Cette page est une annexe à la page : Victoires aériennes - Chasse française - 1939/1945

faisant partie du domaine : GROUPE DE CHASSE GC III/6 (3/6)

du SITE PERSONNEL de FRANÇOIS XAVIER BIBERT

 

 

Sous-lieutenant Lucien Louis Abel POTIER

Sevry (18) le 09.02.1907 - Chatrices (51) le 14.05.1940

Mort pour la France (tué au combat)

GC 1/3 – 2ème Escadrille

 

 

Lucien POTIER - 37ème RA

 

Sergent Lucien POTIER

Pilote au 37ème Régiment d’Aviation – Maroc -1933

 

 

 

Tous les documents présentés ci-dessous proviennent des archives familiales de la famille POTIER, via Fabrice ROGEON, son petit-fils

qui a également rédigé la biographie – Compléments FXB : merci à Henri Guyot et à Bernard Philippe pour leur aide

 

Né à SEVRY (Cher) le 9 février 1907, de François POTIER et de Marie POTIER, Lucien POTIER, animé d’une passion très vive, s’engage dans l’aviation à l’âge de 20 ans.

Il rejoint l’école de pilotage d’ISTRES et obtient son brevet militaire de pilote d’avion le 26 février 1928.

Affecté au 33ème Régiment d’aviation à MAYENCE le 29 juin 1928, il est démobilisé pendant 10 mois puis réengagé le 19 août 1929 et nommé au grade de sergent le 23 octobre 1929.

En janvier 1930, Lucien POTIER rejoint le MAROC où il sera successivement affecté à la 1ère, 9ème et 10ème escadrille [37ème RAO (Régiment d'Aviation d'Observation) à Rabat] au Maroc « Brillant pilote animé des plus belles qualités d’allant et de sang-froid », il est cité à l’ordre de la Division le 11 mai 1932.

Le 23 Janvier 1932, il épouse à FÈS Louise GUILLEN, fille de restaurateurs propriétaires de « La Renaissance » à FÈS et du « Roi de la Bière » à MEKNÈS.

Le 19 décembre 1932, avec la 8ème escadrille à MEKNÈS [La 8ème escadrille du 37ème RAO (SAL 8) est transférée à Meknès au sein de la 2ème EA Nord-Maroc en septembre 1933], il prend une part active aux opérations menées dans l’ATLAS. Sous-officier pilote d’un calme remarquable, il est à nouveau cité le 12 juin 1934.

Le 4 août 1934, naissance à MEKNÈS de sa fille Huguette.

Nommé au grade de sergent-chef le 1er juillet 1935, il entre comme élève officier à l’Ecole de l’air de VERSAILLES le 14 septembre 1937.

Promu sous-lieutenant le 15 septembre 1938, il obtient son brevet d’observateur en avion le 7 octobre 1938 et un mois plus tard rejoint la 3ème escadre à DIJON.

Quand la guerre éclate, il vole d’abord sur Morane Saulnier MS 406, puis, au début de 1940, est transformé sur Dewoitine 520 au sein de la seconde escadrille du GC I/3, premier groupe à recevoir ce nouveau chasseur moderne.

Le 14 mai 1940, au cours d’un violent engagement opposant une patrouille du groupe 1/3, chargée de protéger SEDAN, à une importante formation ennemie composée de neuf Dornier 17 et Heinkel 111 protégée par une dizaine de Messerschmitt 110, le sous-lieutenant POTIER réussit à abattre un Dornier 17 et un Heinkel 111.

Au cours de la 3ème mission de la journée, il est grièvement blessé et son avion gravement endommagé. Il trouve encore la force d’évacuer son avion en parachute. Il expire quelques instants après avoir touché le sol à CHATRICES (51).

Son corps repose au cimetière de COUY (Cher).

Le sous-lieutenant POTIER totalisait plus de 1 400 h de vol, dont 180 h en opérations de guerre et 2 victoires aériennes homologuées. Cité à l’ordre de l’Armée Aérienne le 10 avril 1941. Chevalier de la Légion d’Honneur, il était en outre titulaire de :

*    La Médaille militaire,

*    La Croix de guerre 1939-1945 avec palmes,

*    La Croix de guerre TOE avec 2 étoiles d’argent,

*    La Médaille coloniale avec agrafe « Maroc-Sahara »

*    La rosette d’Officier de l’Ouissam Alaouite.

*    La Médaille du mérite militaire chérifien.

