 |
Ne
servant qu'au tir |
|
|
|
219 |
171 |
140 |
132 |
139 |
144 |
146 |
149 |
166 |
184 |
189 |
182 |
173 |
148 |
119 |
Machines à purger |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
— |
3 |
5 |
4 |
13 |
30 |
47 |
63 |
68 |
66 |
69 |
Engins
de tir |
— |
— |
— |
— |
18 |
31 |
56 |
108 |
143 |
150 |
156 |
169 |
168 |
169 |
155 |
144 |
126 |
122 |
Engins
de manutention et de transport du personnel au quartier... |
— |
— |
— |
145 |
199 |
172 |
195 |
237 |
281 |
335 |
360 |
428 |
425 |
453 |
496 |
498 |
457 |
430 |
|
CYCLES DE TRAVAIL dans une MINE DE FER DE LORRAINE |
|
|
|
|
1. FORATION |
2a. PRÉPARATION DU TIR |
2b. TIR |
|
CAS 1 : PURGEAGE MANUEL |
|
|
|
|
3. PURGEAGE |
4. CHARGEMENT |
5. BOULONNAGE |
|
CAS 2 : PURGEAGE MÉCANISÉ |
|
|
|
|
3. CHARGEMENT |
4. PURGEAGE |
5. BOULONNAGE |
Dessins adaptés à partir de l’ouvrage « Les Mineurs de
Fer au Travail » de Pascal RAGGI – Editions SERPENOISE 2007
6.1. Abattage :
Foration, tir, purge et boulonnage
L'abattage du minerai
se fait à l'explosif. Deux types d'explosifs sont utilisés dans les mines de
fer lorraines :
- l'explosif à l'oxygène liquide,
procédé inventé par M. Weber qui fut directeur des mines d'Hayange de 1906 à
1935. Une cartouche de sciure de bois, inerte, est imbibée d'oxygène liquide
juste avant son utilisation,
- le fuel-nitrate, ou nitrate d'ammonium mélangé à environ 6% de fuel,
utilisé en vrac depuis 1965 en remplacement des explosifs encartouchés
traditionnels. Cet explosif est d'un emploi commode car il permet de grouper
les tirs à la fin d'un «poste» de huit heures mais il nécessite une ventilation
plus efficace eu égard à la nocivité des gaz produits.
L'avance du front de
taille de chaque chantier se fait en cinq temps : « foration » des trous qui recevront l'explosif, puis
introduction de la charge et mise à feu ou « tir »,
et après un délai de sécurité, utile également à la ventilation des poussières
et des gaz d'explosion, évacuation du minerai abattu ou « chargement ». Avant de revenir forer de nouveau il
faudra cependant procéder au « purgeage »
du toit de la galerie nouvellement découverte pour décrocher les blocs
instables et dangereux et à son « boulonnage »
pour le soutenir. Le purgeage se fait soit à la main, avant le chargement et en
montant sur le tas de minerai ou mécaniquement avec une machine à purger, après
le chargement.
La foration des trous
de mines destinés à recevoir l'explosif est réalisée par des engins automoteurs
appelés «jumbos» [PHOTO]. Équipés de deux
perforatrices hydrauliques ou électro-hydrauliques, ces jumbos forent dans la
paroi un certain nombre de trous selon un schéma de tir rigoureux. Le schéma
classique à double bouchon prismatique consiste à faire exploser les deux
charges numérotées 0 qui dégagent le minerai vers l'arrière, puis les charges
1, 2, 3 et enfin 4. Des microretards électriques (vingt-cinq millièmes de
seconde entre deux retards consécutifs) permettent ce décalage.
Un autre schéma
consiste à forer d'abord un gros trou de 250 à 450 mm de diamètre, puis des
trous de diamètre habituel (44 mm), mais selon des axes parallèles et non plus
convergents. L'avance est alors de quatre mètres environ par volée (au lieu de
2,5 m).
Le schéma de tir une
fois foré, les microretards numérotés 0, 1, 2, 3, 4, etc. sont branchés sur un
même circuit électrique inerte (une sécurité permet d'éviter les mises à feu
accidentelles que pourraient occasionner les «courants vagabonds»), puis les
charges sont introduites dans les trous du schéma et le boutefeu, après s'être
assuré que ni personnel, ni matériel ne restent dans le chantier et que le
circuit n'est pas rompu, peut procéder à la mise à feu en reliant le circuit à
un générateur électrique de 2000 ou 3000V dont il a seul la clef.
Le boulonnage est un
«soutènement suspendu » qui fixe le « toit » aux terrains
supérieurs au moyen de « boulons » et permet, dans les galeries, les
chambres et les recoupes de dépilage, au personnel et aux engins de circuler en
sécurité, sans que des blocs s'effondrent sur eux. Il y a trois types de
boulons ; à fente et coin, à expansion ou à la résine. Les boulons à la
résine sont de plus en plus utilisés car ils rigidifient le toit sur toute leur
longueur et un boulon «déchaussé» garde toute efficacité. Ces boulons
métalliques de 18 à 24mm de diamètre, ont une longueur de 1,80 m, 2,40 ou 2,80
m selon les conditions et on en pose environ 1 par m2.
Le boulonnage [PHOTO] après
guerre et le purgeage mécanisé [PHOTO] dans les années 1970 ont été deux révolutions
importantes dans les mines de fer de Lorraine qui ont conduit à diminuer les
accidents mortels ou graves dans des proportions considérables.
Sur le schéma
représentant les cycles du travail ont peut voir que dans toutes les opérations
mécanisées le mineur se trouve maintenant en permanence sous une zone assainie
et soutenue par des boulons, la plupart du temps d’ailleurs aux manettes d’un
engin muni d’un toit de protection.
Cependant le purgeage
mécanisé n’est pas tout à fait généralisé au début des années 1980 et le
contrôle des chantiers par « sondage » à l’oreille est de toute
manière indispensable, ce qui fait que le métier de mineur reste malgré tout
encore un art dangereux.
6.2. Chargement et transport
Au niveau des engins
de chargement, on distingue:
1°) La période des estacades de raclage [PHOTO]
(treuils à 3 tambours hâlant un racloir ou râteau qui ramène le minerai sur une
chaîne transporteuse élévatrice) et celle des chargeuses Conway P 35 est à son
apogée aux environs de 1955.
2°) La période des
chargeuses Joy 18HR [PHOTO] avec camions
navettes électriques puis diesel-électriques correspond aux années 1960
(maximum vers 1965).
3°) La période des
chargeuses Joy 18HR avec camions de
grosse capacité [PHOTO]
(15 à 20 tonnes soit à benne basculante, soit à benne télescopique) est passée
à son apogée en 1973 pour décliner rapidement ensuite.
4°) La période des chargeuses-transporteuses (Wagner ST4,
ST5, ST8, ST11 [PHOTO],
Joy Expascoop, Eimco 920, Caterpillar 966, 980 [PHOTO], 988 semble
devoir durer encore plusieurs années.
Une
chargeuse-transporteuse (ou chargeur-transporteur) est un dérivé des machines
traditionnelles de travaux publics et constitue une synthèse de l'équipement
classique chargeuses à pinces + camions. En effet son godet, monté à l'extrémité
d'un système de bras articulés, remplace les pinces de la chargeuse en même
temps qu'il se substitue à la benne du camion, tandis que ses roues à pneus
jouent le même rôle que celles du camion : il assure ainsi la liaison complète
entre le stock de minerai et le wagon.
Pour des roulages
longs (>300 m), ces engins sont utilisés en chargeuses associées à des
camions. Mais ce type de chargement tend à disparaître au profit des
chargeuses-transporteuses seules, en modifiant les plans d’exploitation pour raccourcir
les distances de roulage.
Ces engins, à moteur
Diesel, demandent des moyens d'aérage renforcés par une multiplication des
ventilateurs et des puits d'aérage. A cet effet, le bassin lorrain s'est doté
d'une machine à forer rapidement, à partir du jour, les puits d'aérage les plus
profonds ; cette «Dresser» est exploitée collectivement.
Ces engins impliquent
aussi qu'un véritable réseau souterrain de pistes entretenues ou éventuellement
bétonnées soit sans cesse étendu pour permettre une circulation rapide du
minerai.
Dans certaines
conditions particulières (pendage important par exemple), le transport sur
rails qui suit celui par chargeuses-transporteuses ou par camions tend à être
supplanté par le transport continu par bandes. L'obstacle majeur à ce mode de
transport par bandes était l'absence de concasseurs qui puissent se déplacer
facilement pour suivre la progression de leur quartier, mais des concasseurs
mobiles, ont été mis au point et peuvent maintenant être utilisés.
Finalement, le matériel
de desserte a été en perpétuelle rénovation, non seulement par le remplacement
à l'identique du matériel devenu hors d'usage, mais aussi par l'introduction de
matériels nouveaux. Il faut cependant noter que nous n'avons pas au début des
années 1980 de matériel de remplacement des chargeuses-transporteuses.
5°) Des essais de mineurs continus ont pourtant été
menés à partir de 1962. Successivement, ont été essayés un «twin borer» Joy, un
«ripper» Lee Norse, un «twin borer» Marietta et un «ripper» Jeffrey 120 H, puis
le Jeffrey 120 HR [PHOTO],
version renforcée du précédent.
Depuis 1973, date de
son ouverture, la mine de Serrouville est exploitée uniquement par mineur
continu Jeffrey 120 HR et obtient, en minerais siliceux, des performances
globalement équivalentes aux autres mines du bassin, mais dans des conditions
très particulières, puisque son infrastructure a été créée dans cette
intention. Par la suite, plusieurs autres mines ont essayé ce mineur continu,
mais l'ont abandonnée plus au moins rapidement car les mineurs continus, ne
peuvent être utilisés que dans les terrains siliceux les plus tendres puisqu’on
n'est jamais arrivé à abattre dans de bonnes conditions économiques le minerai
de fer calcaire, qui est plus dur et surtout plus hétérogène. Enfin, leur
manque de souplesse, puisqu’ils ne peuvent pas être utilisés en dépilage, et le
montant de l’investissement qu’ils nécessitent sont pour eux des handicaps
importants, voire rédhibitoires.
En conclusion la
machine, qui de plus manque de fiabilité et a des coûts d'entretien très
élevés, .n'est pas adaptée aux mines de fer. Des études ont été faites, avec
l'aide de la C.E.C.A. en vue de mettre au point un mineur continu plus fiable,
apte à couper le minerai calcaire, mais sans réelles perspectives d’avenir.
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7. Sécurité
La sécurité et
l'ambiance de travail ne sont jamais aussi satisfaisantes qu'on le souhaiterait
Le métier de mineur reste dangereux. Sans jamais avoir le risque potentiel des
mines de charbon (grisou, poussier, feux, conditions physiques de travail
particulièrement dures), les mines de fer ont cependant d’années en années
étudié et mis au point de nouvelles méthodes, de nouveaux engins, formé le
personnel, aussi bien celui d'entretien que d'exploitation, ce qui a
sensiblement amélioré les conditions de travail et les résultats de sécurité.
Cependant, les taux
de fréquence, nombre d'accidents pour 100000 h de travail, restent supérieurs à
la moyenne de ceux des entreprises françaises. Ainsi le taux de fréquence moyen
du bassin lorrain des accidents avec arrêt est encore de 6,6 en 1981.
Pour parvenir à de
meilleurs résultats, des efforts persévérants sont nécessaires en tous
domaines. La mécanisation, même si elle a été génératrice de certains risques
nouveaux a été globalement bénéfique. Les plus âgés des mineurs de fer se
souviennent sans doute des accidents survenus lors du chargement manuel, accidents
aux mains principalement. Le chargement mécanique, l'introduction des attelages
automatiques des berlines et d’autres évolutions techniques ont évité beaucoup
de souffrances dues aux écrasements de doigts ou de pieds.
Année |
Fond et Jour |
Nombre de tués |
Nombre de tués au million de postes |
Nombre de tués par million de tonnes |
|
Total |
par chute de blocs |
||||
1950 |
5 656 900 |
40 |
30 |
7.07 |
1.41 |
1951 |
6 039 600 |
46 |
37 |
7.60 |
1.40 |
1952 |
6 9523 00 |
58 |
37 |
8.30 |
1.53 |
1953 |
6 875 400 |
42 |
26 |
6.10 |
1.06 |
1954 |
6 671 170 |
52 |
25 |
7.80 |
1.26 |
1955 |
6 610 030 |
30 |
17 |
4.50 |
0.64 |
1956 |
6 459 370 |
37 |
22 |
5.60 |
0.75 |
1957 |
6 479 390 |
36 |
16 |
5.55 |
0.66 |
1958 |
6 450 000 |
19 |
9 |
2.94 |
0.34 |
1959 |
6 243 215 |
31 |
13 |
4.96 |
0.54 |
1960 |
6 254 020 |
21 |
11 |
3.36 |
0.33 |
1961 |
6 026 910 |
19 |
11 |
3.15 |
0.31 |
1962 |
5 781 120 |
13 |
5 |
2.25 |
0.21 |
1963 |
4 934 970 |
11 |
7 |
2.23 |
0.20 |
1964 |
4 503 360 |
13 |
9 |
2.89 |
0.26 |
1965 |
4 137 800 |
12 |
7 |
2.90 |
0.21 |
1966 |
3 589 220 |
9 |
5 |
2.51 |
0.17 |
1967 |
2 931 285 |
6 |
4 |
2.05 |
0.13 |
1968 |
2 731 630 |
7 |
3 |
2.56 |
0.13 |
1969 |
2 512 300 |
11 |
3 |
4.38 |
0.21 |
1970 |
2 419 615 |
7 |
2 |
2.89 |
0.13 |
1971 |
2 292 330 |
9 |
4 |
3.92 |
0.17 |
1972 |
2 136 600 |
10 |
2 |
4.68 |
0.19 |
1973 |
2 002 680 |
10 |
6 |
4.99 |
0.19 |
1974 |
1 915 520 |
4 |
3 |
2.09 |
0.08 |
1975 |
1 802 570 |
3 |
1 |
1.66 |
0.06 |
1976 |
1 647 738 |
9 |
6 |
5.46 |
0.21 |
1977 |
1 338 337 |
3 |
3 |
2.24 |
0.08 |
1978 |
1 136559 |
1 |
1 |
0.88 |
0.03 |
1979 |
917 336 |
1 |
1 |
1.09 |
0.03 |
1980 |
882 783 |
4 |
1 |
4.53 |
0.14 |
1981 |
690 750 |
1 |
0 |
1.45 |
0.05 |
Année |
Taux de fréquence |
|
avec arrêt |
de + de 20 j d'incapacité |
|
1955 |
16,23 |
3,96 |
1956 |
13,37 |
3,73 |
1957 |
12,17 |
3,13 |
1958 |
8,57 |
2,54 |
1959 |
7,27 |
2,38 |
1960 |
7,09 |
2,48 |
1961 |
6,66 |
2,39 |
1962 |
5,73 |
2,08 |
1963 |
5,02 |
2,09 |
1964 |
4,72 |
2,02 |
1965 |
4,63 |
1,97 |
1966 |
4,44 |
1,90 |
1967 |
4,48 |
2,05 |
1968 |
4,40 |
1,94 |
1969 |
4,52 |
2,23 |
1970 |
4,53 |
1,90 |
1971 |
4,42 |
1,98 |
1972 |
5,29 |
2,46 |
1973 |
5,64 |
2,70 |
1974 |
5,40 |
2,03 |
1975 |
6,15 |
1,98 |
1976 |
6,29 |
2,38 |
1977 |
6,57 |
2,34 |
1978 |
6,49 |
2,11 |
1979 |
6,02 |
2,21 |
1980 |
6,07 |
2,54 |
1981 |
6,61 |
2,30 |
Ambiance
La température
sensiblement constante, est voisine de 13°. Les accès sont larges et les
déplacements faciles, le plus souvent en véhicules.
Du fait de l'humidité
de l'air (95 à 100%), l’atmosphère très peu poussiéreuse, sauf dans des
endroits précis comme au voisinage des jumbos (port du masque nécessaire), des
mineurs continus (arrosage et ventilation forcés) et lors des tirs
(l'évacuation obligatoire et ventilation forcée pendant au moins une heure,
éliminent du même coup les gaz de combustion). Les gaz d'échappement des
moteurs Diesel sont filtrés par des cuves de barbotage ou épurés par des
filtres secs neutralisant toute émission d'oxyde de carbone. De multiples
contrôles sont effectués tous les jours pour déceler la présence éventuelle de
gaz toxiques (oxydes de carbone ou d'azote)
Chutes de bloc
Le risque majeur que
courent encore les mineurs reste la chute de blocs. La première étape du
traitement de ce risque a été l’apparition du boulonnage systématique qui constitue
le soutènement suspendu des galeries. Mais ce dernier ne suffit pas, il faut
aussi combattre vigoureusement le risque de chute de blocs par le sondage et le
purgeage ; détection à la sonde manuelle des morceaux instables, puis
décrochement provoqué de ces morceaux. Une nouvelle étape décisive a été
franchie avec les machines à purger, dont certaines sont maintenant
radio-commandées, qui assainissent une galerie beaucoup mieux qu'un purgeage
manuel ne pourrait le faire, et dans des conditions infiniment moins fatigantes
et dangereuses pour le personnel.
On remarquera
l'influence bénéfique considérable de la généralisation du boulonnage sur les
accidents mortels par chute de blocs en comparant les données du tableau
suivant avec les tableaux précédents sur la période 1950-1960.
De même l’arrivée
massive des machines à purger vers 1975 a permis de faire que l’année 1980 soit
la première année sans accident mortel par chute de blocs dans les mines de fer
de Lorraine.
Evolution
du nombre de boulons posés annuellement
Année |
Boulons à fente et coin |
Boulons à expansion |
Tiges à la résine |
Total |
Boulons posés par 1000 t extraites |
1950 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1951 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1952 |
258 000 |
0 |
0 |
258 000 |
6,8 |
1953 |
539 000 |
0 |
0 |
539 000 |
13,6 |
1954 |
1 303 000 |
0 |
0 |
1 303 000 |
31,6 |
1955 |
1 360 000 |
187 890 |
0 |
1 548 000 |
33,1 |
1956 |
1 620 000 |
507 000 |
0 |
2 127 000 |
43,5 |
1957 |
1 815 384 |
781 816 |
0 |
2 597 200 |
53,8 |
1958 |
2 008 240 |
1 516 580 |
0 |
3 524 800 |
63,0 |
1959 |
2 015 760 |
1 415 580 |
0 |
3 431 364 |
59,9 |
1960 |
2 206 516 |
1 987 012 |
0 |
4 193 000 |
66,8 |
1961 |
2 127 252 |
2 434 374 |
0 |
4 561 626 |
73,1 |
1962 |
1 939 895 |
2 630 603 |
0 |
4 615 391 |
76,4 |
1963 |
1 568 697 |
2 155 437 |
0 |
3 726 534 |
70,5 |
1964 |
1 195 889 |
2 499 525 |
815 |
3 724 655 |
66,8 |
1965 |
976 834 |
2 694 722 |
82 262 |
3 763 388 |
68,8 |
1966 |
621 920 |
2 596 614 |
203 109 |
3 424 243 |
68,1 |
1967 |
356 619 |
2 222 947 |
315 849 |
2 897 465 |
65,7 |
1968 |
365 096 |
2 520 946 |
400 909 |
3 288 566 |
65,6 |
1969 |
281 788 |
2 640 530 |
494 609 |
3 421 906 |
66,6 |
1970 |
250 050 |
2 633 009 |
597 592 |
3 480 722 |
66,4 |
1971 |
204 272 |
2 501 783 |
690 314 |
3 396 369 |
65,7 |
1972 |
208 375 |
2 191 873 |
885 059 |
3 285 307 |
65,2 |
1973 |
127 210 |
2 002 374 |
1 226 472 |
3 355 056 |
66,7 |
1974 |
59 200 |
1 790 807 |
1 453 044 |
3 303 051 |
65,1 |
1975 |
8 144 |
1 417 883 |
1 526 360 |
2 952 387 |
65,1 |
1976 |
5 370 |
1 186 741 |
1 693 619 |
2 885 730 |
67,7 |
1977 |
4 016 |
829 123 |
1 352 900 |
2 186 039 |
62,1 |
1978 |
0 |
610 488 |
1 232 620 |
1 843 108 |
62,1 |
1979 |
0 |
538 995 |
1 161 826 |
1 700 821 |
58,5 |
1980 |
0 |
480 158 |
1 043 958 |
1 524 116 |
57,8 |
1981 |
0 |
378 120 |
697 668 |
1 075 788 |
55,4 |
Les méthodes
d'exploitations elles mêmes peuvent contribuer à l’amélioration des conditions de
travail. La méthode des «îlots réduits» déjà citée a également amélioré la
sécurité ; dans les quartiers d'exploitation ainsi exploités, il y a moins de venue d'eau, les pistes sont plus
sèches, les engins hors de boue sont plus faciles à entretenir. Les coups de
pression bien connus dans le dépilage intégral n'existent plus. Les mouvements
de terrains, pratiquement inexistants ont un effet minime sur le travail des
parements si bien que le purgeage est facilité. Une description rapide de cette
méthode est donnée plus bas.
L’électronique va
également dans les années à venir permettre de nouveaux progrès puisque les
essais du « Syaleb », dispositif automatique de prévisions des
éboulements par mesure de l’accélération des déformations du terrain, qui a été
mis au point par la profession, semblent prometteurs (voir plus bas).