Enfin, les élèves de la promotion 1984 de l’Ecole Militaire de l’Air ont particulièrement honoré le sous-Lieutenant Lucien POTIER en le choisissant comme parrain de promotion. Voir la page :

Biographies résumées des parrains des promotions de l'Ecole Militaire de l'air (EMA) sur le site « Traditions Air » d’Henri Guyot

 

 

Fès - Brasserie "La Renaissance"

 

 

Meknès - Le Rois de la Bière

 

Avant-guerre – Brasserie « La Renaissance » à Fès,

propriété de la belle famille (GUILLEN) de Lucien POTIER -

Avant-guerre – Brasserie « Les Rois de la Bière » à Meknès

propriété de la belle famille (GUILLEN) de Lucien POTIER

 

 

Les quatre escadrilles du 37ème RAO au début des années 1930 au Maroc

 

 

VR 551

 

 

SPA Bi2

 

BR 105

 

SAL 8

 

1ère escadrille

VR 551

9ème escadrille

SPA Bi2

10ème escadrille

BR 105

8ème escadrille

SAL 8

 

 

 

Potez 25 TOE

 

Devant un Potez 25 TOE – Date et lieu inconnus – Lucien POTIER est le 4ème à partir de la gauche

 

 

 

Lucien POTIER - Versailles

 

 

Lucien POTIER - Versailles

 

Ecole de l’air de Versailles 1938

Aspirant Lucien POTIER, garde au Drapeau, à droite

Ecole de l’air de Versailles 1938

L’aspirant Lucien POTIER reçoit une de ses nombreuses décorations

 

 

 

Lucien POTIER

 

 

Lucien POTIER

 

Aspirant Lucien POTIER

 1937

Sous-lieutenant Lucien POTIER

1939

 

 

Livre d'Or - EMA 37

 

Les 6 pages du « Livre d’Or » de la Promotion 1937 de l’Ecole Militaire de l’Air de Versailles consacrées à Lucien POTIER

Consulter ce livre d’Or

 

 

 

 

L’insigne de l’escadrille n°2 du GC I/3- SPA 69

 

 

 

Bar de l'escadrille - GC I/3

 

Le bar du GC I/3 en 1939 à Dijon avec les fanions de ses deux escadrilles : SPA 88 (1ème) et SPA 69 (2ème)

S/lt Lucien POTIER (3), derrière le bar, sgt DUMOULIN (2), sgt CAUSSAT (4) et sgt BELLEFIN (6)

Avec leur verre à la main : les cne AMIOT (5) (mécanicien) et WERTHEIM (7) (administratif), ce dernier As de 14/18

 

 

24 septembre 1939 –GC I/3 – Velaine-en-Haye (54)

extrait de l’ouvrage collectif « Le MS 406 » - Editeur : « Avions »

 « Le premier affrontement de la journée a lieu lors d'une mission de couverture à laquelle participe une patrouille simple (a/c Bourdon, s/lt Potier et sgt Caussat) et une patrouille légère (cne Challe et sgt Garnier) de la seconde escadrille. A 10h 50, ce dispositif rencontre 8 Messerschmitt 109 protégeant un appareil d'observation. IL passe à l’attaque. Les 109 se mettent alors en cercle défensif tandis que l'avion qu'ils encadraient rentre derrière ses lignes. Le combat tournoyant qui suit permet au sgt Garnier d'endommager sérieusement un chasseur ennemi au point qu'il lui sera compté comme probable, mais il est à son tour pris pour cible. Son Morane n°270 touché à maintes reprises, Garnier tente un atterrissage sur un petit terrain, mais un 109 ne le laisse pas taire et lui donne le coup de grâce. Certainement tué dans son poste de pilotage, il s'écrase à Etting (Moselle).

Peu avant midi, une mission de protection en deux temps est commandée au groupe. Sur un premier secteur, deux patrouilles doivent protéger un Mureaux du GAO 1/520 :

- Patrouille 1 : cne Pape, sgt Musset et sgt Dumoulin

- Patrouille 2 : s/lt Lacombe et s/c Vinchon

Le Mureaux mène sa mission à bien, mais est au retour attaqué vers 12h 20 par des Bf 109 (vraisemblablement du 3./JG 53). Les Morane s'interposent et un combat tournoyant s'engage.

Finalement les 109 rompent le combat moins de 10 mn plus tard par un demi tonneau suivi d'un piqué jusqu'au ras du sol. Seul le Mureaux du GAO 1/520 est touché et doit atterrir en campagne, observateur blessé.