Explosifs
La responsabilité de
la mise à feu d'un tir dépend d'un seul homme, le boutefeu, ce qui évite toute
fausse manœuvre et limite les risques d'accidents. Dans le cas du tir à
l’oxygène liquide les cartouches de sciure de bois sont par ailleurs totalement
inertes tant qu'elles n'ont pas été imbibées d'oxygène liquide. Une heure après
leur mise en place, elles ont perdu tout pouvoir explosif, ce qui élimine les
risques susceptibles de résulter des tirs «ratés».
Mouvements de l’opérateur
Les efforts doivent
porter aussi sur les accidents dits par « mouvement de l’opérateur »
qui se sont multipliés ses dernières années. Ils semblent dus pour partie aux
engins lors de chutes en montant ou descendant de ceux-ci, mais le
vieillissement du personnel y est certainement aussi pour beaucoup.
Dans bien des cas
c’est le comportement individuel et le non respect des consignes qui peuvent
être mis en avant pour les expliquer, mais on rentre ici dans le domaine de la
psychologie et de l’irrationnel, et les actions à entreprendre sont moins
évidentes pour les ingénieurs que lorsque la seule technique est concernée.
8. Productivité –
Nouvelles voies de recherches
Le tableau suivant donne
à titre d'exemple les évolutions d'une partie essentielle de la productivité du
personnel. Ces chiffres, obtenus par une nouvelle enquête avec des critères
différents sont légèrement différents des rendements figurant plus haut.
Les travaux de régie se rapportent à la pose, à la confection ou à
l'entretien des voies, des pistes, des conduites, des câbles au quartier. Ils
comprennent aussi les charges de personnel relatives à l'exhaure et à l'aérage
au quartier. Les services auxiliaires comprennent
les services d'entretien au fond et au jour (hors machines et installations
fixes), la distribution d'énergie au jour, les magasins, le carreau, les
bureaux d'étude et les géomètres. Les
frais communs comprennent les services du personnel, de formation, de direction,
les institutions sociales, les services d'hygiène et de sécurité.
Moyenne
des postes travaillés aux 1 000 tonnes
RUBRIQUES |
1979 |
1980 |
1981 |
|
Ouvriers |
Abattage et chargement Régie exploitation Entretien Services auxiliaires Frais communs |
7,27 6,32 7,62 1,28 0,65 |
6,96 5,91 7,47 1,27 0,59 |
6,70 5,80 7,94 1,24 0,64 |
TOTAL |
23,14 |
22,20 |
22,32 |
|
Maîtrise |
Abattage et chargement Régie exploitation Entretien Services auxiliaires Frais communs |
2,12 0,73 1,23 0,94 2,33 |
2,09 0,79 1,23 0,88 2,23 |
2,23 0,85 1,37 0,95 2,37 |
TOTAL |
7,35 |
7,22 |
7,77 |
|
TOTAL GÉNÉRAL |
30,49* |
29,42 |
30,09 |
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8.1. Les voies de recherche
au début des années 1980 :
8.1.1. Nouvelles méthodes
d’exploitation :
Des essais dans le
domaine des méthodes d’exploitation ont déjà été menés dans le domaine su
soutènement marchant.
Plus récemment, des
essais d'« îlots réduits» cités plus haut ont donné de bons résultats. Cette
méthode, qui est, en fait, plutôt un mode de découpage, se développe
actuellement dans des quartiers où la méthode de dépilage classique serait très
difficile, dangereuse voire impossible.
8.1.1.1. Soutènement
marchant
Plusieurs essais de
taille ont été réalisés en minerai siliceux :
- avec abattage par haveuse intégrale et évacuation du minerai par
convoyeur blindé ; ce fut un échec,
- avec abattage et chargement par mineur continu Jeffrey 120 HR ;
les résultats ont été plus encourageants.
Il s'agit en fait
d’une mini-taille, longue de 20 à 30 m environ (la courte taille couramment utilisée
dans l'industrie minière a une longueur de 30 à 50 m environ). Ces essais ont
été arrêtés pour des raisons économiques et du fait du manque de robustesse du
matériel utilisé dans des conditions de travail de ce type d'exploitation (au
niveau des piles et du mineur continu).
Après le succès du
dépilage par îlots réduits à Joudreville, il a été décidé de faire un essai de
mini-taille en îlots réduits à Serrouville avec le Jeffrey 120 HR. Cet essai a
démarré en 1980 et donne d'excellents résultats. Les rendements dépassent
nettement ceux obtenus en dépilage classique: le rendement abattage fond
dépasse 250 tonnes (îlots + traçage). Tous ces essais et cette exploitation ont
été réalisés en minerai siliceux. Des recherches et essais en minerai calcaire
n'ont pas abouti.
8.1.1.2. Ilots réduits
L'exploitation par
îlots consiste à découper le panneau en bandes et à exploiter une bande sur
deux. L'autre bande est tracée avec un très faible taux de défruitement (moins
de 20%) : c’est la « bande ferme ».
Cette méthode est
utilisée depuis plusieurs années pour l'exploitation de stots (c'est-à-dire de
zones dont la surface doit être protégée).
En effet, à condition
de prendre une largeur des bandes dépliées L inférieure ou égale à 40% de la
hauteur de recouvrement H, la cloche de foudroyage ne remonte pas jusqu'au jour
et les affaissements en surface sont donc très faibles.
Les bandes fermes
doivent être suffisamment épaisses pour soutenir l'ensemble du recouvrement.
Elles peuvent être recoupées transversalement de façon à simplifier la phase de
traçage (aérage), mais le taux de défruitement de ces bandes ne doit pas
dépasser 20%.
Suivant la largeur
des bandes, on distingue :
- les îlots classiques où L est voisin de 0,4 H, qui sont connus depuis plusieurs
années,
- les îlots réduits où L est très inférieur à 0,4 H, ce qui permet de
limiter la hauteur de la cloche de foudroyage.
Les premiers essais
d’îlots réduits, réalisés à la mine de Joudreville en 1978 ont donné
entièrement satisfaction. Ils ont plusieurs avantages supplémentaires par
rapport aux îlots classiques :
- en jouant sur la largeur des bandes dépilées, on peut limiter la
hauteur de la cloche de façon à ce qu'elle ne perce pas les bancs imperméables
(marnes micacées), protégeant ainsi l'exploitation de venues d'eau du toit,
- les pressions sont notablement inférieures par rapport aux autres
méthodes; or, au-delà de 250 m de recouvrement, l'exploitation par chambres et
piliers foudroyés classique devient très difficile, avec un taux de défruitement
réel obtenu qui peut descendre au-dessous de 60. L'exploitation par îlots
réduits conduit à des taux de défruitement qui dépassent 60% avec des bandes
fermes tracées à moins de 16%
Dans les bandes à
dépiler, on peut utiliser :
- soit la méthode par chambres et piliers foudroyés, c'est de qui a été
fait à Joudreville,
- soit en taille avec abattage au mineur continu : mini-taille de
Serrouville.
Les îlots réduits
sont à utiliser dans :
- les couches profondes (plus de 250 m de recouvrement),
- les quartiers où les venues d'eau sont très importantes
- les stots.
Plusieurs mines du
bassin préparent au début des années 1980 des quartiers en vue d'appliquer
cette méthode avec dépilage par chambres et piliers foudroyés.
8.1.2. Amélioration du
matériel
8.1.2.1. Mineur continu
De nombreux essais de
mineur continu ont été réalisés. En 1980, une configuration de tambour de
mineur continu a été mise au point et a donné des résultats satisfaisants dans
le minerai calcaire de la mine de Moyeuvre.
La situation des
mines de fer n'a pas permis de poursuivre ces recherches dont l'aboutissement
normal aurait été la construction d'un mineur continu parfaitement adapté aux
mines de fer.
8.1.2.2. Amélioration du
matériel existant
Les améliorations sur
les autres engins existants sont allées dans deux directions principales :
- l'automatisation,
- la télécommande des chargeuses et des machines à purger.
Au niveau de
l'automatisation, nous pourrons citer :
- la régulation de la foration sur les jumbos de tir,
- l'automatisation de la pose des boulons à la résine.
8.1.3. Recherches récentes
dans le domaine de la Sécurité et des conditions de travail.
Les recherches
récentes, menées avec l'aide de la C.E.C.A., ont porté principalement sur la
protection contre les chutes de blocs :
- utilisation d'engins télécommandés dans les zones réputées
dangereuses,
- mise au point d'un appareil de prévision des éboulements
- liaison par radiotéléphones entre personnes isolées
8.1.3.1. Les télécommandes
Les télécommandes par
voies hertziennes sont actuellement utilisées sur des chargeuses transporteuses
et des machines à purger. Dans le cas des machines à purger, la télécommande
permet d'améliorer les conditions de travail de purgeur qui, sur la machine,
subit des vibrations et des chocs fréquents, très néfastes à la santé.
8.1.3.2. Le SYALEB
Le SYALEB (système
d'alerte contre les éboulements) est un appareil mis au point par SAMIFER
(Société auxiliaire des mines de fer), qui a d'ailleurs participé à la plupart
des études et recherches citées précédemment.
A partir de mesures
de déformations du toit (dilatation) ou de convergence des épontes, un
calculateur à microprocesseur évalue la stabilité de la zone où est installé un
capteur électrique potentiométrique, et déclenche des alarmes sonores ou
lumineuses pour prévenir les mineurs d'un risque d'éboulement. Le dispositif
est entièrement automatique et très peu encombrant. L'alimentation de
l'ensemble est assurée par une batterie de 12 V.
A partir de ce
premier dispositif a été mise au point une centrale appelée CENSYALEB, qui
permet de suivre simultanément dix capteurs. Ce dernier est destiné à
surveiller des zones plus larges, par exemple, d'anciennes exploitations souterraines
dont on ne peut pas assurer la stabilité à long terme.
8.1.3.3. Liaison avec les
travailleurs isolés
L'utilisation
généralisée d'engins mécanisés, presque toujours servis par un homme, pose un
problème d'intercommunication au niveau d'un quartier d'exploitation minière
qui revêt essentiellement deux aspects :
- un aspect sécurité,
- un aspect organisation.
Pour améliorer cet
état de choses on a réalisé des liaisons radio-téléphoniques entre tous les
hommes d'une unité de production et les résultats d'exploitation sont très
satisfaisants.
8.1.3.4. Autres recherches
Il faut également
citer différentes recherches dans le domaine de l'hygiène et la sécurité :
- bruit,
- nuisances gazeuses dues aux engins Diesel ou aux fumées de tir,
- empoussiérage,
- enquête épidémiologique.
CONCLUSIONS
Aux
débuts des années 1980, avec la quasi-certitude que le bassin lorrain, malgré
ses immenses réserves et la qualité exceptionnelle de ses mineurs, ne serait plus
en exploitation à la fin du siècle, tous les personnels sont encore mobilisés
pour faire progresser les méthodes et les matériels avec un double
objectif :
- l’amélioration des conditions de travail et de la
sécurité,
- la diminution des coûts.
Comme la
chèvre de Monsieur Sequin, ils résistèrent au maximum, mais la dernière mine
française du bassin lorrain ferma définitivement fin 1994.
L’histoire
dira peut être un jour, si ce faisant, on n’a pas gâché des ressources dont les
générations futures auraient peut-être eu besoin…
Adapté en 2008 par François-Xavier BIBERT à partir
des numéros de la
revue « Faire Equipe » 109 (12/82) à 119 (12/84)
(Bulletin de Sécurité
des Agents de Maîtrise des Mines de Fer, édité par la Chambre Syndicale des
Mines de Fer
) et des différents
fascicules de présentation de la Société Lormines – Sacilor.
|
|
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Vers 1920 – Chargement d’un coup de mine |
Vers 1920 – Chantier de dépilage |
Vers 1920 – Souténement en bois |
|
MINES DE FER DE LORRAINE Un siècle d’amélioration des conditions de travail et de
progrès technologiques |
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1980 – Jumbo de foration |
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1980 – Machine à purger radio-commandée |
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1980 – Jumbo de boulonnage |
1980 – Chargeur- transporteur |
1980 – Engin de régie pour les travaux en
hauteur |
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2. La MINE
de MAIRY en 1980
Monographie rédigée en 1980 par François-Xavier
BIBERT, Ingénieur d’Exploitation
NOTA : La taille des planches apparaissant dans le texte est
volontairement réduite.
Cliquez sur leur numéro
ou sur la miniature pour les ouvrir à leur taille réelle
A.
DESCRIPTION GÉNÉRALE
SITUATION
La mine de fer de
MAIRY est située sur le plateau de BRIEY à 10 km à l'ouest de cette ville, (à
vol d'oiseau : 25 km de THIONVILLE et 30 km de METZ) (planche N°1).
La concession définie
par le décret du 31 mars 1899, complété le 2 mai 1961, couvre une superficie de
1221 hectares, y compris un panneau appartenant à la concession de LANDRES et
séparé de cette dernière par une faille importante (planche n°2).
Les concessions
voisines sont à l'ouest, PIENNES, au nord, LANDRES (épuisée), à l'est
TUCQUEGNIEUX et au sud SAINT-PIERREMONT (exploitation arrêtée le 15 mars 1973).
Au sud-ouest, la limite de concession est bordée par une zone non concédée,
correspondant d'ailleurs à la limite d'exploitabilité du bassin minier (planche n°2)
GISEMENT
La formation
ferrifère ne présente pratiquement qu'un seul horizon exploitable, celui de la
couche grise, dont la puissance varie de 3,50 mètres à 5,50 mètres (moyenne de
4,20 mètres). Le minerai est calcaire (indice de basicité moyen de 2,2) avec
une teneur en fer moyenne de 35%.
La pente moyenne du
gisement, de 3,2 %, est donc assez forte pour le bassin lorrain ; le point
bas au sud est à la cote +16m et le point haut vers le nord atteint la cote
+95m. Le recouvrement moyen est de 230 mètres.
Les réserves à
l'origine de la mine étaient de 130 millions de tonnes (minerai en place).
L'exploitation a commencé en 1958. En tenant compte de la production
antérieure, des investisons et des pertes au dépilage, les réserves
exploitables fin 1980 étaient d’environ 65.000.000 tonnes.
Il est en effet
important de signaler que trois villages se situent dans la concession : MAIRY,
MAINVILLE et MONTBONVILLERS. D'autre part le ruisseau WOlGOT la traverse entièrement
du nord-ouest au sud-est. Enfin, un accident tectonique aligné sur une
direction nord-sud casse le gisement dans sa partie amont. Ce réseau de failles
n'a pas un rejet très important, mais il a une grosse ouverture. Ces éléments
entraînent la présence d’investisons importants (planche n°3).
INFRASTRUCTURES DU JOUR
• Le carreau de MAINVILLE (planche n°3 et planche n°4) au bord de la N 52 bis sur lequel se
trouve:
-
le puits de service et d’entrée d’air [PHOTO] :
- diamètre 6.30 mètres.
- cage à 2 étages (personnel et matériel) de 5,00 x 2,15 mètres et
contrepoids, vitesse 4m/s, machine d'extraction JEUMONT.
- accès direct, couvert et de plain-pied à la cage [PHOTO].
-
la sous station électrique :
- 2 arrivées indépendantes 30 KV.
- transformation 30 KV - 5,5 KV (2 x 2500 KVA) et 5,5 KV - 220 V (425
KVA).
- 2 départs fond (5,5 KV - 300 ampères).
-
les bâtiments administratifs [PHOTO] :
- bureaux ; l’établissement des salaires, la comptabilité
analytique et la plus grosse partie de la comptabilité générale sont faits sur
place grâce à un mini-ordinateur D.D.C. 440.
- salles de rapports et de réunions.
- douches (ouvriers, maîtrise et ingénieurs).
- lampisterie.
- dispensaire.
- pointage
- poste de secours (8 appareils respiratoires FENZY 56)
-
l'atelier jour [PHOTO] : (pour les travaux sur sous-ensemble, la
propre fabrication et l'entretien des véhicules)
- 6 machines-outils: 2 tours, 1 fraiseuse, 1 aléseuse, 1 perceuse
radiale et 1 étau-limeur.
- atelier de soudure.
- atelier électrique.
- station de lavage.
- station service pour véhicules
(élévateur FOG)
- pont-roulant de 15 tonnes.
- machine à affûter les taillants.
-
le magasin et les dépôts [PHOTO] :
- magasin pièces détachées et matières consommables (12000 articles).
- dépôts de ballast et matériaux, parc à ferraille, dépôt d'huiles et
graisses, dépôt d'explosifs, etc.
- matériel de manutentions :
- 3 chariots élévateurs à Fourches.
- 1 chargeur sur chenilles CATERPILLAR 951 pour le ballast, le sable,
etc.
- 1 pousse-wagon FENWICK
- 1 camionnette PEUGEOT J7.
• Le carreau
de TUCQUEGNIEUX (planche n°3 et planche
n°5) au bord de la D 145 et sur la concession de
TUCQUEGN1EUX qui est utilisé en indivision avec la société USINOR pour tout ce
qui concerne les installations d'extraction, de préparation, d'échantillonnage,
de stockage et d'expédition du minerai [PHOTO].
Leur utilisation est
régie par une convention datant de 1948. A l'heure actuelle et depuis leur
origine, leur gérance est assurée par la mine de TUCQUEGNIEUX. Le personnel y
travaillant est inscrit à l'effectif de cette mine.
Par contre, pour le
calcul des rendements des deux mines ce personnel est réparti chaque mois au
prorata des tonnages extraits.
Ces installations
dénommées "SKIPA" comprennent :
- le culbutage et le concassage primaire (200 mm),
- le puits d'extraction « Eugène. ROY » (2 skips de 12 tonnes
à marche complètement automatique),
- le concassage secondaire (80 mm) au jour,
- les accumulateurs (7000 tonnes pour MAIRY),
- la station d'échantillonnage,
- la mise au stock (stock "bande" de 80 000 tonnes de capacité
et stock "camions" rarement utilisé de 200 000 tonnes),
- le raccordement S.N.C.F.
Leur débit total se
situe entre 800 et 900 tonnes par heure (13 000 tonnes par jour à deux postes).
A noter également,
que la mine de TUCQUEGN1EUX assure une partie du retour d'air de MAIRY par son
puits de service.
• La descenderie
"MANCIEULLES" (planche n°3)
Ce plan incliné de
900 mètres de long (pente de 25%) et de
section de 9 m2) a été achevé en 1964. Son but était de créer un
nouveau siège d'extraction par bande propre à la mine de MAIRY, sur le
territoire de la commune de BETTAINVILLERS. Les travaux du nouveau siège n'ont
pas été entrepris suite à la conjoncture économique de l'époque. Cette
descenderie est utilisée maintenant, uniquement comme retour d'air. Elle permet
également de descendre exceptionnellement les gros engins.
• Les logements
La SOCIÉTÉ
IMMOBILIERE THIONVILLOISE, filiale de SACILOR, loue à la mine 133 logements que
celle-ci affecte à une partie de son personnel (actifs et retraités).
Le reste du personnel
se loge par ses propres moyens mais reçoit une indemnité logement.
Ces logements sont
situés à :
- MAINVILLE [PHOTO] :
- 4 logements ingénieurs,
- 10 logements maîtrise,
- 50 logements ouvriers.
- LANDRES : (ancien patrimoine de la mine de LANDRES)
- 1 logement directeur,
- 2 logements ingénieurs,
- 14 logements maîtrise,
- 42 logements ouvriers.
Les logements des personnels de la Mine de Landres (Photos Claude Voyat –
Septembre 2008) Cliquez sur les photos
pour les agrandir) |
||||
Maison du Directeur |
Maison d’Ingénieur Rue de la Mine |
Maison de Porion Rue de la Mine |
Cités employés Rue du Dispensaire |
Cités ouvrières Rue Simon à Piennes |
INFRASTRUCTURES DU FOND
• Les quartiers de production :
La production de
minerai est répartie sur 6 quartiers d'exploitation dont la structure les
équipements et les capacités sont identiques : voir planche
n°3 et description détaillée
plus loin.
Trois de ces
quartiers sont en traçages purs (reconnaissance de panneaux). Les trois autres
sont en dépilages depuis 1976 et 1977.
• La régie :
1. Roulage
1.1. Roulage sur voies
ferrées :
Ces quartiers sont
reliés au puits de MAINVILLE et au puits d'extraction de TUCQUEGNIEUX par un
réseau de voies ferrées qui compte environ 30 kilomètres [PHOTO].
Ce réseau d'une manière
générale découpe la concession en panneaux d'environ 400 mètres de large, de
façon à limiter le plus possible la distance de transport du minerai de son
lieu d'abattage jusqu'à une voie ferrée (planche n°3).
La voie a un
écartement de 1 mètre: rails de 50 kg/m. sur le roulage principal et de 36
kg/m. sur le roulage secondaire, de 12 mètres de long, soudés par
aluminothermie.
La distance moyenne
d'un quartier au culbutage est d'environ 3 kilomètres.
Un convoi de minerai
est constitués par :
- un groupe tracteur de une ou deux locomotives accouplées (10
locomotives électriques ALSTHOM de 17 tonnes, 500 V continu, 150 ou 240 CV).
- 10 berlines de 18 tonnes de charge utile (160 berlines au total).
Le dispatching est
effectué depuis le culbutage par le chef de roulage [PHOTO].
Les rames de vides et de chargés transitent par une gare centrale (500 mètres
de doubles voies et 4 bretelles) située à la limite de concession.