Sur un second secteur, deux patrouilles doivent elles protéger 3 Mureaux :

- Patrouille 1 : cne Gérard et s/c Octave (seconde escadrille)

- Patrouille 2 : s/c Combette, sgt Bellefïn et s/lt Thierry (première escadrille)

Au point de rendez-vous, les Mureaux demeurent introuvables ; les Morane rejoignent donc à 12h 15 le secteur qui leur est assigné. C'est là, vers 12h 40, qu'ils rencontrent 8 Messerschmitt (en fait 6 Bf 109D du JGr. 152) avec lesquels le combat s'engage. Le Cne Gérard tire un 109 dont le pilote saute en parachute. Un second subit les assauts du s/c Combette qui le contraint à se poser dans nos lignes. Leurs pilotes (s/lt Rosenkranz et cal Hesselbach) sont faits prisonniers tandis que du côté français, le cne Gérard est obligé de s'éjecter de son Morane N°272 devenu incontrôlable. Il touche finalement le sol sain et sauf. »

NOTA : cette victoire, une des toutes premières de la guerre, a été fortement médiatisée malgré la censure par la presse de l’époque, avide de glorifier les Combattants des Armées Françaises ( voir les trois photos ci-dessous provenant des archives de la famille Potier, que l’on retrouve d’ailleurs dans beaucoup de publications ).

 

 

GC I/3

 

GC I/3

 

Personnels du GC I/3 devant le MS 406 n°252 de la 1ère escadrille

du sgt/c COMBETTE (à droite) portant le trophée prélevé sur le Messerschmitt 109

qu’il a contraint à se poser lors des combats du 23 septembre 1939

Les s/lt SALVA et POTIER (gauche), les sgt CAUSSAT et sgt/c OCTAVE (droite)

de la 2ème escadrille, devant le MS 406 de son commandant,

le cne Bernard CHALLE (centre), avec le trophée du sgt/c COMBETTE

GC I/3

Le sgt/c COMBETTE victorieux, qui tient la croix découpée sur l'épave du Messerschmitt 109, est entouré de gauche à droite par :

adj BURCKENSTOCK (armurier),X, sgt BOUTON (mécanicien), lieutenant CIAVALDINI, X, adj OCTAVE, sgt BELLEFIN,

s/lt SALVA, sgt ROBERT, sgt DUMOULIN, s/lt POTIER, ( COMBETTE ), sgt CAUSSAT, sgt PETITJEAN (mécanicien) et sgt MUSSET

 

 

Patrouilles 2éme escadrille - GCI/3

 

Note de service du GC I/3 – Début 1940 à Cannes, au moment de la transformation du Groupe sur Dewoitine D.520

Constitution des patrouilles de la seconde escadrille et affectation des mécaniciens

Le Morane Saulnier 406 de Lucien POTIER devait donc porter le numéro 3

Pour la petite histoire : l’adj BOURBON, fort mécontent, récupère ensuite « son » n°4, attribué au bénéfice du grade au lt SALABERRY, nouveau venu au Groupe,

qui volera donc ensuite avec le n°8. On peut noter aussi qu’il n’y a pas de numéro 7, suite à plusieurs pertes d’avion portant ce numéro, par superstition...

 

 

 

« Codes tactiques » et  « Numérotation » des appareils

 

Il ne faut pas confondre le « numéro d’un appareil », normalement le numéro d’ordre de fabrication pour un type d’appareil, peint en usine (numéro noir de petite taille sur la dérive, et aussi en rouge sur la toile camouflée du fuselage des MS 406 par exemple) et le « code tactique », ou « code opérationnel » :

 

Le « code tactique » est le gros numéro porté par chaque avion d’une escadrille sur le fuselage et aussi reporté parfois sur la dérive. Il semble que « la règle », ou « l’usage » était avant la guerre de l’attribuer « dans l'ordre des patrouilles » (1 pour le commandant d'escadrille, 2 et 3 pour ses ailiers, 4 pour le chef de patrouille le plus chevronné ou le plus gradé, 5 et 6 pour ses ailiers, etc.). Plus tard, ou trouve un ordre des codes tactiques lié plus probablement et plus simplement au grade et à l’ancienneté du pilote, illustration parfaite du système hiérarchique français.

 

Mais en fonction des règles générales ou particulières, usages ou coutumes..., en fonction du « degré d’indépendance » des commandants de Groupe et Chefs d’Escadrille, en fonction des pertes humaines et matérielles, en fonction de l’arrivée de pilotes de grades différents et de nouveaux appareils, toute théorie est à oublier et chaque groupe ou escadrille a suivi ses traditions propres ou en a créé d'autres : sinon, ce ne serait pas l'Armée Française !.