En dehors des convois
de minerai, le réseau de roulage voies ferrées n'est plus utilisé à l'heure
actuelle que pour le transport de l'oxygène liquide (lorries), le stockage du
ballast au fond dans un silo (ballastières) et certains transports spéciaux
(plateformes). Pour ces transports on utilise :
- 1 locomotive JEUMONT de 24 tonnes,
- 1 locomotive de manoeuvre ALSTHOM de 8 tonnes.
Deux autorails (1
électrique et 1 diesel) permettent au personnel d'entretien d'intervenir sur le
réseau.
Tous les conducteurs
d’engins sur voies ferrées sont en liaison phonique par
« trolleyphone » via la caténaire.
1.2. Roulage sur piste:
Les quartiers sont
aussi reliés depuis 1970/1972 au puits de MAINVILLE par un réseau de pistes
routières (planche n°3) utilisées :
- pour les déplacements du personnel et des différents engins,
- pour les transports de matériel.
Ces pistes sont, soit
recouvertes de Tarmacadam (2,5km environ), soit pour la plupart (12 km environ)
par du minerai compacté (voir plus loin : Régie - Confection de pistes ). Elles
sont fléchées et balisées par des panneaux de sécurité rétro-réfléchissants.
Les véhicules
principalement utilisés sont les suivants :
- 5 camionnettes (FORD TRANSIT) de 13 places pour les déplacements des
équipes en début et en fin de poste,
- une vingtaine d'automobiles ou de camionnettes (PEUGEOT 204 et J7,
CITROËN MÉHARI [PHOTO]
et HY, RENAULT 4, etc.) pour les déplacements en cours de poste des ingénieurs,
chefs-porions, contremaîtres, ouvriers d'entretien, etc. (pour la plupart,
véhicules de société réformés).
- une ambulance (PEUGEOT 204 break) avec brancard normalisé, appareil de
réanimation PULMOTOR et trousse de secours,
- 3 camions (SAVIEM SG5) spécialisés (matériel, fuel, huiles et
graisses) [PHOTO]
dont le gabarit permet le passage dans la cage.
- 2 camions JOY EXPADUMP D2 [PHOTO]
:
- 1 camion benne (12 tonnes) pour le transport du ballast du silo aux
quartiers [PHOTO],
- 1 camion citerne (m3) pour l’approvisionnement en eau de certains
quartiers, l’arrosage des pistes et l'intervention incendie [PHOTO].
- 1 tracteur RENAULT MAS TER TP et une remorque benne PANIEN PR8D (4m3)
pour le transport de matériaux en vrac.
- 1 remorque porte-engins (15 tonnes).
2. Pose de voies
L'équipe de pose de
voies dispose :
- d'un atelier de pose, pour le stockage du matériel et de l'outillage
et le pré-cintrage des rails,
- de lorries porte-rails,
- d'une bourreuse légère MATISA, d'une tirefonneuse GEISMAR, d'une
presse à cintrer SEI, d'un compresseur et d'une foreuse SPIT (fixation des
transversales de trolley), de crics et de tout l'outillage individuel
nécessaire.
- d'un silo à ballast, d'une capacité de 150 m3 à proximité du puits de
MAINVILLE (alimentation supérieure par ballastières et soutirage dans un camion
par trappes pneumatiques).
Les équipes de la
mine procèdent seulement à l’entretien du réseau. Les chantiers de nouvelles
voies sont confiés à des entreprises extérieures.
3. Confection des pistes
Les pistes
principales (liaisons entre les quartiers), et les pistes de quartier
(transport du minerai) sont réalisées depuis 1974 d'une manière originale à
l'aide d'un compacteur CATERPILLAR 815 [PHOTO].
Cette grosse machine
à pieds dameurs (poids de 19 t. et puissance de 170 CV) met en oeuvre des
matériaux recueillis sur place, à savoir le minerai lui même ou le stérile du
pied de couche. Il étale les produits à l'aide d'une lame de bulldozer sur une
épaisseur de 20 à 40 cm. et les compacte par effet de charge, pétrissage entre
les 70 pieds placés en quinconce sur chacun des 4 rouleaux et par effet
d'impacts, qui, du fait de la vitesse, opèrent une mise en vibration du sol.
L'intérêt d'une telle
machine est :
- la rapidité de mise en oeuvre,
- le coût très faible (pas de matériaux à descendre du jour).
Un chargeur sur
chenilles CATERPILLAR 951 est utilisé également pour les travaux de décapage,
nettoyage et mise à profil [PHOTO].
Tout le matériel
nécessaire pour réaliser des pistes en tarmacadam existe encore à la mine mais
n'est plus utilisé depuis 1974 :
- finisseur AMMANN 304 (passes jusqu'à 3 mètres),
- rouleau vibrant ABG 3W de 3, S 5 t. [PHOTO].
4. Aérage
L'entrée d'air frais
se fait exclusivement par le puits de MAINVILLE (140 m3/s).
Les sorties d'air
vicié sont au nombre de trois :
- TUCQUEGNIEUX (40 m3/s. assurés par cette mine),
- descenderie MANCIEULLES (70 m3/s. assurés par deux ventilateurs BERRY
de 40 CV. chacun).
- SAINT-PIERREMONT (depuis l'arrêt de cette mine), (30 m3/s assurés par
1 ventilateur L.T.G. de gros diamètre de 50 CV).
Les quartiers ont
tous un aérage indépendant. Les séparations des galeries réservées à l'air
frais et à l'air vicié sont réalisées par des murs et des crossings (une
quinzaine en service ) en maçonnerie ou par des portes électriques. Toutes les
pistes et voies ferrées sont sur le circuit d'air frais de la mine.
L'aérage interne des
quartiers et des culs-de-sac nécessite la mise en oeuvre :
- d'une dizaine de ventilateurs secondaires BERRY 120 HDM (20 CV ou 6
CV).
- d'une cinquantaine de ventilateurs de chantier BERRY 854 HDM ou ETRA
19G2P (6 CV à 8,5CV).
Le traitement des
problèmes techniques d'aérage est fait grâce à l'ordinateur de SAMIFER. La
description codée du réseau sur carte magnétique est mise à jour de façon
continue pour pouvoir calculer à tout instant l'incidence des modifications
apportées au réseau et prévoir son évolution.
Les mesures sont
faites grâce à un anémomètre à thermistance CERCHAR ATP-685.
5. Exhaure
MAIRY ne possède pas
en propre de station d'exhaure. Celle-ci est assurée par la station aval de la mine
de SAINT-PIERREMONT (convention du 6 mai 1977). De vastes albraques ont été
réalisées au point bas de la mine, à cheval sur les deux concessions.
Jusqu'en 1977 les
venues d'eau étaient insignifiantes. Elles sont apparues depuis dans les
quartiers d dépilages.
A l'heure actuelle
elles sont évaluées à moins de 60 m3/h. Un réseau de rigoles et de tuyauteries
qu'il faut creuser, installer et entretenir, les drainent jusqu’aux albraques.
En quartier, une quinzaine de petites pompes électriques de chantier (FLYGHT ou
PUMPEX) de 500 l/mn à 1500 l/mn sont nécessaires pour collecter les eaux.
Certaines sont utilisées pour le remplissage des bacs de barbotage des engins.
6. Régie diverse
Les autres travaux de
régie nécessaires pour le fonctionnement des quartiers sont principalement les
suivants :
- installation des quais de chargement,
- déplacements périodiques des installations électriques du quartier, du
téléphone,
- aménagement des locaux de casse-croûte pour les mineurs, des stations
de trempage, des dépôts d'explosifs et de matériel, des stations de pleins
d'eau, etc.
- pose d'étançons en bois (chandelles) dans les quartiers de dépilages
difficiles,
- nettoyage, contrôles et renforcement du boulonnage des galeries
principales (voies ferrées et pistes), pose éventuelle de grillage,
- échantillonnage in-situ et pose des directions (travaux des
géomètres),
- préparation de nouveaux quartiers, travaux spéciaux, etc.
Pour les réaliser, la
mine dispose du matériel suivant :
- 1 jumbo de foration diesel SECOMA PEC,
- 1 jumbo de boulonnage à la résine (1,80 ou 2,40m) SECOMA PEC,
- 1 engin de "régie quartier" JOY SCOUT JUNIOR, muni d'une
plate-forme élévatrice hydraulique, permettant tous les travaux en hauteur
(accrochage des câbles et des tuyauteries, des ventilateurs, etc.) [PHOTO],
- 1 chargeur à godet type mine WAGNER MS 1.1/2 (nettoyage des voies),
- 1 chargeur à godet CATERPILLAR 922 (manutentions lourdes diverses,
pose des chandelles, etc.) [PHOTO],
- 1 camionnette SAVIEM SG2 aménagée spécialement pour le travail des
géomètres [PHOTO]. Ceux-ci
disposent d'un théodolite WILD T1 et d'un niveau WILD N2.
- 2 compresseurs électriques (500V alternatif et 500V continu).
- outillage à main divers.
Dans l'atelier de
régie, situé au centre de la concession, sont stockés :
- l’outillage.
- les pompes et les ventilateurs en réserve,
- les câbles électriques de quartier (4x62 et 4x102),
- les accessoires d'exhaure (raccords, tuyauteries, etc.),
- les réserves de matières diverses (bâches et gaines polyane, crochets,
fil de fer, grillage, panneaux de sécurité, etc. etc.).
Cet atelier sert de
base de départ aux équipes de régie ayant un travail à effectuer dans un
quartier.
• L'alimentation électrique :
L'énergie électrique
est distribuée à partir de deux sous-stations :
- la sous-station du puits :
- 2 cellules d'arrivée,
- 2 cellules de transfert (vers 2ème sous-station),
- 5 cellules de départ,
- 1 transformateur 160 KVA 5000-500 V.
- 1 transformateur 150 KVA 5000-220/127 V.
- 1 redresseur CEM 500 V continu 500 KW (roulage).
- la sous-station de la 12ème recoupe, au centre de la concession, et
reliée au puits par deux câbles principaux de 1500 mètres (3x952) :
- 2 cellules d'arrivée,
- 7 cellules départ,
- 1 transformateur 160 KVA 5000-500 V.
- 1 transformateur 160 KVA 5000-220 V.
- 2 redresseurs 500 V continu CEM 500 KW et ALSTHOM 800 KV (roulage).
Les départs vers les
quartiers sont constitués par environ 12 km de câbles 5000 V (3x252)
• L'entretien :
Le service entretien
dispose au fond de trois ateliers :
- l’atelier principal, à la base du puits de MAINVILLE, qui comprend :
- 1 hall principal de 75 x 7 mètres équipé d'un pont-roulant de 15
tonnes et de fosses, pour les révisions importantes des engins et l'entretien
des locomotives,
- 4 ateliers annexes : électricité, machines-outils,
chaudronnerie-soudure, et hydraulique,
- 1 magasin,
- 1 station de nettoyage des pièces,
- bureau contremaître, réfectoire,
- 1 chariot élévateur à fourches électrique SALEV.
- l’atelier de quartier, situé au centre de la concession, qui sert de départ
aux ouvriers d'intervention et pour l'entretien préventif des machines. Il
comprend :
- bureau contremaître, réfectoire,
- poste de graissage,
- machine pour la fabrication des flexibles hydrauliques à la demande,
- poste de charge des batteries d'accumulateurs,
- postes à souder,
- monorail avec palan de 1 tonne,
- station de lavage sur remorque KARCHER [PHOTO].
Tous les engins de réserve et de régie sont garés à proximité immédiate
de cet atelier.
Le personnel y travaillant dispose, outre les véhicules de liaison déjà
mentionnés :
- d'un camion atelier SAVIEM SG2 [PHOTO],
- d'un camion à plateau porte-charges SAVIEM SG2,
- d'un chariot élévateur à fourches MANITOU.
- l'atelier des berlines, à 200 mètres de l'atelier principal, pour
l'entretien périodique des berlines de minerai et équipé principalement [PHOTO] :
- de ravanceurs à pneus,
- d'une vaste fosse de plain-pied,
- d'un pont-roulant permettant le retournement des berlines.
PERSONNEL
• Marche de la mine :
La mine travaille à
deux postes. 6h00 - 13h45 et 14h00 - 21h45, 5 jours par semaine (lundi au
vendredi + samedi matin réservé aux travaux d'entretien préventif et de régie).
• Organigramme :
Les attributions du
personnel sont données par l'organigramme de la
planche n°6.
• Répartition :
La répartition journalière
du personnel est donnée par la planche n°7.
• Salaires :
- Abattage :
Le personnel
d'abattage est payé mensuellement par quartier, suivant un barème proportionnel
au rendement abattage. A titre
indicatif, au 1/01/1979, pour un rendement de 186 tonnes (moyenne 1978) la base était de 22,22
F/heure (+ ou - 4 centimes par tonnes de rendement).
A cette base
s'ajoutent un certain nombre d'éléments :
- prime d'entretien (+ 0,25 F)
- distance longue (+ 200 m = + 0,20 F.)
- prime de dépilage (+ 0,30 à + 0,70 F. environ)
Cet ensemble constitue
le salaire de tâche du quartier. Les deux premiers mineurs touchent 100% de ce
salaire et les autres ouvriers de l'équipe 95%.
Ce salaire de tâche
est mensualisé sur la base de 190 heures par mois. S'y ajoutent :
- la prime de poste (0,52 F)
- le supplément d'inter-classement pour certains,
- l'assiduité (+5%),
- l'ancienneté,
- la prime CATERPILLAR pour les conducteurs de cet engin (au prorata des
heures de conduite).
- Régie et Entretien :
Le salaire des
personnels de régie et d'entretien se compose de deux éléments principaux :
- le salaire de catégorie,
majoré du taux de P.I.V. de la mine (« Prime d'Intéressement
Variable » égale au rendement général du mois de la mine),
- la part complémentaire:
- pour le personnel de régie celle-ci est fonction de la nature du
travail effectué,
- pour le personnel d'entretien, elle est déterminée une fois pour toute
pour chacun.
A ces éléments de
salaire s'ajoute bien entendu l'ancienneté.
• Pyramide des âges :
Les âges moyens des différentes
catégories de personnel étaient au 01.03.1979 les suivants :
Abattage 39,8
Régie 43,5
Entretien fond 39,2
Entretien jour 32,3
Divers jour 49,3
Mensuels 44,4
TOTAL
MINE 41,2
La pyramide des âges
à la même date est donnée par la planche n°8.
• Formation et Sécurité :
Dans un souci
d’intégration et de modernité, il n'y a plus volontairement à MAIRY de service
fonctionnel spécifique "FORMATION - SECURITE".
1. Formation :
Les problèmes de
formation étant de plus en plus liés à la technologie des machines, c'est maintenant
l'Ingénieur d'Entretien qui en a la charge. Il est aidé pour cela par un contremaître qui y consacre une partie
de son temps.
Les formations du
personnel s'exercent :
- par des stages professionnels à l'extérieur de durée variable,
- par des formations sur le tas, la plupart du temps.
Il n'y a pas de
formateur particulier. Les ouvriers à former à la conduite d'un engin sont pris
en charge pendant un certain temps par un de ceux qui le sont déjà et qui
manifeste des dispositions particulières pour ce travail. Pour des formations
plus spécifiquement technologiques (roulage en particulier), chaque agent de
maîtrise responsable à la charge de cette formation.
2. Sécurité :
L'Ingénieur
d'Exploitation a la responsabilité de suggérer et de coordonner les actions de
sécurité à la mine (modifications techniques, campagnes, rédaction et
application des consignes réglementaires ou particulières, organisation de la
distribution des effets, plans d’évacuation, prévention incendie, etc.).
Il appartient ensuite
à chaque agent de maîtrise responsable d'oeuvrer pour une meilleure sécurité
individuelle et collective en intégrant celle-ci à ses préoccupations
quotidiennes.
La Commission
d'Hygiène et de Sécurité, présidé par l’Ingénieur d’Exploitation, qui se réunit
tous les trois mois permet d'associer l'ensemble du personnel aux actions
entreprises.
La mine fournit bien
évidemment gratuitement au personnel toutes les protections individuelles
nécessaires (vêtements de travail, casque, chaussure de sécurité, masque
anti-poussières, casque anti-bruits, gants, etc.)
En 1980 une vaste
campagne « Mouvements de l’Opérateur » a permis de réduire dans des
proportions très significatives les accidents de ce type, en procédant à ne
nombreuses modifications sur les engins après appel aux suggestions de tous les
personnels.
De Janvier à Juin 1980 4 fascicules d’une
trentaine de page chacun furent rédigées par l’équipe d’animation de la
campagne de sécurité « Mouvements de l’Opérateur » et distribués au
personnel pour annoncer les programmes des différents groupes de travail, présenter
les réalisations, commenter les accidents survenus et les résultats mensuels.
L’implication du personnel fut complète et en mai 1980 il n’y eut aucun
accident avec arrêt à Mairy, ce qui n’était plus arrivé depuis huit ans…
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B.
DESCRIPTION des QUARTIERS d’EXPLOITATON
Un concept simple :
« 4 Hommes – 4 Machines –
4 Tirs – 40 Wagons »
Les 6 quartiers
d'exploitation ont des structures, des équipements et des capacités identiques.
C’est cette volonté de standardisation et le concept simple « 4 Hommes – 4 Machines – 4 Tirs – 40
Wagons » qui en rendant le personnel très polyvalent a permis à la
mine d’être toujours en tête dans le bassin lorrain au niveau de sa
productivité.
ENGINS
• Foration :
- 8 jumbos SECOMA JTH 014 sur chenilles (1ère génération) (1
par quartier, 2 en réserve) [PHOTO],
- 1 jumbo JOY CD 702-2 électrique sur pneus (2ème génération).
Ce type de jumbo est en principe appelé à remplacer progressivement les SECOMA
qui ont environ 20 ans. Il est affecté comme 2ème jumbo dans un
quartier dont le front est très long.
- 1 jumbo SECOMA PEC, translation diesel, foration électrique, sur
pneus, qui pouvant se déplacer facilement d'un quartier à l'autre assure le
remplacement des jumbos en entretien préventif [PHOTO].
Ces trois types de jumbo ont une alimentation électrique 500 V
alternatif, un câble de 200 mètres, 2 glissières de course utile 2.85 mètres
avec fleurets tors-losange de 3,39 mètres et forent à sec. Le poste de conduite
est centralisé.
• Boulonnage :
- 4 jumbos diesel, à nacelle, de boulonnage à la résine, MOUTIERS MB 26
ou MB 23 (pose de boulons de 1.80 m, ou 2,40 m) [PHOTO].
Deux quartiers qui ne disposent pas encore de jumbo assurent leur
boulonnage au moyen de boulons à expansion, les trous étant forés à l'aide du
jumbo de foration.
• Tir :
- 8 chariots élévateurs à fourches articulé et tous-terrains MANITOU MB
20 permettant de transporter les trempeuses d'oxygène liquide (1 par quartier,
2 en réserve) [PHOTO].
• Purgeage :
- 3 machines à purger PINGON 14 3 80 (1ère génération (2 en service, 1 en réserve) [PHOTO],
- 5 machines à purger LIEBHERR 911 (2ème génération) (3 en
service, 1 en réserve) [PHOTO],
dont la dernière est
radio-commandée
- 1 machine à purger sur chenilles CATERPIILLAR 215 [PHOTO].
• Chargement - Transport :
- 9 chargeurs-transporteurs CATERPILLAR 980, chargeurs type
travaux-publics, à godet, sur pneus, spécialement
surbaissés pour le travail au fond, puissance 260 CV, godet de 8,5 tonnes (1
par quartier. 1 en réserve, 1 en entretien préventif, 1 en grosse révision) [PHOTO].
ÉQUIPEMENTS
(par quartier)
• Energie électrique :
- 1 transformateur au quartz 5000-500 V (150, 200 ou 315 KVA),
- câbles électriques 500 V alternatif (4x752+2 pilotes) (700
mètres au maximum)
- coffrets de chantier :
- 2 à 3 MEDIUS 200 A. (jumbo),
- 1 à 2 coffrets 6 départs (ventilateurs, pompes, treuil, etc.),
- 1 transformateur d'éclairage 500-200 V.
• Tir à l'oxygène
liquide :
- Poste de trempage :
- 1 lorry de 800 litres d'oxygène liquide garé sur un embranchement [PHOTO],
- 1 quai métallique de trempage,
- matériel de soutirage (flexibles, évaporateur, canne, etc.),
- 4 trempeuses (1x100 l. et 3 60
l.) : 2 trempeuses dans 2 caissons transportés sur les fourches du MANITOU et 2
autres sur charrettes de trempage remorquées par le MANITOU.
- éclairage de sécurité.
- Dépôt d'explosifs constitué
par une galerie d'une quinzaine de mètres, barrées à ses deux extrémités par
des grillages et comportant :
- 1 double coffre métallique pour 1000 détonateurs,
- 1 coffre métallique pour 100 kilos d'explosif solide.
- Poste de tir constitué par
une charrette légère portant [PHOTO] :
- 1 exploseur CELTITE 114B HU à condensateurs de 2000V
- 1 ohmmètre FRANTIR ZEB à cadre mobile,
- 1 testeur GUERPILLON.
- 1 sirène,
- 1 enrouleur de ligne de tir (100 mètres).
- Outillage à main: curettes, bourroirs, caisse à détonateurs, dévidoir
de fil de tir, échelles, etc.
• Quai de chargement permettant
le déversement du godet du CATERPILLAR directement dans les wagons [PHOTO].