 

« Comment expliquer par exemple :

-          qu'à la 4ème escadrille du GC II/4 Baptizet vole sur le n° 196 "24" petits chiffres, que le commandant d'escadrille sur le n° 193 "01" grands chiffres, qu'on ait un n° 130 "30" petits chiffres, un n° 90 "49" grands, un n° 110 "35" grands chiffres, et j'en passe ?

-          qu'à la 5ème escadrille du III/3 on a sur les avions à la fois un chiffre rouge dans un disque blanc sur la dérive et un chiffre blanc sur le fuselage en haut ?

-          qu'à la 6ème escadrille du même groupe des chiffres blanc sur la dérive et des chiffres noirs dans un losange jaune, sur la dérive aussi ?

-          qu’au GC II/6 qui reçoit ses Bloch fin mai 1940 en pleine tourmente, on attribue les avions au pilote en fonction de leur numéro de série : les plus élevés pour les chefs, les numéros de série pairs à la 3ème escadrille et les impairs à la 4ème ! Comme s’il n’y avait pas eu des préoccupations plus importantes !

-          qu’au GC III/9, il n’y a pas de marque connue ! »

Message d’Alain Coste à FXB, janvier 2013. 

 

De plus certains sous-officiers ont usé de leur ancienneté pour passer devant des Sous-Lieutenants et des questions de superstition sont aussi entrées en jeu comme indiqué ci-dessus. Autre exemple, au sujet d’un débat permanent concernant le marquage du Dewoitine 266 du sous-lieutenant René Pomier Layrargues, pour lequel on retrouve des représentations techniques ou artistiques très diverses, d’où un véritable casse-tête pour les graphistes (profils) ou maquettistes :

 

« Au sein le la de la 4ème escadrille du GC II/7, Pomier était un jeune sous-lieutenant (depuis le 22/08/39). Avant lui, le Capitaine Hugo, commandant d'escadrille, avait le "1". Son second, le lt Bouton, probablement le "2". Puis l'adjudant-chef Ponteins le "3". Les trois suivants sont sous-lieutenant, tandis que l'adjudant Jonaszick, réserviste, n'a pas eu les mêmes avantages que Ponteins. Plus anciens que Pomier, les sous-lieutenant Mangin et Louis ont probablement eu les "4" et "5" et Pomier Layrargues, dernier sous-lieutenant, a donc très probablement hérité du "6"...

... je me demande comment on peut commettre tant d'erreurs sur les marques de l'avion, mais avoir tout de même retenu le code le plus plausible. Coïncidence ? ... »

Message de Lionel Persyn à FXB, janvier 2013. 

 

Dans l'instruction 421 EMAA.1.1S du 9 février 1940, il est précisé ce qui suit : « Pendant les hostilités, tous insignes figurant sur les avions et hydravions ou véhicules sont supprimés. Avions et hydravions ne doivent comporter en temps de guerre que le numéro de l'appareil dans son escadrille. Les numéros devront être peints de la couleur réglementaire blanche. Le numéro d'immatriculation (numéro de fabrication) sera inscrit à l'intérieur de l'appareil, à proximité de l'une des ouvertures d'accès ».

 

« Toutefois, dans la pratique, on voit bien sur les photos qui sont parvenues jusqu'à nous que ladite circulaire a été plus ou moins respectée. Pour repérer leurs avions, les mécanos rajoutaient parfois les numéros de série ; sous le nez au pochoir (II/7 par exemple), parfois à la craie sur la dérive ou à l'arrière du fuselage... ».

Christian-Jacques Ehrengardt, janvier 2013. 

 

Autres éléments :

-          des petites lettres ont été peintes par exemple sur le haut du fuselage des Dewoitine 520 de la 3ème escadrille (Spa 78), derrière le poste de pilotage de ces avions. Ces lettres semblent avoir un rapport avec le nom du pilote habituel : L pour Lamblin, D pour Doudiès, V pour Valentin,

-          beaucoup de pilote ont donné des noms de baptême à leur avion, peints sur le fuselage juste sous le poste de pilotage, comme au GC III/6 par exemple :« ouah-ouah », « le dahu », « Mektoub ! » etc.

-          certains pilotes n'appréciaient guère le blanc éclatant de la cocarde qui représentait une vraie cible, et ils l’atténuaient avec un chiffon enduit de cambouis, ce qui est visible sur certaines photographies...