L'installation d'un
quai nécessite :
- la pose en aval d'une gare (2 embranchements et 60 mètres de doubles
voies) permettant de faire l’échange de rame,
- le tir au toit à l'aplomb du quai dans certains quartiers, de manière
à ce que la hauteur libre au dessus du rail soit au moins de 5,20 mètres,
- le bétonnage de la voie au quai (25 à 30 m2) pour permettre
son nettoyage avec le godet du CATERPILLAR,
- l'installation d'un treuil en amont, JOY CARPULLER ou
FOURNIER-MOUILLON de 10 tonnes pour le déplacement de la rame en cours de
chargement,
- la pose des commandes du treuil ( débrayage, embrayage, avance
automatique qui permet grâce à une simple pression sur un bouton poussoir de
mettre en place automatiquement la berline à charger après le remplissage de la
précédente, l'arrêt d'urgence,etc.),
- l'installation de dispositifs de sécurité anti-dérives en cas de
rupture du câble du treuil (taquets, fausses-aiguilles, traîneaux),
- l'éclairage de la zone de manoeuvre,
- la pose d'un trolleyphone (communication phonique avec le chef de
roulage et les wattmen).
Les quais de
chargement et les postes de trempage sont déplacés périodiquement de 108 mètres
dans le cas général, tous les quatre à cinq mois environ.
• Local :
Chaque quartier
dispose d'un local constitué par un tronçon de galerie de 5 à 10 mètres, fermé
à ses deux extrémités par des bâches en polyane [PHOTO].
L'aménagement de ce
local, qui est éclairé et chauffé, comprend :
- tables et bancs pour le casse-croûte des mineurs, en dessous de
résistances radiantes pour le chauffage,
- bureau pour le porion,
- armoires dessertes métalliques (rangement des effets),
- tableaux pour plan du quartier, notes de service et consignes
réglementaires,
- téléphone,
- matériel de premiers secours.
A noter que pour des
raisons de sécurité évidente, la circulation des véhicules de liaison n'est
autorisée que jusqu'au local du quartier. Au-delà seuls les engins de
production peuvent circuler. Aux abords du local des zones de parking sont donc
balisées.
• Réserves d'huiles :
Chaque quartier
dispose de 4 containers de 500 litres d'huiles moteur et hydrauliques,
suspendus au toit d'une galerie ou posés sur un support spécial, pour soutirage
par gravité.
• Station de transvasement du Fuel :
Elle est constituée
par une portion de galerie où sont garés en fin de poste 2 les engins diesel
pour permettre le remplissage des réservoirs au début du poste 1 par le
camion-citerne. Présence des panneaux réglementaires, d'une réserve de sable et
d'extincteurs.
• Station de pleins
d'eau :
Elle est constituée,
soit par un puisard où sont recueillies les eaux d'exhaure soit par des cuves
(2x8m) remplies par le camion-citerne. Une pompe électrique de chantier permet
de remplir rapidement les bacs de barbotage des engins.
•.. Dépôts de matériel :
Ils sont constitués
par des niches où sont stockés:
- les boulons de soutènement,
- les fleurets de foration et de boulonnage,
- les élançons en bois,
- l'outillage à main de tir et de purgeage (sondes et pinces de
mineurs), le petit matériel, etc.
- une nacelle pour MANITOU, permettant de réaliser certains travaux en
hauteur en l'adaptant sur les fourches de l'engin de tir.
PLAN DES QUARTIERS
Toutes les galeries
sont tracées dans la couche à 5,00 mètres de largeur théorique, soit 5.50
mètres après purgeage en pratique. Le toit de la couche se situe au crassin
(bande de calcaire coquillier peu, minéralisé de 50 cm maximum) et le pied à la
limite de la teneur exploitable.
• Traçages : (planche
n°9)
Chaque quartier de
traçages est constitué par un faisceau de 5 galeries parallèles, le Chantier
n°3 central servira de galerie de roulage voie ferrée, alors que les chantiers
n°2 et n°4, de part et d'autre, à 18 mètres d'entre-axes, servent de pistes de
roulage pour le CATERPILLAR. L'un d'entre eux devient plus tard la piste
d'accès au quartier (chantier n°4).
Les chantiers n°22 et
n°6 délimitent les piliers de protection de 36 mètres pour la voie ferrée.
Ces cinq galeries
principales sont recoupées tous les 54 mètres par les tertiaires. Au delà
seules les tertiaires impaires sont tracées tous les 108 mètres. Elles
correspondent toutes à l'implantation d'un quai sur la voie de roulage.
En amont de ce
faisceau, les chantiers n°7,8,9,etc. sont tracés alternativement entre chaque
tertiaire pour éviter les carrefours en croix et assurer une arrivée d'air
frais le plus près possible du front de taille des tertiaires.
En aval du faisceau
principal, le chantier n°20 est tracé entièrement pour constituer la galerie
principale de retour d'air du quartier. Des murs seront construits pour cela
sur chaque tertiaire impaire entre les chantiers n°20 et 22. Les chantiers
n°19,18,etc. sont creusés alternativement dans les mêmes conditions que les
chantiers n°7,8,9,etc.
..
L'extension latérale
du faisceau est poussée au maximum pour assurer un nombre de points d'attaque
suffisant et pour préparer les jonctions avec les autres faisceaux parallèles.
On obtient ainsi un découpage des futurs panneaux de dépilage dans de bonnes
conditions puisque le taux de défruitement des traçages préliminaires (moins de
20% pour les piliers de 36x108 mètres) est très réduit.
La forme du front en
pointe de flèche est voulue de matière à limiter la distance de roulage du
CATERPILLAR.
A noter que pour
chaque quai:
- la demi gare du quai suivant est déjà posée, ce qui permet à l'équipe
de pose de voies de poursuivre son travail sans perturber le chargement,
- une niche à minerai est creusée de part et d'autre (chantiers n°5 et
1) pour permettre le stockage du minerai à proximité du quai pendant les
« manques à vides » (absence de wagons vides).
- la gare précédente est ouverte, pour constituer le poste de trempage.
• Dépilages : (planche
n°10)
Les trois quartiers
de dépilages en activité concernent pour le moment des zones excentrées
particulières (limites d’investisons) qui ne répondent pas exactement à la
géométrie précédente.
Pour ces quartiers,
an traçage préliminaire en piliers carrés de 54x54 mètres, décalés pour éviter
les carrefour en croix, a été réalisé à partir d'une voie de roulage existante,
d'un seul coté de celle-ci.
Ces piliers sont
recoupés en trois au moment du passage du front de dépilage pour constituer des
piliers élémentaires de 18x54 mètres. Le dépilage de ces piliers élémentaires
se fait en pratique par 5 tranches de 9,5 à 10 mètres, nécessitant dans chacune
des 4 premières 5 tirs dans la recoupe, 2 tirs dans la refente et un tir de
torpillage des deux quilles résiduelles et une opération délicate de remontée
de tête de pile dans la dernière tranche avec seulement 2 tirs de recoupe et le
torpillage des deux quilles résiduelles de la tête de pile qui sont soumises
aux pressions les plus importantes (planche n°10
et planche
n°11).
Les quartiers de
traçages et de dépilages ainsi définis ont de 10 à 20 points d'attaque.
La distance de roulage
du CATERPILLAR (aller simple moyen du front de taille au quai) est d'environ
200 mètres (de 150 mètres à la mise en service d'un quai jusqu'à 250 mètres au
moment de son déplacement).
TRAVAIL AU QUARTIER
• Postes :
Les quartiers, comme la
mine, travaillent à 2 postes (6h00 - 13h45 et 14h00 - 21h45). La durée
effective du travail des équipes, une fois décomptés les temps de transport et
d'habillage, devrait être d'environ 5h00. Pratiquement elle est inférieure.
• Personnel : (par poste)
- 1 porion,
- 4 ouvriers :
- 1 premier mineur titulaire du permis de tir et conducteur de la
machine à purger,
- 1 foreur, formé sur JTH et PEC et capable d'utiliser le jumbo de
boulonnage,
- 2 mineurs-chargeurs, conducteurs du CATERPILLAR et du jumbo de
boulonnage.
Généralement, 1 des 2
mineurs-chargeurs est titulaire du permis de tir et sait utiliser la machine à
purger. Il assure ainsi les remplacements du 1er mineur en cas d'absence de
celui-ci.
En fait la
polyvalence du personnel s'accroît sensiblement au fil des années et il n'est
pas rare de voir des ouvriers titulaires des permis de roulage de tous les
engins du quartier.
Comme déjà mentionné
plus haut, les deux premiers mineurs d'un quartier perçoivent 100% du salaire
de tâche défini en fin de mois en fonction des résultats de leur quartier. Les
autres ouvriers de l'équipe en touchent 95%. En outre, les conducteurs du
CATERPILLAR perçoivent un supplément calculé au prorata des heures de conduite
de l'engin.
Les ouvriers absents
(malades, blessés, congés d’ancienneté, délégués…) ne sont remplacés que dans
la limite du nombre de réservistes présents (2 ou 3 ouvriers non titulaires
d'une affectation fixe sur chaque poste). Si l'absentéisme est important, ce
qui est assez fréquent, l'équipe peut donc être réduite à trois unités. Dans ce
dernier le personnel fait souvent l’effort de na pas réduire beaucoup la
production, ce qui contribue à l’augmentation du rendement, donc des salaires.
C’est une autre vertu du concept simple : « 4 Hommes – 4 Machines – 4 Tirs – 40 Wagons » et du travail en petites équipes ou les
ouvriers sont très solidaires entre eux.
• Organisation du
travail :
Il appartient à
chaque équipe de s'organiser en fonction des circonstances particulières du
poste, des compétences et habitudes de chacun. Une grande liberté est laissée
aux équipes en ce domaine.
Cependant,
l'organisation théorique du travail d'une équipe (avec jumbo de boulonnage à la
résine) est donnée à titre indicatif ci dessous. Elle est conçue pour faire
marcher le CATERPILLAR sans interruption au casse-croûte.
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Organisation théorique
du travail - "4 Hommes - 4
Machines - 4 Tirs - 40 Wagons" |
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7h |
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8h |
9h |
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10h |
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11h |
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12h |
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13h |
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15h |
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16h |
17h |
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18h |
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19h |
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19h |
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21h |
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1er Mineur |
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Foreur |
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Second 1 |
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Second 2 |
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Temps par schéma (minutes) |
Nombre d'hommes |
Schémas par poste |
Temps par poste (minutes) |
|
Contrôle des chantiers en début de poste |
10 |
2 |
5 |
100 |
|
Chargement |
72 |
1 |
5 |
360 |
|
Boulonnage à la résine |
56 |
1 |
5 |
280 |
|
Foration |
41 |
1 |
5 |
205 |
|
Trempage des cartouches
Préparation des détonateurs |
|
|
|
60 |
|
Préparation des schémas |
20 |
1 |
5 |
100 |
|
Tir schéma simple : 2 hommes Tir schéma double : 4 hommes |
16 |
2 |
5 |
160 |
|
Purgeage mécanique |
35 |
1 |
5 |
175 |
|
4 hommes X 6 heures |
|
|
|
1440 |
TECHNIQUES et MATIÈRES CONSOMMABLES
• Foration - Tir :
- le plan de tir (planche
n°12) comprend 36 coups (1 bouchon prismatique traditionnel de 10
coups, 3 rangées d'intermédiaires, soit 12 coups. 2 rangées d'abattages, soit 8
coups et 6 fonds. Tous les coups sont forés à fond de mèche ; foration utile
2.85 mètres.
- fleurets : tors-losange
DAVUM, pas de 90mm, section 42x21mm avec crinitage sur 3 génératrices:
électrodes BOHLER FOX LEDUR1T 50, longueur 3,39 mètres. Ils sont recrinités
jusqu'à 4 fois.
- taillants : METAFRAM TF 151
de diamètre 44mm dont l'affûtage est fait à chaque poste.
- détonateurs : FRANTIR
HERILOX à micro-retards (25 milli-secondes) n°0 à 6. Fils de 3,50 mètres en
51/100.
- explosif à l'oxygène liquide :
cartouches SACILOR RB2S à double enveloppe.
- diamètre : 34
mm.
- longueur : 800
mm.
- poids : 225
gr.
- absorption :
600 grammes d’oxygène liquide.
- vie utile : 15
minutes.
- vitesse de combustion : 3700 m/sec.
- C.U.P. : 110
à 140.
- composition :
- sciure de bois : 51%
- farine de bois : 37 %
- poudre de liège : 10 %
- céro-silicium : 2 %
+ papier
Le torpillage des piliers résiduels est généralement fait à l'oxygène
liquide.
- explosif solide : (pour les
coups dans l'eau et certains cas de torpillage difficiles) MINEX F13S en
cartouches de 250 grammes, diamètre 32mm, longueur 290mm.
- vitesse de détonation : 3100 m/sec.
- C.U.P. :
110.
- C.S.E. :
90 mm.
- composition :
- nitrate d'ammonium : 79 %
- nitroglycérine : 10 %
- divers : 11
%
• Boulonnage :
Le plan de boulonnage
comprend d'une manière générale 8 boulons par schéma soit environ 6 boulons/10m2,
plus le brochage systématique des deux piliers d'entrée des recoupes par 2x9
boulons à expansion.
Le boulonnage des
chantiers est généralement fait en boulons à la résine de 1,80 mètre. Les
carrefours sont renforcés par des boulons à expansion de 2,40m et de 2,80m.
- Fleurets de boulonnage pour la
résine : tube CHEVILLON, diamètre 18mm extérieur .et 6mm intérieur
(foration avec injection d'air comprimé).
- Taillants de boulonnage pour la
résine: EUROTUNGSTENE RF 20/71, diamètre 22 mm.
- Boulons à la résine :
LENOIR et MERNIER ARTOP, longueur 1,80 mètre, tige lisse en acier VEMAT de 18mm
de diamètre, avec filetage Di2 à l'extrémité supérieure sur 150 mm (accrochage
de la résine), écrou de serrage de 32 mm.
- Charge de résine :
TITANITE T15 PX de 70cm ou 100cm de 18 mm de diamètre.
- Plaque pour boulon
résine : carré d’acier plat 90x90X6mm.
-
- Boulons à expansion :
GOLDENBERG A42 CR2L, longueur 1,80, 2,40 et 2.80 mètres, tige laminée de 17 mm
de diamètre, coquille de 42 mm.
- Plaques pour boulon à expansion :
plaques déformables et orientables 100x100X6 mm ou 125x125X6 mm
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ANNEXE
PETIT DICTIONNAIRE DE LA
MINETTE
Affleurement
Limite est du gisement lorrain (ou d'une de ses couches), là où son
pendage l'amène à l'air libre («au jour»).
Albraque
Galerie désaffectée remplie d'eau.
Amodiation
Location, pour une durée limitée, faite par un concessionnaire à un
tiers, avec l'autorisation de l'État, du droit d'exploiter la concession (voir
ce mot).
Autofondant
Caractère d'un mélange de plusieurs minerais lorrains, tel qu'il
présente un rapport moyen de chaux et de silice d'environ 1,4. Ce rapport, ou
indice de basicité, permet d'utiliser le minerai lorrain sans appoint de
castine ou «fondant» pour obtenir un sous-produit inévitable, le laitier, ou
silicate de calcium résultant de la fusion de la gangue (calcaire et silice) du
minerai.
Barbotage
(Cuve de)
Dispositif anti-pollution destiné à retenir certains éléments polluants
des gaz d'échappement des moteurs Diesel.
Boulon
Tige de fer de 1,4 à 2,5 mètres qui «ancre» le plafond (ou «toit») de la
galerie aux terrains supérieurs pour éviter les mouvements.
Boutefeu
Mineur chargé de la mise à feu de la charge.
Chambre
Voir chantier.
Chantier
Zone d'attaque ou «d'abattage». Se dit aussi «chambre».
Concession
Autorisation donnée par l'État, à une personne physique ou morale
dénommée concessionnaire, d'exploiter une substance minérale dans un périmètre
fixé, moyennant l'observation de conditions particulières fixées par un cahier
des charges.
Défruitement
Pourcentage maximal du minerai sorti d'une couche, variable en fonction
des conditions particulières de son exploitation.
Exhaure
(Eaux d')
Eaux d'infiltration recueillies et expulsées des galeries. Sont
fréquemment cédées aux usines et aux communes voisines des mines.
Exploitabilité
Voir prix de revient.
Faille
Cassure dans la régularité de la couche due à un accident géologique.
Est caractérisée par un «rejet» de n. mètres.
Foisonnement
Rapport des volumes d'une même masse de minerai après et avant le tir.
Fond
Terme général pour indiquer tout ce qui a trait à l'exploitation
souterraine : «l'ingénieur du fond, le porion est au fond,» etc.
Foudroyage
Suite logique du torpillage (voir ce mot), avec l'effondrement des
terrains en porte-à-faux au-dessus des quilles torpillées.
Gangue
Majeure partie de la minette lorraine. Celle-ci ne contient (ne «titre»)
que 35% de fer au maximum et le reliquat est cette gangue stérile, combinaison
d'oxydes de silicium et d'oxydes de calcium, qui sera éliminée sous forme de
laitier de haut fourneau.
Indice de
basicité
Voir «autofondant».
Investison
Voir Stot.
Jour
Par opposition à «fond», tout ce qui touche aux activités de surface est
dit «au jour».
Joy
Machine à charger le minerai dans un véhicule.
Jumbo
Machine à forer les trous qui recevront les charges explosives.
Microretard
(Détonateur à)
Petite quantité d'explosif brisant qui permet de mettre à feu les
différentes charges d'une «volée» à n. millisecondes d'intervalle. Les
intervalles courants sont de 25 (no 1), 50 (no 2), 75 (no 3), 100 millisecondes
(no 4)...
Minerai
(de fer)
Roche contenant des combinaisons diverses de fer, généralement des
oxydes mélangés à une gangue. La définition du minerai n'est pas géologique,
mais économique ; une roche devient un minerai lorsque sa concentration (ou
richesse) et la technique autorisent son exploitation.
Minette
Nom familier donné au minerai lorrain. Les avantages de la minette sont
son caractère autofondant (voir ce mot) et sa proximité des hauts fourneaux.
Son inconvénient majeur réside dans sa pauvreté en fer (de 30 à 35%). La
minette contient 0,6% de phosphore qui est éliminé de la fonte par les
différents procédés d'affinage utilisés en Lorraine (Kaido, O.L.P., L.W.S.).
Nitrate-fuel
Explosif composé d'un mélange de nitrate d'ammonium et de fuel.
Oolithe
Petit grain (quelques dixièmes de millimètre) d'oxyde de fer hydraté.
Oxygène
Est utilisé, sous forme liquide, comme comburant d'un produit inerte, la
sciure de bois en cartouches.
Panneau
Surface de dimension variable découpée dans une couche de minerai.
Parements
Parties latérales d'une galerie.
Pendage
Pente naturelle d'une couche ou d'un gisement (en Lorraine, 3% vers
l'ouest).
Phosphore
Un des constituants (0,6 à 1%) du minerai lorrain. La présence de
phosphore rendant le métal cassant, il sera éliminé par un procédé particulier
(addition de chaux à l'aciérie) ce qui entraîne des coûts supplémentaires. Sa
teneur en phosphore est donc un des handicaps de la minette.
Pilier
Bande de minerai de 12 m de large environ, non encore exploitée.
Porion
Chef mineur, équivalent du contremaître.
Primaire
(ou principale)
Première galerie creusée dans la couche. Sera traversée à angles droits
par les secondaires, elles-mêmes perpendiculaires aux tertiaires. La couche
sera alors divisée en panneaux.
Principale
Voir primaire.
Puissance
Épaisseur d'une couche.
Purge (ou
purgeage)
Assainissement du toit par dégagement des blocs instables.
Quartier
Terme général d'une zone en exploitation.
Quille
(ou pilier résiduel)
Colonne de minerai qui soutient le toit lorsque cesse l'exploitation
d'un chantier. Est ensuite «torpillée» pour que le toit s'effondre.
Recette
Point de déchargement des camions dans des wagons ou dans une trémie,
généralement au fond.
Recouvrement
Épaisseur des terrains entre une couche de minerai («le fond») et l'air
libre («le jour»).
Rejet
Voir faille.
Rendement
fond et jour
Mode de calcul de la productivité minière qui consiste à diviser le
tonnage extrait dans une journée par l'effectif ouvrier présent, tant «au fond»
(mineurs, chargeurs, conducteurs, etc.) qu'«au jour» (entretien, etc.).
Réserves
Chiffre d'évaluation théorique des quantités de minerai disponibles à un
moment donné. Leur exploitation effective est fonction du prix de revient du
minerai et des conditions générales du marché mondial du minerai de fer.
Rideau
(de protection)
Zone de minerai non exploité qui sépare temporairement un chantier de la
zone foudroyée.
Sainte-Barbe
Patronne des mineurs.
Schéma
(de tir)
Position théorique des charges d'explosifs.
Secondaire
Voir primaire.
Soutènement
Depuis l'introduction des boulons (voir ce mot), le soutènement par
boisage a été généralement abandonné.
Tertiaire
Voir primaire.
Stot
Zone ne pouvant être dépilée au dessous de bâtiments ou d’un cours d’eau
Titre
Teneur en fer.
Toit
Partie supérieure d'une galerie.
Torpillage
Destruction à l'explosif des quilles qui soutiennent le toit.
Traçage
Ensemble des deux premières phases de l'exploitation d'une couche de
minerai : découpage en panneaux puis en piliers.
Travers-banc
Tunnel permettant de joindre deux bancs (ou couches)
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