 

 

 

MS 406 - GC 1/3

 

Profil d’un Morane Saulnier 406 de la seconde escadrille du GC I/3 sans son numéro de sortie d’usine, mais avec le code tactique " 3  " sur la dérive,

sans doute identique à celui que pilotait le s/lt POTIER à l’automne-hiver 1939

 

 

Début 1940 – Transformation sur Dewoitine D.520

 

 

GC I/3

 

Début 1940 – Période d’essais et de mises au point du nouveau chasseur Dewoitine D.520

Les pilotes du GC I/3, premier Groupe à disposer de cet appareil, à Toulouse devant un Potez 63-11

Le s/lt Lucien POTIER est le troisième à partir de la gauche

On reconnaît aussi : lt CIAVALDINI (1), adj/c BOURBON (2), s/lt SALVA (5), sgt ROBERT (6), sgt BARBERIS (8) et sgt TOURET (9)

 

 

14 mai 1949 –GC I/3 – Wez-Thuisy (51)

extrait de l’ouvrage de M. Bernard PHILIPPE « Les Rois du Dewoitine 520 - Editeur : « Avions »

....Vers 13 h 30, un second combat oppose les sous-lieutenants Potier et Salva à des bombardiers du 3./KG 51, sans protection mais qui volent en patrouille serrée ; leurs mitrailleurs sont vigilants. Salva passe à l'attaque, son équipier le relaie dès qu'il dégage et un bimoteur (donné comme Dornier 17 ou Heinkel 111 selon les sources) est abattu près de Villers-en-Argonne dans la Marne ; il s'agit vraisemblablement d'un Heinkel 111 la 8./KG 51, qui sera seulement crédité à Potier. Lorsqu'une seconde attaque est faite par le sous-lieutenant Salva, son équipier n'est plus là. Scrutant le ciel, il aperçoit l'avion de Potier descendre en vrille; il ne le quitte plus des yeux et souhaite le voir sauter de son Dewoitine 520 sans contrôle. Soudain, un point noir se détache puis un parachute se déploie.

Dans ce secteur, tout autour de Villers-en-Argonne, Chatrices et Daucourt, de nombreuses fermes abritent en ce mois de mai des hôpitaux vétérinaires de l'armée, les hommes qui composent ces régiments soignent les chevaux. Le sous-lieutenant Potier, dont la ceinture s'est débouclée, touche le sol à Chatrices, mortellement blessé. Il est tout d'abord inhumé près d'une ferme avant d'être transporté au cimetière de Villers-en-Argonne. Quant à l'avion désemparé, il percute le sol et s'enfouit dans le parc jouxtant la ferme de la Hotte, propriété de M. Notat, située à trois kilomètres de Chatrices....

 

Dewoitine D.520 - GC I/3

 

Profil d’un Dewoitine 520 de le seconde escadrille du GC I/3 sans son numéro de sortie d’usine et son code opérationnel,

sans doute identique à celui que pilotait le s/lt POTIER le 14 mai 1940 lorsqu’il a abattu deux appareils allemands avant d’être à son tour mortellement touché.

 

 

CITATION

A L’ORDRE DE L’ARMÉE AÉRIENNE

 

Le Secrétaire d’Etat à l’Aviation, a conféré la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur au :

 

Sous-lieutenant POTIER

du Groupe de Chasse I/3

 

« Officier pilote de grande valeur, d’un allant et d’un cran magnifique. Le 14 mai 1940, au cours d’un violent engagement, a abattu l’un de ses adversaires. Quelques heures après cette première victoire, en a obtenu une deuxième en abattant, seul, un avion de bombardement.

« Grièvement blessé au cours du combat, a dû évacuer en parachute son avion gravement endommagé par le feu de l’ennemi et complètement désemparé. Déjà cité pour faits de guerre au Maroc. »

 

Ordre « D » N° 39 du 10 avril 1941.

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1940 avec Palme.

Citation homologuée sur proposition de la Commission de Révision des Citations de l’Armée de l’Air.

 

 

 

 

Lucien POTIER

 

La vitrine familiale en souvenir du sous-lieutenant Lucien POTIER

 

 

 

 

 

 

Sur ce site, il est aussi question de Lucien POTIER dans les pages suivantes :

 

 

Les DEWOITINE D.520 du GC I/3 dans la campagne de France

 

Match – Sur le front en escadrille – Septembre à novembre 1930

 

Numérotation et affectations des Dewoitine 520

 

Victoires aériennes - Chasse française - 1939/1945